mardi 16 juillet 2024
Emmanuel de Vaucelles

Emmanuel de Vaucelles

Âgé de 45 ans, ingénieur agricole, diplômé de l’IHEDREA (Institut des Hautes Etudes de Droit Rural et d’Economie Agricole en 1995), j’ai poursuivi mes études par un master de Gestion, Droit et Marketing du secteur Vitivinicole et des Eaux de Vie dépendant l’Université de Paris 10 Nanterre et de l’OIV (Organisation Internationale de la Vigne et du Vin - 1997). Lire la suite...

Pendant une semaine, 6000 acheteurs, de l'importateur au restaurateur français et étranger, ainsi que des journalistes spécialisés, se sont pressés notamment dans huit domaines regroupant les dégustations par appellation. Ce système de commercialisation unique au monde permet à quelque 200 châteaux de vendre avant l'heure presque toute leur production, voire la totalité, via des négociants, et d'obtenir ainsi de la trésorerie. Les acheteurs y trouvent leur compte en acquérant des vins qui devraient en principe être vendus plus chers une fois sur le marché et dans certains cas, introuvables tant la demande est forte.

Mais que vaut ce millésime? À la lecture des premiers articles de la presse spécialisées, 2018 est une très belle réussite. Certains parlent même d’un millésime exceptionnel, mais il est sans doute un peu tôt pour être aussi affirmatif. « En rouge, tout est très doux, très concentré. Il y a beaucoup d'alcool, 14 degrés, et on ne le sent pas, c'est bien. Mais dans certaines appellations, la qualité varie beaucoup avec parfois de la surmaturité. Ça donne un côté marmelade qu'on tient à éviter », explique un journaliste du Winenow Magazine, à la Revue des vins de France diffusée à Hong Kong et en Chine.

Mais maintenant, le suspens commence: à quel prix les Châteaux vont-ils proposer leur vin pour cette nouvelle campagne? « Tant que les gens feront de l’argent en commerçant sur les grands crus, tant que les propriétés y auront un intérêt économique, tout convergera à ce que le système perdure… On a tendance à voir le système se conforter: on a vécu une année 2018 très prospère, sur l’exportation des grands crus avec une augmentation sur tous les continents, un peu moins forte en Asie, mais finalement très forte en Europe et aux États-Unis », nous indique Ronan Laborde président de l’UGCB (union des Grands Crus de Bordeaux).

Interrogé au commencement de la semaine des Primeurs à Bordeaux, Fabrice Bernard, à la tête de la maison de négoce bordelaise Millésima, donnait à cette question une réponse mesurée, empreinte de prudence. « Quel prix? C’est une très bonne question, et sincèrement ce n’est pas pour faire la langue de bois mais je ne sais pas trop quoi répondre. Plusieurs propriétaires m’ont déjà posé la question, et je trouve que donner un niveau de prix est très difficile actuellement. Les vins sont délicieux en 2018, c’est indéniablement un très grand millésime, la presse en attestera à l’issue de la semaine des primeurs. Pour moi, on a la puissance du 2009 avec l’élégance du 2010. Par contre, on a un marché et une actualité économique compliqués. La Chine est un peu à l’arrêt, il y a le Brexit en Angleterre… La qualité est là, mais maintenant, il faut trouver le bon prix pour une distribution. Je pense qu’il faut être raisonnable, parce que le millésime 2017 a été vendu un peu trop cher. C’est un peu comme le millésime 2011, qui est passé après 2009 et 2010, 2017 passe après 2015 et 2016. Il y a beaucoup de tension; le mieux placé pour donner le prix, c’est le consommateur. Si la perception qu’il a du rapport qualité-prix est bon, il n’y aura aucun problème. Si, à l’issue des dégustations primeurs, tout le monde est unanime pour dire que c’est un grand millésime, on pourra augmenter raisonnablement les prix. »

Mais cette prévision de hausse des prix des grands crus ne reflète pas la réalité du marché bordelais, dont 40% des volumes sont vendus en vrac alors que les vins prestigieux n'en représentent que 3%. Et cette année, les prix du vrac sont à la baisse en raison d'une quantité suffisante. À suivre, donc !

Source: McViti

Si vous cherchez, à partir de ce dimanche 31 mars 2019, une chambre d’hôtel ou une chambre d’hôte, ou encore un gîte rural dans la région bordelaise, passez votre chemin, tout est déjà complet! La fièvre des primeurs commence dès ce lundi avec la découverte du millésime 2019.

Les Primeurs : qu’est-ce que c’est ?

La semaine officielle des primeurs, organisée à partir de lundi par l’Union des grands crus de Bordeaux (UGCB), va permettre aux producteurs bordelais de rencontrer environ 6000 importateurs, distributeurs, cavistes ou encore restaurateurs du monde entier. Ces professionnels viennent découvrir ce millésime dans le but de l’acheter via les négociants de la place de Bordeaux, et pour les journalistes de le noter. Par ce système, ces clients sont ainsi assurés d’obtenir des caisses de grands crus, parfois introuvables une fois en vente au grand public, et de les acheter, en principe, à un prix inférieur à celui de leur mise sur le marché près de deux ans plus tard.

À l’exception du Château Latour, premier grand cru classé de Pauillac, les 200 crus classés, qui représentent seulement 3% des volumes bordelais, vendent ainsi d’ici juin une grande partie de leur dernière récolte. Pour rappel, le vignoble de Bordeaux rassemble près de 5800 producteurs.

2018, le millésime de la peur

Si aujourd’hui les producteurs ont le sourire, l’année 2018 leur a réservé bien de mauvaises surprises. Gel, grêle, rien n’a épargné le vignoble ce printemps puis ensuite, une virulente attaque de mildiou a fini d’en achever certains, mais a aussi coûté cher en traitement. Si 2018 reste qualitatif grâce à une belle fin d’été et un automne conciliant, les volumes, eux, seront inférieurs aux attentes. Mauvaise nouvelle pour la place du Bordeaux, qui avait déjà subi les difficultés de 2017 et a vu ses parts de marché baisser à l’exportation de 12% cette année 2018 en volume.

Les primeurs : un pari sur l’avenir

Peu de surprises pour les professionnels du secteur cette semaine-là, le timing commercial est rodé. Après les dégustations des prochains jours, chacun rentrera chez lui se faire une opinion. Fin avril à début mai, les critiques publient leurs notes et la mayonnaise prend, ou pas. La confiance et la conjoncture économique (la majorité des grands vins sont exportés) jouent autant que le portefeuille. La balle passe ensuite derrière les grilles des châteaux: à quel prix vont-ils vendre? Car l’autre "spécificité" des primeurs, c’est que ce n’est pas la demande qui fixe les prix, tout au moins au début, mais l’offre, c’est-à-dire les producteurs. Une fois la décision annoncée aux négociants via les courtiers (les grands crus ne vendent pas directement), chacun se positionne. Avec, en bout de chaîne, les clients.

Pour compliquer la tâche, la conjoncture n’est pas simple: Brexit, Trump, marché chinois en léger retrait... Ces dernières années, la tendance est claire: il est moins intéressant d’acheter en amont. Pour certains, il s’agit d’un mouvement de fond; pour d’autres, une parenthèse dans la longue histoire des primeurs.

Donc vous l’aurez compris, la semaine prochaine, partout autour de Bordeaux, des dégustations seront organisées par les syndicats, les œnologues, des clubs de propriétés, les négociants, les châteaux. Ce coup de projecteur fait du bordelais, sur quelques jours, le cœur de la planète vin... Suspens intenable, qu’en sortira-t-il?

Source: McViti

Pour vendre leur vin, aussi bon soit-il, les propriétés doivent communiquer et trouver de nouvelles idées afin de se démarquer de leurs concurrents. Cette fois-ci c’est une barrique tout en cristal, avec à l’intérieur, 225 litres de Sauternes du millésime 2013. Cette pièce unique au monde, signée des ateliers Lalique, orne depuis quelques semaines le château Lafaurie-Peyraguey, dont elle célèbre les 400 ans d’existence, nous révèle une dépêche AFP.

Très régulièrement, l’appellation Sauternes fait parler d’elle dans les médias, souvent pour évoquer l’excellence de ce vin unique au monde à la robe d’or, mais aussi parfois pour évoquer la crise qui touche ce précieux nectar, dont le consommateur semble s’être détourné depuis quelques années. Pour y remédier, la communication est un outil, soit via la diversification. Depuis quelque temps, l’offre oenotourristique s’est fortement développée à Sauternes avec l’apparition de nouveaux chais ultramodernes, des caveaux de dégustation tournés vers la vente, la création d’hôtels-restaurants haut de gamme dans les propriétés, soit par le lancement de nouvelles cuvée avec des assemblages quelque peu différents du vin principal et de nouveaux contenants et étiquettes très modernes à l’instar du château Filhot, qui, il y a quelques années, avait créé lune bouteille en forme de lingot d’or et plus récemment une cuvée Zesst, une bouteille de 50 centilitres avec un Sauternes tout en fraîcheur.

Aujourd’hui, c’est une barrique en cristal qui est à l’honneur, au château Lafaurie-Peyraguey. Elle a la taille et la forme d’une barrique bordelaise, pèse près de 400 kilos une fois remplie du précieux vin liquoreux de Sauternes. Ses cerceaux sont en cuir. Son fond transparent est illustré d’une reproduction d’une gravure de René Lalique de 1928 intitulée « Femme et raisin », qui figure également sur les bouteilles de ce premier grand cru classé en 1855.

L’AFP nous indique que pas moins de douze corps de métier et deux ans de travail ont été nécessaires pour la réaliser, l’assembler et la décorer dans la manufacture Lalique à Wingen-sur-Moder (Bas-Rhin). En revanche, son prix de revient n’a pas été indiqué.

Cette pièce a été créée à l’occasion des 400 ans du château Lafaurie-Peyraguey, propriété du groupe Lalique et de son PDG Silvio Denz. « L’idée est d’en faire un objet d’exposition pour témoigner de cette convergence entre le cristal et le vin. Du cristal qui habille le vin, c’est une première mondiale », a indiqué à l’AFP David Bolzan, directeur-général des Vignobles Silvio Denz.

« Elle est faite pour être en exposition, car trop fragile et trop lourde pour être utilisée. Elle contient le premier millésime que Silvio Denz a fait : 2013 », a-t-il poursuivi, et représente une « fusion entre l’or de Sauternes et le cristal d’Alsace », selon le groupe.

Ce fût d’exception est exposé dans un des chais de ce château, qui abrite également un hôtel-restaurant de luxe. Elle a été bénie le 3 décembre 2018 par un prêtre, tout comme la chapelle jouxtant les chais. Pour mémoire, Lafaurie-Peyraguey est une propriété avec 37 hectares de vignes en production.

La barrique est la dernière née d’une série de pièces uniques en cristal exposées à la vinothèque du château, dont une Impériale (bouteille de six litres) et une caisse transparente de six bouteilles.

Si l’on connait l’influence bénéfique du chêne sur l’élevage du Sauternes, il n’est pas précisé quelle sera l’importance dans le temps du cristal sur ce précieux breuvage au millésime 2013 capricieux…

Source: McViti

Ça y est, l’information a été révélée au grand public par les propriétaires du château Mouton Rothschild en cette fin d’année 2018: nouveau millésime, le 2016, nouvelle étiquette, et donc nouvel artiste. Et qui désormais va s’inscrire, après Picasso, Dali, Bacon, Warhol, Anish Kapoor, Jeff Koons et même le prince Charles (en 2004), dans l’histoire des étiquettes de Mouton?

La réponse est, ou "the winner is": le Sud-Africain William Kentridge. Ce peintre, sculpteur, vidéaste et metteur en scène a choisi "Les triomphes de Bacchus", représentant en noir et presque blanc de joyeuses silhouettes sur un bandeau en haut de l'étiquette. Ce natif de Johannesburg est le premier Africain à illustrer le château Mouton.

emmanuel rothschild2016

Pour mémoire, l’histoire autour des étiquettes a débuté en 1924, à l’occasion de la première mise en bouteille au Château. Une étiquette spécifique est réalisée pour l’évènement par l’affichiste Jean Carlu. Cette étiquette est, depuis 1994, sur les bouteilles du vin Petit Mouton.

Par la suite, c’est en 1945 que l’histoire, voire le rite, s’installe. Le baron Philippe de Rothschild décide, avec la Victoire de 1945, de célébrer en illustrant l’étiquette de Mouton Rothschild par le V de la Victoire. Elle est dessinée par Philippe Jullian. Depuis, chaque année, divers artistes réalisent les étiquettes du Château Mouton Rothschild.

Il est à noter que les auteurs ne sont pas rémunérés pour leur œuvre. Ils reçoivent par contre des bouteilles de deux millésimes différents, dont celui qu’ils illustrent. Le Sud-Africain William Kentridge ne sera pas déçu, car l’année 2016 est une très belle réussite.

En 1945, c’était un pari à l’époque plutôt audacieux pris par le propriétaire de ce 1er cru classé de 84 hectares de vignes situé à Pauillac (Gironde) dans l’univers plutôt conventionnel et austère, pour ne pas dire autre chose du quai des Chartrons. Résultat? Ces millésimes sont aujourd’hui des collectors ultra recherchés.

Source: McViti

Depuis quelque temps, les ventes aux enchères sont survolées par les vins de Bourgogne alors qu’il y a encore quelques années, c’étaient les grands crus Bordelais qui faisaient le marché: un changement d’époque et de prix qui font tourner les têtes des collectionneurs.

Dans un article paru la semaine dernière sur le site Internet Vitisphère, une question était posée: combien d’hectares de vignes pourrait-on s’acheter avec la bouteille la plus chère au monde? L’article indique que si comparaison n’est pas raison, il est frappant de convertir les 484 000 € déboursés pour une bouteille de la Romanée Conti en surfaces viticoles. Cette bouteille appartenait à la cave personnel de Robert Drouhin, président du Conseil de Surveillance du négociant Bourguignon Joseph Drouhin. Cette vente avait eu lieu le 13 octobre dernier à New York chez Sotheby’s. La vente globale a rapporté 6,3 millions d’euros.

En juin dernier, ce sont les vins du célèbre vignneron Henri Jayer qui ont affolé les compteurs. 835 bouteilles et 209 magnums issus des caves du domaine étaient proposés à la vente dans les hauteurs de Genève par Baghera Wines et s’est conclue par un chiffre de 29,8 millions d’euros. Déjà à l’époque, les médias et les professionnels parlaient d’une vente record.

Enfin, en décembre, la vente aux enchères d’une collection privée de plus de 1300 bouteilles du Domaine de la Romanée-Conti a atteint un total de 10,2 millions d’euros. 1363 bouteilles, 158 magnums et trois jéroboams, issus de la cave personnelle d’un collectionneur européen, étaient mis en vente à Genève par Baghera Wines, qui s’inscrit maintenant comme un acteur majeur des enchères.

« Ça n’a pas de prix, comme un tableau », confirme Robert Drouhin, tout en reconnaissant un versant négatif. « Cela va participer à l’inflation du prix des vignes, explique-t-il, ça devient impossible pour une famille de s’acheter de belles vignes, c’est le terrain de chasse des investisseurs. C’est une rupture, alors qu’il faut que les terres de vignobles restent dans la famille pour transférer l’expérience. »

Des calculs comparatifs ont été réalisés par Vitisphere qui nous livrent quelques exemples. Avec la bouteille de la DRC 1945 et selon les statistiques 2017 des Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (SAFER), les 484 000 € déboursés, son acheteur aurait pu investir, en moyenne, dans 3,4 hectares de vigne AOP (l’hectare en appellation française s’échangeant 143 900 euros en 2017). En Bourgogne, la somme de cette DRC 1945 représente quasiment 12 hectares en appellation régionale (41 000 €/ha) mais seulement 0,08 ha en grand cru (s’échangeant environ 6 millions €/ha). Record, cette bouteille représente au maximum l’équivalent de 81 ha en Coteaux du Vendomois (6 000 €/ha), 54 ha en Corbières (9 000 €/ha), 48 ha en Côtes du Marmandais (10 000 €/ha), 40 ha en Armagnac et Cahors (12 000 €/ha), 20 ha en Savoie les quatre Cantons (24 000 €/ha), 10 ha en Beaujolais cru Juliénas et Cognac cru Borderies (48 000 €/ha), 4 ha en Bandol et Saint-Joseph (120 000 €/ha), 3 ha en Sancerre (160 000 €/ha), 2 ha en Pouilly Fouissé (240 000 €/ha), plus d’un hectare en Châteauneuf du Pape (405 000 €/ha) ou Cornas et Pessac-Léognan (450 000 €/ha) et un tiers d’hectare en Côte de Blancs de Champagne (1,4 million €/ha). Et sans doute quelques hectares en Sauternes et Barsac…

2019 verra-t-elle de nouveaux records s’établir? L’Asie sera-t-elle toujours en forte croissance pour ce type de vente? Il semble toutefois que les collectionneurs perdent la tête et à de tels prix, pas de risque que le tire-bouchon s’use… qui oserait boire tous ces euros?

Source: McViti

Lors du réveillon du 24 décembre, deux vins seront à l’honneur dans nos verres. Le Champagne, mais aussi le Sauternes, en accompagnant entre autres votre foie gras. Cette dernière appellation a fait beaucoup « causer » en cette fin du mois de novembre, avec l’annonce de la cession du célèbre château Bastor-Lamontagne, par la Revue des vins de France.

Il est important de préciser que ce ne sont pas les Grands Chais de France qui rachètent le château Bastor-Lamontagne, mais la famille Helfrich. L’alsacien Joseph Helfrich serait la 341e fortune de France, selon le classement du magazine Challenge.

Un peu d’histoire ne nuisant pas, rappelons que jusqu’en 1710, Bastor-Lamontagne était la propriété du roi de France, avant son achat par Vincent de la Montagne, à qui le domaine doit son nom. Mais c’est Amédée Larrieu, au XIXe siècle, qui développa son activité vinicole et c’est aussi lui qui avait refusé de concourir pour le classement de 1855 voulu par Napoléon III, ce qui explique la non présence du château à ce jour dans le fameux décret de l’époque, malgré sa notoriété.

Situé à Preignac, sur l’une des cinq communes de l’appellation Sauternes, à quarante kilomètres environ de Bordeaux, le terroir est, selon les parcelles, composé de graves et de sables ou de graves et d’argiles sur socle calcaire pour l’essentiel (52 ha sur 56), et d’un seul tenant. La production du château Bastor-Lamontagne varie de 60 000 à 80 000 bouteilles, selon les années. Il produit un second vin, Les Remparts de Bastor-Lamontagne, et une cuvée appelée So Sauternes.

Ayant appartenu depuis 1936 au Crédit foncier de France, donc au groupe Banque Populaire Caisse d’Épargne (BPCE), le vignoble est racheté en 2014 par les familles Cathiard, déjà copropriétaire du château Smith-Haut-Lafitte (minoritaire, mais assurant l’appui technique) et Moulin (avec une part majoritaire pour les propriétaires des Galeries Lafayette, via la holding Motier Domaines).

Le site Internet Vitisphère rappelle, dans un article paru le 28 novembre 2018, que le château est certifié bio depuis 2016. En 2015, la cuvée So Sauternes avait défrayé la chronique, un peu comme les Champagne Moët avec son « Ice », puisqu’il proposait un liquoreux à consommer avec des glaçons. Le succès fut tout relatif.

Vitisphère rapporte encore que, selon Florence Cathiard: « Le problème de Sauternes, c’est que les gens adorent ses vins mythiques et magnifiques, mais personne n’en achète… Ça reviendra sans doute, c’est un cycle. Beaucoup espèrent sauver l’appellation par l’œnotourisme, ce qui est une très bonne idée, mais cela peut aussi passer par la distribution d’un grand groupe, qui n’était jusque-là pas présent. »

La famille Helfrich a annoncé prévoir investir dans la rénovation du château, et notamment dans ses impressionnants chais en pierres de taille. À voir maintenant si l’arrivée d’un tel opérateur sur l’appellation aura un quelconque impact sur la commercialisation des vins de ce vignoble, grand tout de même de 1700 hectares.

Enfin, selon la formule consacrée : le montant de la cession n’a pas été précisé par les parties…

Source: McViti

Les années se suivent et les records tombent les uns après les autres à la vente des Hospices de Beaune. Le chiffre d’affaires atteint près de 14 millions d’euros cette année: « Le meilleur résultat jamais réalisé », ont indiqué dans un communiqué conjoint les Hospices civils de Beaune et la maison d'enchères britannique Christie's.

Cette 158e vente organisée sous le marteau de Christie's, qui attire chaque année de nombreux acheteurs étrangers, proposait cette année un nombre record de 828 pièces, du jamais vu depuis 1973. La recette, hors pièces des Présidents, sera reversée à l'institution hospitalière des Hospices fondée au XVe siècle par Nicolas Rollin, afin de financer la modernisation de l'hôpital de la ville et l'entretien du bâtiment historique de l'Hôtel-Dieu. Pourtant, la journée avait plutôt mal commencé, plusieurs centaines de personnes, en majorité du personnel de l'hôpital, étaient venues manifester pour dénoncer le manque de moyens, et en particulier le manque d’effectif.

Les chiffres d’affaire de la vente des Hospices de Beaune donnent le tournis aux professionnels qui renchérissent chaque année encore un peu plus. Mais jusqu’où cela va-t-il aller? Dix ans plus tôt, la vente aux enchères rapportait 2,8 millions d’euros. Un chiffre à majorer de plus de 11 millions aujourd’hui pour obtenir le chiffre d’affaires actuel. Une incroyable progression qui a vu les prix des vins de l’hôpital beaunois augmenter sans discontinuer lors des dernières dix éditions, à l’exception de 2011. En 2017, la vente avait atteint 12,3 millions d’euros, déjà un record.

Une fois le calme revenu dans la rue et les acheteurs installés, le ton a été rapidement donné avec le premier grand cru de la vente, le Clos de la Roche, adjugé 110 000€ contre 80 000 l’an dernier. Plus tard, la palme revenait au chablis 1er cru Côte de Léchet, cuvée Jean Marc Brocard, avec plus de 70% d’augmentation. La pièce s’était vendue à 8500€ en moyenne l’an dernier. Un Bâtard-Montrachet Grand cru a été vendu pour 135 000€, le plus haut prix jamais atteint pour une pièce de vin hors pièce du Président. Les tonneaux de 2018 ont atteint un prix moyen de 14 500€ cette année. Un fût représente 288 bouteilles, soit un prix moyen de 50,30€ hors frais, hors mise et hors TVA, la bouteille. Une façon sans doute de saluer la qualité du millésime?

Les deux « pièces des Présidents » de la 158e vente des Hospices de Beaune ont été adjugées dimanche à 230 000 euros au profit de trois associations, un chiffre bien en-deçà des 420 000 euros de l'an dernier. C'est un acheteur brésilien, Alaor Lino, ainsi que le négociant bourguignon Albéric Bichot et l'un de ses clients, le Canadien Daniel Tangay, qui ont remporté conjointement le lot, le premier apportant 200 000 euros et les autres 30 000 euros. Notons que la maison de négoce Bichot s’illustre quasiment chaque année en étant un acteur majeur pour la pièce de charité. À l’issue de la vente, Erik Orsenna ne pouvait cacher une certaine déception en déclarant: « Il y a des gens qui sont là pour faire leur marché, ce qui est normal, et il y en a qui sont prêts à donner. Mais peut-être que les gens qui sont prêts à donner n'étaient pas là ». Pendant les enchères, il n’avait pas ménagé ses efforts avec quelques mots d’esprit comme : « Jamais le vin n'a été aussi bon pour la santé, permettez à un immortel de vous le dire ». Une seule pièce des Présidents devait initialement être vendue, issue de la prestigieuse appellation Corton Grand cru Clos du Roi, mais les organisateurs avaient finalement ajouté une deuxième pièce de charité pour la deuxième année consécutive: un Meursault Premier cru Les Genévrières.

Cette vente est donc l’affirmation, s’il le fallait, du pouvoir d’attraction exceptionnel des grands vins de Bourgogne. Elle n’est pas sans poser quelques questions sur l’image d’inaccessibilité qui pourrait se confirmer parmi les consommateurs. Dans les rangs des négociants on va donc s’efforcer de faire passer le message que les Hospices de Beaune sont une vente de charité avant tout et non pas le baromètre de la région. « Il y a du vin en cave, avec ces deux derniers millésimes productifs, c’est une bonne nouvelle par rapport à ce qu’a connu la région depuis le début de la décennie », indiquait le président des négociants bourguignons il y a quelques semaine à la presse Louis Fabrice Latour. De quoi satisfaire la demande sans tensions excessives sur les prix, sauf sur le haut de la gamme, qui ne semble plus connaître aucune limite…

Source: McViti

La Bourgogne s'attend à de nouveaux records le 2 décembre prochain avec des vins de la Romanée-Conti.

Le cabinet Baghera Wines, spécialisé dans les vins d'exception, annonce une nouvelle vente le dimanche 2 décembre, à 14 heures, à Genève, concernant les vins du célèbre domaine de la Romanée-Conti.

Déjà, le 17 juin dernier, le cabinet Baghera Wines avait marqué les esprits avec une vente record des vins du célèbre bourguignon Henri Jayer, avec un chiffre qui avait dépassé les trente millions d’euros.

Puis, le 13 octobre dernier, cent lots de la collection personnelle de Robert Drouhin étaient mis aux enchères à New York par Sotheby's, parmi lesquels un millésime 1945 de Romanée-Conti adjugé pour la somme de 558 000$ soit 482 000 euros. Un record mondial pour une bouteille de vin. Au total, la vente avait rapporté plus de 7 millions de dollars.

Cette fois-ci, Baghera Wines propose cent quatre-vingt-seize lots, plus de 1500 flacons (bouteilles, magnums et jéroboams) illustrant les neuf climats du domaine de la Romanée-Conti.

Voici entre autre quelques lots mis en vente:

  • 12 bouteilles de la Romanée-Conti, en verticale de 1937 à 1991, estimées entre 105 042 et 175 070 euros;
  • huit bouteilles de 1993 estimées entre 78 782 et 140 056 euros;
  • huit bouteilles de 1996 (74 405 - 122 549 euros) ou encore huit bouteilles de 1998 (70 028 - 122 549 euros).

L'ensemble est estimé à environ 4 millions d'euros, mais les experts pensent que ce plafond devrait être très largement dépassé.

Les célèbres bouteilles proviennent d'une collection privée appartenant à un couple passionné par les grands vins de Bourgogne, "l'une des plus admirables jamais proposées en vente aux enchères", annonce le cabinet genevois dans son cabinet de presse.

Jusqu’où les prix s’envoleront-ils? Bien malin celui qui pourra le dire… Mais ceux qui sont sujets au syndrome du vertige doivent faire attention…

Source: McViti

Laurence Rigal, propriétaire du Château du Grand Caumont dans les Corbières, arrivera au Québec le lundi 15 octobre pour la présentation des nouveaux millésimes de ses deux cuvées phares présentes à la Société des alcools du Québec (SAQ), dont la célèbre cuvée Impatience. Nous l’avons rencontrée avant son départ, à l’occasion des vendanges.

C’est chez elle, au Château du Grand Caumont, que nous avons rencontré Laurence. Elle a accepté de répondre à nos questions tandis que les vendanges battaient leur plein. À la tête de l’affaire familiale depuis 2003, Laurence à succédé à sa mère Françoise, qui au cours des années 80 et 90, a su moderniser ce vignoble d’une centaine d’hectares pour en faire aujourd’hui un des plus beau fleurons du Languedoc.

McViti : Comment se passent les vendanges en ce début d’automne 2018?

Laurence Rigal : Nous sommes ravis! Nous sommes encore loin d’avoir fini mais pour le moment, tout se présente pour le mieux. Nous avons enfin le volume et la qualité, avec en particulier de très belles Syrah. Les pluies de ce printemps ont fait beaucoup de bien et nous ont permis de traverser l’été sans encombres.

McViti : Vous dites « enfin le volume » pourquoi?

LR : Ces dernières années nous avons eu de la chance, nous avons toujours eu une belle qualité, soit parce que le millésime s'y prêtait, soit parce que nous avons pratiqué une politique de tri importante. Mais contrairement à 2018, le climat ne nous a pas beaucoup aidé les années précédentes, le gel et la sécheresse ayant fortement impacté les rendements. En revanche, sur un plan qualitatif, nous gardons une belle homogénéité d’une année à l’autre.

McViti : Beaucoup de vos collègues ont été touchés par le mildiou; et vous?

LR : En effet, la région a été touchée durant la fin du printemps et l’été par le mildiou. Il a fallu traiter mais avec discernement. À Caumont, nous souhaitons avoir une démarche de traitement raisonné, n’intervenir que lorsque c’est utile, éviter trop de passages pour ne pas écraser les sols avec les tracteurs et éviter de surdoser. C’est un travail de précision, exigeant mais fondamental, dans un souci de protection de l’environnement, auquel je suis particulièrement attachée. La satisfaction est là, le travail a été bien fait, nous avons des raisins sains annonçant un millésime très prometteur.

McViti : Avez-vous encore beaucoup de parcelles à vendanger?

LR : Oui, il nous reste en particulier tous les Carignan. Ce cépage est très important pour nous; les vieux Carignan en particulier rentrent dans nos meilleurs cuvées, dont l’Impatience et notre dernier bébé, le Capus Monti. Là encore, il faut être précis, l’avantage des vendanges à la main comme nous le faisons encore sur la propriété est que cela nous permet de faire un tri rigoureux.

McViti : Le Capus Monti, qu’est-ce qu’il a en plus?

LR : Cette cuvée se veut la cuvée emblématique du domaine. Nous y apportons un soin tout particulier, tant sur le parcellaire que pour la partie vinification. Je me suis entourée de conseils de grands professionnels pour son élaboration. Ma grande satisfaction est que dès la première présentation au Guide Hachette, nous avons eu une récompense et un superbe commentaire. Le chemin est tracé.

McViti : Vous arrivez au Québec dans quelques jours, qu’en attendez-vous?

LR : Grâce au travail effectué depuis plus de 25 ans avec la maison Dandurand, nous avons une belle notoriété. Mais la SAQ est un marché particulièrement compétitif et il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. C’est un éternel travail de remise en cause pour essayer de toujours progresser. Il s’agit cette année de continuer notre croissance au Québec et j’ai également beaucoup d’espoir dans d’autres provinces du Canada, où nous sommes aussi présents.

McViti : Vous venez deux fois par an Canada, est-ce dire que vous appréciez particulièrement ce pays?

LR : Absolument, comme je vous l’avais déjà dit en septembre dernier, j’adore le Québec! Les gens sont d'une grande gentillesse et plein de joie de vivre et le pays est d’une rare beauté. Je viens deux fois par an mais si je le pouvais, je multiplierais mes voyages ici. J’espère prochainement pouvoir venir en voyage de découverte avec mes filles pour qu’elles aussi puissent découvrir toutes les belles choses qu'on peut y trouver.

Source: McViti

Le nouveau Classement Wine Searcher du site néo-zélandais spécialisé sur le vin est arrivé début août : peu de changements sur l’ordre mais pas mal sur les prix et une nouvelle arrivée qui fait du bruit. 

Wine Searcher, comment ça marche ? 

Dans son article du 9 août 2018, le site Vitisphère.fr rappelle les règles qu’utilise les néo-zélandais pour déterminer leur classement : « Ce top 50 est un instantané du marché international à la vente. Les prix moyens indiqués sont calculés à partir de bases de données de cavistes, distributeurs et grossistes répertoriées par Wine Searcher (prix tout millésime confondu et ramené à 75 cl). Pour assurer la représentativité des lots retenus, la plateforme néozélandaise ne prend en compte que les cuvées référencées au moins cinq fois à la vente sur quatre millésimes différents. Dont deux produits sur la dernière décennie. Les cuvées du défunt Henri Jayer sont ainsi mises hors-jeu malgré une vente record organisée par Baghera Win en juin dernier à Genève. Actuellement, Wine Searcher recense les tableaux de prix de 91 124 metteurs en marchés dans le monde. » Rappelons qu’en 2016, la base de données comptait 68 583 intervenants. 

Liber Pater : le nouveau troublion 

Ce jeune château bordelais vient de faire une entrée remarquée dans le classement des cinquante vins les plus chers du monde, établi par le magazine néo-zélandais Wine searcher. Les vins du domaine Liber Pater, situé à Landiras, dans les Graves et même pas en appellation Pessac-Léognan, fait son apparition à la dix-septième place. Selon l’étude, chaque bouteille Liber Pater est vendue en moyenne 3 756 €.

C’est encore loin du leader incontesté de ce classement, la romanée conti grand cru (16 447 €). Mais c’est plus que toutes les autres prestigieuses appellations bordelaises. Petrus, à Pomerol, deuxième château de la Gironde à figurer dans ce classement, n’arrive qu’en vingt-huitième position (2 760 €).

Ouest-France.fr dans un article paru le 21 août 2018 et qui commente ce résultat, indique que les vins de Liber Pater ont été conçus par Loïc et Alona Pasquet qui se sont installés sur ce domaine de trois hectares en 2005. Leur idée consiste à produire des vins tels qu’ils existaient dans le vignoble bordelais avant la crise du phylloxera, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Des vins aux goûts proches de ceux qui étaient produits au moment du fameux classement des vins du Médoc, en 1855. « On a perdu le goût de ces grands vins fins. Les vins que nous produisons sur notre domaine ont davantage d’arômes de fleurs que de fruits rouges. Avec les greffes, on a perdu ce goût floral », insiste Loïc Pasquet à Ouest-France. 

Une irrémédiable évolution du classement 

Vitisphère.fr, toujours dans son article du 9 août 2018, souline qu’avec un prix de vente moyen de 16 270 euros la bouteille, en croissance de 25% sur un an, la Romanée-Conti du domaine éponyme conforte son titre de vin le plus cher au monde du classement. La DRC compte 7 de ses 8 références laissant dubitatif son propriétaire Aubert de Villaine qui sinquiète de ces hausses continues. Prenant la deuxième place du podium, avec son Musigny Grand Cru (11 970 €/col, +86 %), le domaine Leroy classe le plus de vins, avec 12 références. Notons aussi la progression du Chambertin du Domaine Dujac qui progresse de 21 places.

La Bourgogne continue de régner sans partage sur ce top 50 avec les deux-tiers de ces flacons les plus chers. La raison en est, entre autre, que l’offre est limitée en volume et que la demande asiatique en particulier est très forte et ne cesse de croître tandis que le reste des marchés est toujours très actif.

Vtisphère, dans son analyse, remarque que tombant à la troisième place, le Riesling Trockenbeerenauslese du vigneron mosellan Egon Muller (10 190 €/col, +13 %) témoigne d’un ralentissement, voire d’une décote, pour les grands vins allemands par rapport à leurs homologues bourguignons. La plus forte dégringolade de ce top 50 est celle du Rüdesheimer Berg Rottland Riesling Trockenbeerenauslese du domaine allemand Staatsweingut Kloster Eberbach, qui a perdu 26 places en un an (2 160 €/col, -30 %).

Le classement est donc, à quelques exceptions près, assez proche des années précédentes, mais le constat est que les prix montent et montent encore. Jusqu’où les collectionneurs seront-ils près à aller ? Les chiffres 2019 sont donc attendus pour l’été prochain avec impatience. Mais à ces prix-là qui osera déboucher ces cols d’exceptions ?

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Source: McViti