jeudi 18 juillet 2024
Les producteurs maraîchers sont préoccupés par leurs récoltes

Les producteurs maraîchers sont préoccupés par leurs récoltes

« La fin du monde et ce qu’on vit [les agriculteurs], ça se ressemble pas mal », dit Marcel Mailhot.

C’est le temps de commencer les semis dans le sud-ouest du Québec. Mais les producteurs maraîchers sont davantage préoccupés par leurs récoltes. Si les travailleurs étrangers n’arrivent pas comme prévu, qui videra les champs de leurs légumes ? Tandis que certains décident de semer moins, d’autres se tournent vers des cultures qui se récoltent mécaniquement. Marcel Mailhot, lui, a décidé de faire un pari risqué.

« Pensez-y, je sors 2 millions de dollars, madame, pour les plants et l’implantation ; 2 millions pour une ferme comme la mienne, si je ne récolte pas, c’est la faillite », raconte d’un ton grave M. Mailhot, important producteur de brocolis, de choux-fleurs et d’oignons (1200 acres) à Saint-Alexis, dans Lanaudière.

Le producteur agricole ne cache pas son inquiétude. Il va jusqu’à se demander s’il n’est pas « cinglé » de faire un tel pari. Mais comme il a déjà acheté et payé ses plants, aussi bien les mettre en terre avec ses employés de bureau, des membres de la famille et le voisin.

S’il finit par accueillir ses 95 travailleurs étrangers, il ne regrettera pas d’avoir semé, se dit-il comme pour s’encourager. 

Lundi, en même temps qu’il enterrait ses premiers oignons, il a accueilli 14 Guatémaltèques actuellement en quarantaine. Ils devaient être 25. Les autres ne se sont pas présentés à l’aéroport. Il s’estime « quand même choyé » dans les circonstances. Mais ce n’est pas suffisant pour récolter, insiste Marcel Mailhot.

Les fonctions publiques au Guatémala et au Mexique fonctionnent tellement au ralenti que les producteurs agricoles du Québec n’ont aucune idée du nombre de bras qu’ils auront au cours de l’été et de l’automne. Au moment où les besoins sont les plus importants sur une ferme.

Lire l'article complet: La Presse du 28 avril 2020