mardi 16 juillet 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

dimanche, 22 février 2015 14:53

Eros, Aphrodite, et Maniadakis

Le Mondial des Cidres a eu lieu cette année à Montréal et a obtenu un succès retentissant. Tandis que le froid intense frappait à l’extérieur, le Complexe Desjardins animé par un bon groupe réchauffait la foule.


Le cidre était roi, et tous les exposants étaient pratiquement assiégés par des dégustateurs avides de découvertes.

J’étais là le jour de la Saint-Valentin au milieu des amoureux qui semblaient heureux. L’ambiance était festive. Tout d’un coup j’arrive en face du stand de Maniadakis et je suis resté comme frappé par la foudre, Aphrodite était là, venue de l’Olympe tout exprès pour nous faire déguster son petit Eros, ce cidre tranquille, doux, biologique de la cuvée 2013 qui n’a pas son pareil.  Je me suis approché, j’ai ouvert la bouche plein d’admiration, elle m’a placé un verre de cidre sur les lèvres, j’ai bu, c’était de l’ambroisie.

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Je lui ai demandé si elle était libre, elle m’a répondu : Tu sais bien que je suis mariée avec Héphaestus (Vulcain). Oui lui ai-je répliqué, mais ça fait longtemps et Héphaestus est bossu. Oui, j’avoue, m’a-t-elle confié, je ne suis pas très bien mariée, et elle a ajouté : «si tu me fais une belle chronique je te passe un coup de fil de l’Olympe.»

J’ai hâte de visiter l’Olympe, il paraît que les dieux font tout le temps la fête et qu’ils ont une cave bien fournie.

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Le cidre Verger Biologique Maniadakis Eros 2010 est disponible en format 375 ml à la SAQ, code 11832427. Prix 29,00 $. Disponible également au Marché des Saveurs du Marché Jean-Talon. 

Vous pouvez vous procurer le millésime 2013 à leur boutique Verger biologique du Marché Bonsecours 350 rue Saint Paul  local 270.  

Liens :


L’Olympe, lien réservé pour les dieux et le semi-dieux.
Verger Biologique Maniadakis
1150 Route 209, Franklin Centre
Tel (514) 946-3414
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Roger Huet
Chroniqueur vins
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jeudi, 26 février 2015 19:53

Les superbes vins suisses d'Uvavins

RH. – J’ai rencontré Sylvie Camandona dans le cadre de Montréal en Lumière où les vins suisses sont à l’honneur cette année et je lui ai demandé de nous présenter Uvavins-Cave de la Côte.

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SYLVIE CAMANDONA. – Je travaille chez Uvavins-Cave de la Côte, qui est une société coopérative située sur la Côte Vaudoise, entre Lausanne et Genève. Trois-cents vignerons nous livrent chaque année un raisin de qualité exemplaire. Grâce à leur travail ainsi qu’à celui de notre équipe technique. Nous remportons chaque année de nombreuses médailles dans les concours nationaux et internationaux.

RH. – Décrivez-nous les vignobles et les cépages avec lesquels vous travaillez.
SYLVIE CAMANDONA. – Le vignoble de la Côte est étendu sur les flancs des collines, directement au bord du Lac Léman. Son altitude moyenne est de 450 mètres, ce qui donne les conditions idéales pour que le Chasselas atteigne une bonne maturité. Bien que ce dernier soit le cépage le plus planté, nous ne cultivons pas moins d’une trentaine de cépages. Dans les blancs, nous avons aussi du Chardonnay, du Sauvignon Blanc, du Pinot Blanc, du Pinot Gris, du Gewürztraminer, du Viognier et du Doral.
Dans les rouges nous travaillons avec du Pinot Noir, du Gamay, du Gamaret, du Garanoir, du Merlot, et du Cabernet Franc.

RH. –  Parlez-nous du terroir valaisan ou rhodanien suisse et du type d’agriculture que pratiquent vos sociétaires.
SYLVIE CAMANDONA. – Nous travaillons essentiellement en production raisonnée. Tous les vignerons sont attentifs à la protection de l’environnement. Ils n’utilisent des produits chimiques que si c’est absolument nécessaire et dans des quantités très limitées.

RH. – Qui est votre maître de Chai et comment se fait la vinification chez-vous de façon générale?
SYLVIE CAMANDONA. – Notre maître de Chai s’appelle Rodrigo Banto. Il a fait sa formation et ses premières armes au Chili. Sa connaissance et son expérience de la vinification a permis d’augmenter sensiblement la qualité de l’ensemble de nos vins.

RH. – Combien de types de vins produisez-vous?
SYLVIE CAMANDONA. – Nous produisons plus de 200 crus différents.

RH. – Êtes-vous déjà sur le marché québécois?
SYLVIE CAMANDONA. – Nous sommes déjà présents à la SAQ avec le Doral et essayons actuellement de référencer le Garanoir et le Château Malessert Premier Grand Cru, qui est un Chasselas.

RH. – Vous nous avez apporté trois vins pour déguster.
SYLVIE CAMANDONA. – Le premier c’est le Doral Expression, 2013, AOC La Côte, 12,5° d’alcool.
Le Doral est un croisement de Chasselas et de Chardonnay. Il permet d’avoir une meilleure résistante ainsi que des arômes et une acidité plus prononcés que le Chasselas.

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RH. – C’est un beau vin  à la robe jaune paille, brillante avec des reflets vert-argent. 
SYLVIE CAMANDONA. – Le nez est intense avec des arômes fruités comme l’abricot et la pêche. Nous trouvons aussi de légères notes épicées telles que la noix de muscade. En bouche, il y a un très bel équilibre entre la rondeur et l’acidité ainsi qu’une belle complexité des senteurs où s’entremêle le côté fruité, épicé et floral.

RH. – Il a une belle longueur en finale. Un vin délicieux avec un crabe de neiges ou un bon homard des Iles de la Madeleine.
SYLVIE CAMANDONA. – Il est bon aussi à l’apéritif, et sublime il est vrai avec des poissons, des fruits de mer et avec la cuisine exotique un peu épicée. La température de service idéale est de 8°C.    

RH. –. Quelle est son espérance de garde en cave?
SYLVIE CAMANDONA. – Il est à consommer dans les 3 ans

RH. – Est-ce qu’il est présentement disponible à la SAQ?
SYLVIE CAMANDONA. – Oui, le code est 11885809, il est vendu au prix de 23.55 $

RH. – Votre deuxième vin est un autre blanc, le Château de Malessert, 2012 AOC La Côte, 12.5° d’alcool.
SYLVIE CAMANDONA. – Le Château de Malessert est un château millénaire et un des plus beaux domaines de la Côte Vaudoise. Les vignes sont plantées dans la pente des contreforts sous le village de Bougy. Avec son exposition plein sud il jouit d’un ensoleillement optimal. Le cépage c’est du Chasselas.

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RH. – Belle robe dorée avec des reflets légèrement argentés, et un peu perlant, ce qui est très charmant.
SYLVIE CAMANDONA. – Nous tenons en effet à ce perlant et nous prenons tous les soins pour le préserver.

RH. –  Un parfum floral avec des notes de noix et de cire d’abeille.
SYLVIE CAMANDONA. – Le bouquet est très développé aux senteurs du terroir. Il est élégant et floral

RH. – Une bouche savoureuse qui ne manque ni d’acidité ni de minéralité, ni de fruit.
SYLVIE CAMANDONA. – Il est ample et racé, il plaît par sa structure, son équilibre et sa longueur en bouche. Il a un agréable caractère de terroir.

RH. – C’est un vin d’apéritif, qui invite à la conversation. Avec des canapés et des grignotines, quel bonheur.
SYLVIE CAMANDONA. – Vous avez raison, mais c’est aussi un vin de gastronomie, qui se prête très bien à la cuisine suisse, donc aux fondues, aux raclettes, aux crêpes également, et qui accompagné délicieusement les fromages suisses de type gruyère.

RH. – Avec un bon poulet ou une pintade, il ne peut être que est parfait!  Il doit être servi à une température de 8 ou 10°C et peut se conserver jusqu’à 4 ans en cave.  Comment peut-on se le procurer au Québec?
SYLVIE CAMANDONA. – Nous travaillons pour le faire rentrer à la SAQ mais en attendant il est en importation privée et on peut l’obtenir auprès de notre agent Importation Épicurienne RA Fortin au prix de 38,25 $ pour les particuliers et de 33,10 pour les restaurateurs, en caisses de 6.

RH. – Nous allons donner ses coordonnées avec les vôtres à la fin.
SYLVIE CAMANDONA. – Le troisième vin que je veux vous faire déguster est un vin rouge, il s’agit du Garanoir, AOC La Côte 2012 . Le Garanoir résulte d'un croisement entre le Gamay et le Reichensteiner. Il a été créé récemment dans les vignobles de La Côte et est spécialement adapté aux particularités climatiques de la région.

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RH. –  La robe est d’un rouge soutenu, avec des reflets violacés.  Il a des arômes de fruits rouges et noirs mais aussi des notes d’épices.
SYLVIE CAMANDONA. – En bouche il est élégant, ample, légèrement épicé, fumé et charnu, avec des tanins soyeux et il a un grand équilibre avec l’alcool. Une finale assez longue et épicée.

RH. – Un vin qui appelle les grillades, mais qui s’accorde également bien avec les mets mijotés. Avec du boudin noir il est incroyable.
SYLVIE CAMANDONA. – et en même temps il est aussi très bon avec le porc et l’agneau. Il faut le servir autour de 17°C et on peut le garder en cave jusqu’à 5 ans.

RH. – Où peut-on se le procurer au Québec?
SYLVIE CAMANDONA. – Il est en importation privée et peut être trouvé auprès de notre agent, au prix de 30,75 pour les particuliers et de 26,70$ pour les professionnels, en caisses de 6.

Merci, SYLVIE CAMANDONA, de cette entrevue. Vous nous avez donné envie de visiter votre pays. Bon succès à Montréal en Lumière.

Liens :



Sylvie Camandona
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www.uvavins.com
 
Représentés au Québec par
Importation Épicurienne RA Fortin


Julie Fortin
450-671-0631
606, avenue Notre-Dame
St-Lambert, Québec J4P 2L1
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Roger Huet
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dimanche, 01 mars 2015 08:56

La Serpiente Emplumada, téquila

Nous étions placés devant des verres à tequila appelés «caballitos» Une bouteille de LA SERPIENTE EMPLUMADA Añejo devant nous. Le précieux liquide ambré a coulé dans nos verres. Salud amigos!


Cette Tequila Añejo, en espagnol c’est masculin, vieillie dans des tonneaux de chêne blanc pendant plus d'un an, avait un bouquet intense d’agave et de bois. Son goût est très boisé et nous a rempli la bouche de notes de poivre, de miel, de cannelle, de gingembre, de  chocolat et de roses rouges. Le précieux liquide ambré a coulé à nouveau dans nos caballitos. C’est vrai qu’on fait des cocktails délicieux avec cette tequila, mais nous les hommes, on l’aime pure, brûlante, comme la passion, comme toutes les passions.

Salud amigos! Nous avons encore vidé nos verres. Le vent hurlait dehors, la neige et le froid intenses écrasaient la ville, mais nous, nous étions habités par le dieu de l’agave bleu, nous étions  heureux et nous sentions invulnérables.

La Serpiente emplumada, quel beau nom pour une tequila sans compromis.

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L’authentique « dénomination tequila » exige qu’elle soit faite d’agave bleu cultivé dans la région de Jalisco ou dans certaines municipalités délimitées qui ont un sol volcanique rougeâtre.

Chaque plante requiert une dizaine d’années de soins avant d’être en mesure d’être coupée. Les feuilles sont très coupantes et doivent être enlevées à l’aide d’un coa, un couteau spécial à manche très long. Seulement, alors, on est en mesure de cueillir le cœur appelé « piña », Les piñas pèsent une trentaine de kilos en moyenne, mais certaines peuvent atteindre 80 kilos. Sept kilos de cœurs d'agave sont nécessaires pour produire un litre de tequila. Les champs d’agave bleu sont classés patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.

La tequila est une eau de vie métisse faite d’agave fermenté. Les Aztèques faisaient déjà une boisson fermentée d’agave, mais ce sont les Espagnols qui, en introduisant l’alambic, ont obtenu de l’eau-de-vie.

La fabrication de la tequila est relativement simple; les « piñas »  sont coupées en deux et bouillies  pendant deux jours. Elles sont ensuite broyées pour en extraire le jus, qu’on laisse fermenter 48 heures en ajoutant une levure. Le « mosto » obtenu  est passé par l’alambic une première fois pour en tirer un alcool de base de 25 degrés. Il est alors soumis à une deuxième distillation, qui donne une tequila blanche de 50 à 55 degrés.  Cette  Tequila est commercialisée sous le nom de Tequila argent, ou soumise à un processus de vieillissement qui va donner des eaux de vies dorées, dont les plus vieilles, sont appelées « Añejo ».

Dans un esprit de fête, avec La Tequila La Serpiente emplumada on peut faire des  Margaritas, des Sangritas, des Tequila Sunrise, des Vampiros (Bloody Mary), des Petroleo, des Dynamites, des Tequila Sour. Ces cocktails dont les couleurs dans la coupe, avec une couronne de sel sont une vraie joie pour les yeux … sont aussi excellents au goût. Salud amigos!

La téquila La Serpiente Emplumada Añejo est disponible à la SAQ, code 12468735 Prix 47,00 $.

Liens :

www.laserpienteemplumada.com.mx

Représentés au Québec par
Bella Vita Grands Crus,
Pascal Desjardins

(450) 562-2099
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lundi, 02 mars 2015 10:58

Les fabuleux vins du Domaine Queylus

J’ai rencontré  Gilles Chevalier, fondateur du Domaine Queylus.

RH. Vous êtes Québécois et vous avez fondé un domaine vinicole dans la belle région de Niagara, Ontario. Comment a commencé cette aventure pour vous qui ne venez pas du monde vinicole?
Gilles Chevalier. –  J’ai découvert le potentiel du Niagara suite à une visite au Clos Jordanne en 2007. L’organisateur de cette  visite était  Raymond Nantel, alors VP de Boisset.
Étant amateur de Bourgogne, j’ai vraiment eu le coup de foudre pour ces vins. La combinaison des terroirs et le savoir-faire de Thomas Bachelder avaient produit des vins de niveau international. Je suis revenu à Montréal et j’ai formé un premier groupe pour investir dans le Niagara. C’était pour nous l’étape suivante pour pousser notre passion à l’extrême.
Vous avez raison, aucun de nous ne venait du milieu du vin, alors on a choisi de bons conseillers dont Alain Sutre un bordelais impliqué dans plusieurs succès de vignobles en Colombie-Britannique. Il a supervisé la plantation et tout l’aspect de la viticulture. En 2010 Thomas Bachelder s’est ajouté pour superviser l’ensemble des opérations viticulture et viniculture.

RH. –  Parlez-nous de vos vignobles, comment sont les terroirs et le type d’agriculture que vous pratiquez.
Gilles Chevalier. –  Nous avons trois vignobles dans trois appellations différentes : Jordan, Beamsville et un nouveau vignoble à St Ann’s.
Alain Sutre a supervisé la plantation à Beamsville. Nous avons fait plusieurs innovations pour la région : drainage à chaque rangée dans les pinots, drains français en surface, plantation serrée, palissage plus important et en guyot.
Thomas ne travaille qu’en Bio, alors les trois vignobles sont traités aux petits soins et le tout est vendangé à la main. Les rendements sont réduits, on est au niveau des Grands crus, c’est ce qui nous donne cette belle concentration.

RH. Quels cépages cultivez-vous?
Gilles Chevalier. –  Dans le plus grand vignoble la plantation a été dictée par les terroirs. La parcelle d’argile rouge un peu lourde, mais calcaire  a été plantée en Pinot Noir. La parcelle d’argile bleue reçoit le Merlot, le sol un peu plus riche a reçu le Cabernet Franc. Finalement le nord du vignoble, plus sablonneux, a été planté en Chardonnay. C’est un vignoble de 8,5 hectares.
Dans le vignoble de Jordan de 3,6 hectares, tout est planté en Pinot Noir. Les sols sont un assemblage de limons, argile, calcaire, et sable. Dans le nouveau vignoble de St Ann’s de 2,5 hectares, nous avons planté du Chardonnay.

RH. – Donc votre maître de Chai est Thomas Bachelder, comment vinifie-t-il de de façon générale? Vous pouvez nous décrire aussi votre chai?
Gilles Chevalier. –  Thomas Bachelder supervise toutes les opérations. Dès le départ nous avions décidé d’investir aux bons endroits, c’est-à-dire dans le vignoble et dans l’équipement. Le Chai est très fonctionnel mais nous n’avons mis aucun investissement dans la décoration du bâtiment. Par contre à l’intérieur nous avons installé l’équipement le plus moderne et de la meilleure qualité, dont le premier pigeur pneumatique au Niagara.
Nous avons 18 petites cuves en inox, qui nous permettent de faire de la sélection parcellaire, un outil essentiel pour maximiser le potentiel des terroirs.
Nos vins vieillissent en barrique pendant 18 mois et en bouteille pour un autre 6 mois. Il faut comprendre qu’un élevage plus long en barrique réduit l’effet de goût de chêne. Toutes nos barriques proviennent de Bourgogne.

RH
. – Combien de types de vins produisez-vous?
Gilles Chevalier. –  Nous avons trois niveaux qualitatifs pour nos Pinots Noirs. Le Tradition est notre entrée de gamme, il y a le Réserve et puis en très petite quantité le Grande Réserve. Tous ces vins sont un assemblage des fruits de nos deux vignobles car les terroirs et l’âge des vignes sont très différents et l’assemblage produit un meilleur vin avec beaucoup plus de mâche, de texture et de complexité. Nous vinifions par parcelle et chacune de ces parcelles profite de barriques de différents âges et différents producteurs, ce sera donc la sélection des barriques qui donnera la personnalité des différents niveaux qualitatifs. 

Nos cépages bordelais, Merlot et Cabernet Franc, sont assemblés et nous offrons deux niveaux qualitatifs; Le Réserve qui est un assemblage à majorité de Cabernet Franc et le Grande réserve qui bénéficie en majorité de Merlot.

Finalement depuis 2012 nous avons aussi un Chardonnay qui n’est offert qu’à la cuverie à cause des petites quantités disponibles.
Nos vins ne sont offerts que depuis 2014, mais la réaction des consommateurs et des journalistes a été impressionnante. Nous avons gagné le Lieutenant Governor Award pour notre Pinot Noir Tradition (meilleur Pinot Noir en Ontario) et le Wine of the Year en 2014 par la revue Wines of Ontario pour le Pinot Noir Grande Réserve et des notes très élevées pour l’ensemble de nos vins.

RH. Est-ce que vos vins sont déjà sur le marché québécois?
Gilles Chevalier. –  Le Cabernet Franc – Merlot Reserve a fait son entrée à la SAQ Signature l’automne dernier, comme le Pinot Noir Grande Reserve. Mais ce qui retient l’attention présentement est l’arrivée du Pinot Noir Tradition dans la section Cellier des SAQ.
Les autres produits sont aussi offerts en importation privée par notre agent Société des vins fins.

RH.Vous nous avez apporté quatre bouteilles, dont votre Domaine Queylus, Pinot Noir Tradition 2012,  13,5° d’alcool.   
Gilles Chevalier. –  C’est notre ‘flagship’ Pinot, qu’on fait dans la plus grande quantité. Il est fait avec de la même façon de nos vins plus chers, avec autant de soin, mais en plus  grande quantité.

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RH. – La robe est magnifique mais assez foncée pour un Pinot
Gilles Chevalier. –  C’est vrai qu’il est assez foncé pour un Pinot, parce qu’il est issu de cette grande année chaude qu’a été 2012.

RH. – Par contre les arômes sont vraiment de Pinot Noir, un bouquet riche et même exubérant de fruits, parce que vos vignes sont jeunes et pleines de sève. On perçoit la gamme des cerises : cerise noire, cerise blanche et même on pourrait parler de Kirch; on décèle aussi de la prune, et des fruits rouges : framboise, fraise des bois, et même de pruneau. Il y a aussi des parfums de terroir, de terre noire humide, de champignons, d’épices douces. Par contre le bois ne s’impose pas, il est parfaitement maîtrisé, fondu, élégant.
Gilles Chevalier. –  À part l’élégance traditionnelle pour des vins issus des vignes poussées sur le calcaire, comme la Bourgogne et le Niagara, ce Pinot Noir Tradition 2012 est riche et gouleyant en bouche, avec une finale minérale longue, sur les arômes de griotte et de fraise. Les quelques tanins mûrs qui restent présentement ne nuisent pas à la dégustation, mais montrent qu’un petit passage en cave sera quand-même bénéfique.


RH.C’est un vin puissant et de grande finesse. Il est vrai que si on a la patience de le garder en cave pendant un an ou deux il sera vraiment excellent. Que suggérez-vous comme mariage avec des mets?
Gilles Chevalier. –  Canard, canard et canard! Sérieusement, j’adore ce vin sur toute volaille, surtout aux champignons sauvages, mais il pourra faire l’affaire sur un bifteck ou de l’agneau, tellement le vin est riche en bouche.

RH. –  Quelle est son espérance de garde en cave?
Gilles Chevalier. –  Il va facilement s’améliorer pour trois à cinq ans, mais je ne serai pas surpris si on peut le garder jusqu’à 8 ans après sa récolte!

RH.Je suis convaincu qu’il sera encore excellent en 2020.
Gilles Chevalier. –  Le Domaine Queylus Pinot noir Tradition 2012 est disponible à la SAQ, dans la section Cellier, code 12470886. Prix 29,95 $.

RH. –  Le deuxième vin que vous nous avez apporté est votre Domaine Queylus, Pinot Noir 2011, Réserve du Domaine, 13° d’alcool.

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Gilles Chevalier. – le Pinot Noir Reserve est dérivé de notre production de Pinot Noir de deux vignobles, le  Lincoln Lakeshore à Beamsville et des vieilles vignes du vignoble de Jordan. Pour produire le Réserve du Domaine, nous goûtons tous les vins dans nos fûts jusqu’à trouver la combinaison de la plus haute qualité. Nous recherchons les tanins plus matures qui vont permettre au vin de s’améliorer au fil du temps dans la bouteille.

RH. –  La robe est d’un beau rubis, légèrement plus claire que celle du Tradition parce que 2011 a été un peu moins chaud que 2012. Le bouquet est incroyable, d’une élégance, d’un équilibre. Les fruits rouges et noirs sont là, mais moins foisonnants, avec plus de calme, dans une harmonie totale. La minéralité est également très présente.
Gilles Chevalier. – En bouche c’est un vin puissant, équilibré, structuré. Les tanins puissants et élégants sont en harmonie avec l’acidité et l’alcool. Les fruits et la minéralité sont présents en bouche du début jusqu’en finale qui est longue et gourmande. Ce vin est une création personnelle de Thomas Bachelder qui a mis sa longue expérience et son amour dans cette bouteille.

RH. –  Quel vin! La Bourgogne et le Niagara réunis dans ce qu’ils ont de meilleur. Je le vois très bien avec un Canard du Lac Brome, avec une oie bien grasse, avec une pintade cuite en paupiette et finie au four, et avec les produits de la chasse en général. Je le servirais assez frais, autour de 16° C. Il se réchauffera dans le verre et livrera toute sa richesse aromatique et gustative. Et pour sa conservation en cave…
Gilles Chevalier. – C’est un 2011, il a déjà 4 ans et n’a pas cessé d’évoluer de façon optimale. Il est déjà très gourmand et prêt à boire maintenant, mais si on a de la patience, il va être parfait dans à peu près 5 ans.

RH. –  On pourra le conserver facilement jusqu’en 2026.
Gilles Chevalier. –  Le Domaine Queylus, Pinot Noir 2011, Réserve du Domaine est disponible à la SAQ code 12456494, Prix 47,00.

RH. –  Votre troisième vin est le Domaine Queylus Pinot Noir La Grande Réserve, 2011, 13,5° d’alcool. 
Gilles Chevalier. –  La Grande Réserve a été faite avec l’assemblage des baies de Pinot Noir en provenance de nos deux vignobles : le Lincoln Lakeshore à Beamsville, et le Twenty-Mile Bench, dans la sous-appellation Jordan, avec prédominance de nos vieilles vignes de Jordan. Nous avons suivi et gouté tous nos fûts dont le raisin venait de ces deux terroirs, jusqu’à trouver ceux qui allaient nous donner l’assemblage parfait.

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RH. –  Robe rubis magnifique. Les arômes de cerise règnent et c’est bien normal puisque c’est un Pinot Noir de grande classe, mais il y a aussi de la myrtille, de la prune, de la mûre, de la framboise et de la fraise des bois.
Gilles Chevalier. –  En bouche, dès la première goutte on perçoit toute son harmonie et sa complexité. Les tanins sont grandioses mais veloutés, la matière fruitée si riche et si structurée, l’acidité juste à point, elle ne dépasse pas, elle accompagne.

RH. –  Ce vin est une pure caresse, des lèvres jusqu’à la gorge, et on souhaiterait que ce plaisir ne s’arrête jamais. La fin de bouche est longe et délicieusement gourmande. C’est un vin de gastronomie.
Gilles Chevalier. –  C’est un vin pour accompagner les viandes blanches, rôties lentement ou longuement mijotées, avec des sauces aux champignons sauvages, l’agneau à la braise, le porcelet au four à bois, et bien entendu les fromages.

RH. –  Millésime  2011, quatre ans, il commence à être très bon, mais dans cinq ou six ans ce sera une merveille! C’est un vin qui aura une durée de vie exceptionnelle, probablement jusqu’en 2030. Je me demande quel prix il atteindra alors. Comme vous le produisez en petite quantité, ce sera sans doute un joyau pour collectionneurs.
Gilles Chevalier. –  Merci, il est vrai que c’est un vin de collection. Figurez-vous que le Domaine Queylus Pinot Noir Grande Réserve 2011, est actuellement disponible à la SAQ et que son  prix est seulement de 62,25 $

RH. –  Une aubaine! 
Gilles Chevalier. –  Le quatrième vin que je vais vous faire goûter est un vin d’assemblage, il s’agit du Domaine Queylus 2011 Cabernet Franc-Merlot 2011, 13° d’alcool.

RH. –  Je suis surpris qu’un amateur de Bourgogne comme vous, se soit lancé dans un assemblage bordelais.  
Gilles Chevalier. – N’oubliez pas que notre conseiller Alain Sutre est  bordelais et que nous avons une parcelle d’argile bleue comme à Pomerol; elle était prédestinée à recevoir du Merlot. Le Cabernet Franc et le Merlot viennent exclusivement de notre vignoble Beamsville.

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RH. –  Magnifique robe rouge foncé, qui fait des larmes dans le verre et qui annonce sa richesse.  
Gilles Chevalier. –  Le Cabernet Franc apporte sa finesse, ses arômes fruités et sa complexité alors que le Merlot apporte son velouté, sa rondeur et son fruit intense.  C’est un vin de terroir d’un millésime classique, il sera apprécié jeune pour son arôme et son goût fruité ou plus vieux pour sa complexité et son élégance.

RH. –   Parfait certainement avec les viandes rouges et les fromages goûteux. Je suggère de le servir autour de 17°C.
Gilles Chevalier. –   Le Domaine Queylus Cabernet-Franc et Merlot 2011 est disponible à la SAQ, code 12329567. Prix 40,00 $.

RH. –  Vous avez été choisi pour animer la classe de maître au Salon des vins de l’Ontario qui se tiendra le 4 mars au Monument National.
Gilles Chevalier. –  Oui, et on y présentera notre Grande Réserve, qui devra bien montrer au mordus réunis, comment les terroirs de Niagara sont capables à la fois de richesse et d’élégance!

RH. –    Merci de cette entrevue Gilles Chevalier.

LIENS :



Le Domaine Queylus.


Gilles Chevalier
Président
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Représentés au Québec par
SDVF La Société des vins fins.
Rémi Levesque, Directeur Général

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Cell. 514 952-0375


Roger Huet
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jeudi, 05 mars 2015 23:38

Le Domaine suisse de Montmollin

J’ai rencontré deux vignerons suisses passionnés. Jean-Michel de Montmollin qui porte gaillardement la soixantaine et son fils Benoît dans la trentaine. Ils étaient venus à Montréal en Lumière parce que  les Vins Suisses étaient à l’honneur cette année.

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RH. – Parlez-nous de l’histoire de votre domaine.
Jean-Michel de Montmollin. – Notre Domaine familial a été fondé par mon grand-père Ernest et mon père Etienne durant l’année 1935, soit, pendant la Deuxième Guerre Mondiale. La famille de Montmollin a toujours eu un pied dans la vigne, depuis le Dix-septième siècle, mais au travers d’autres Domaines. En 1982, Pierre, mon frère aîné et moi-même avons racheté l’entreprise à nos parents, désirant réserver cette activité à nos 2 familles respectives, puisque nous étions cinq descendants au total ! En 2010, mon frère Pierre a pris sa retraite et j’ai repris sa part.
Benoît de Montmollin. –  Lorsque mon père reprend seul le Domaine il le modernise au niveau de l’image et au niveau de la qualité de nos  vins.
Aujourd’hui nos vins se vendent en Suisse à 95%, et aussi en Belgique, au Québec et dans l’Ontario au Canada. Nombreuses sont les ambassades et les consulats de Suisse dans le monde qui les présentent dans plus de 30 États différents, sur les 6 continents.

RH. – Décrivez-nous vos vignobles et quels cépages cultivez-vous
Benoît de Montmollin. –  La Suisse est divisée en 26 cantons et  possède 15 000 hectares  de vignes.
Notre domaine se trouve dans le canton de Neuchâtel et dans la commune d’Auvernier de 1 600 habitants. Nous cultivons 50 ha de vignes, complantés en Pinot Noir (52 %), en Chasselas (32 %), en « spécialités » blanches : Pinot Gris, Chardonnay, Sauvignon blanc et gris, Viognier et en spécialités rouges, Gamaret, Garanoir et Galotta (16 %).

RH. –  Parlez-nous de votre terroir et du type d’agriculture que vous pratiquez.
Jean-Michel de Montmollin. – Après 30 ans d’une culture raisonnée, appelée chez-nous Production Intégrée (PI), lorsque mon fils Benoît a rejoint l’entreprise, nous avons pris la décision de nous lancer dans la Biodynamie. C’est une culture douce qui demande beaucoup d’aptitudes et des connaissances, sur les astres, les lunaisons, la flore, la faune et les différentes maladies de la vigne. Depuis l’an passé, 10 % de notre Domaine est cultivé selon les préceptes de la Biodynamie  et d’ici 5 ans, l’ensemble du nos vignes seront converties.

RH. – Qui est votre maître de Chai et comment se fait la vinification de façon générale chez-vous?
Benoît de Montmollin. –  Depuis 8 ans, notre vinification est suivie par notre maître de chai et œnologue, Madame Christelle Delamalmaison. Les axes de dégustations durant l’année et avant les mises en bouteilles sont également suivies de très près par mon père et moi, qui appliquons nos choix, nos idées et apportons tout notre savoir.

RH. – Combien de types de vins produisez-vous?
Jean-Michel de Montmollin. –  La multitude de cépages internationaux et autochtones que nous cultivons, nous permet d’offrir à notre clientèle 18 vins différents. La majorité en mono cépage : du Chasselas blanc sec, du Pinot Gris, deux Chardonnay dont l’un est élevé en cuve inox et l’autre en barrique. Nous faisons également du Sauvignon blanc, du Viognier, ainsi que des rouges : Notre Œil de Perdrix rosé qui est 100 % Pinot Noir, et trois autres Pinot Noir, l’un élevé en inox et les deux autres en barrique. Parmi ceux-là il y en a un que nous appelons le Haute Couture, dont les vignes ont 45 ans d’âge  et un autre qui est le Soliste fait de Galotta.  Nous faisons  de plus en plus d’assemblages, comme celui que nous appelons Les deux Sauvages , fait de Gamaret et de Garanoir, et l’Extra Muros, un assemblage de Pinot Noir, de Gamaret et de Garanoir, élevé 2 ans en barrique. Nous produisons aussi  un magnifique vin mousseux dont le nom est simple et précis le « Brut » !

RH. – Êtes-vous déjà présents sur le marché québécois?
Jean-Michel de Montmollin. – C’est mon père Etienne qui vendait déjà son vin blanc de  Chasselas sec et légèrement pétillant à la SAQ, il y a environ 25 ans. Depuis cette année, et grâce à Montréal en Lumière (MEL), notre Domaine a pu placer un Pinot Noir classique dans l’assortiment de la SAQ.

RH. – Vous m’avez apporté deux vins pour déguster, quel est le premier?
Jean-Michel de Montmollin. – Le premier c’est le Domaine de Montmollin Auvernier 2013 AOC NEUCHÂTEL, Chasselas 100%,  11° d’alcool.

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RH. – Belle robe jaune paille avec des reflets argentés avec un léger perlant naturel. Un bouquet fleuri d’une grande finesse, des notes de magnolia, de chèvrefeuille, d’agrumes,  de pêche et de cire d’abeille. Il exprime bien son terroir, avec un peu de minéralité.
Benoît de Montmollin. –  Puissant en bouche, il se veut vif, sec; son léger perlant vous chatouille la langue, on retrouve l’arôme de la fleur de vigne, une pointe de sureau et une belle minéralité. Il a un palais bien typé chasselas avec des nuances d'agrumes et une longue finale.
Jean-Michel de Montmollin. – On le boit en apéritif, avec des crustacés, des poissons meuniers, et tous les mets aux fromages. Avec la fondue et la raclette il fait merveille! Il faut le servir assez frais à l’apéritif mais autour de 10°C pour le repas. 

RH. – Quel espérance de garde a-t-il en cave?
Benoît de Montmollin. –  Ce vin est à boire jeune.

RH. – Où peut-on se le procurer au Québec?
Jean-Michel de Montmollin. – Le  Domaine de Montmollin Auvernier 2013 blanc, AOC Neuchâtel est disponible à la SAQ code 00721233. Prix 21,55 $.

RH. – Votre deuxième vin est le Domaine de Montmollin Pinot Noir Neuchâtel 2012, 13° d’alcool.  Robe rouge rubis, un peu plus intense que celle de ses cousins bourguignons.

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Benoît de Montmollin. –  Le vin « Pinote » avec des parfums frais de petits fruits des bois, de cerise, de groseille, de framboise et de cassis, il est légèrement fumé, avec des notes d’épices douces.
Jean-Michel de Montmollin. – Il est encore légèrement tanique, mais devient généreux. En bouche son fruité est plus acide que sucré. Il a une belle structure, et longue finale.

RH. – Avec quels mets suggérez-vous de le prendre?
Jean-Michel de Montmollin. – Il accompagnera assurément les viandes blanches et rouges, les charcuteries, les fromages suisses ainsi que les mets asiatiques. Il faut le servir à 14°C. 

RH. – Quelle est son espérance de vie en cave?
Benoît de Montmollin. –  Ce vin est structuré et déjà bon à boire maintenant mais que vous pouvez aussi garder jusqu’à 6 ans après son millésime.

RH. – Où est-ce qu’on peut se le procurer au Québec.
Benoît de Montmollin. –  Il est en importation privée. Il faut s’adresser à notre agent,  la Société Clément, qui fait la promotion de nos vins, dans la Belle Province. Le prix est de 28.66$ pour les particuliers et de 24.92$ pour la restauration.

RH. –  Je vais placer leurs liens et les vôtres à la fin de l’article. Bravo pour Montréal en Lumière.


Liens :



Jean-Michel et Benoît de Montmollin.
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Domaine de Montmollin


Représentés au Québec par :
Société Clément

Lucien Davalan
Vice-président au développement
1-450 641-4520 poste 2506 
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Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
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mercredi, 11 mars 2015 05:07

Voyage au bout du Brandy

Mon cousin Pascal Petit est un mordu de sports extrêmes. Il vient souvent au Canada pour pratiquer les sports d’hiver. Il m’a téléphoné il y a un mois pour me demander à brûle-pourpoint:

- Connais-tu le Lac Opawica ?

- C’est où, en Afrique?

- Mais non c’est dans ton coin, au Québec,  à côté de Chapais!

- Jamais entendu parler de Chapais!

- Mais comment, à deux pas de Chibougamau.

- Oui, j’ai vaguement entendu parler de Chibougamau mais je ne suis jamais allé.

- Eh bien le lac Opawica c’est le plus beau lac que j’ai vu de ma vie. J’étais là le printemps dernier et je vais y faire un tour en motoneige. Je veux que tu viennes avec moi.
Je ne voulais même pas en entendre parler. Nous avions un hiver particulièrement rude et j’étais heureux dans mon foyer douillet et bien chauffé de Montréal. Hélas! Mon cousin qui a fait fortune dans la vente a fini par me persuader et je me suis retrouvé à Chapais, chez un habitant qui louait des motoneiges aux médecins à l’année et qui a bien voulu nous en louer deux avec tout l’équipement qui vient avec.


Quand nous sommes partis de Chapais il faisait moins trente et avec le facteur vent, moins cinquante Celsius. Nous ressemblions à des extra-terrestres qui enfourchaient des motoneiges. Nos combinaisons étanches, nos gants chauffants, nos super bottes, nos casques nos lunettes nos cagoules. Malgré tout je n’étais pas tout à fait rassuré, mais au bout d’un moment, avec les secousses nous eûmes chaud. Nous circulions par moments à 120 kilomètres. Le paysage était à couper le souffle, Pascal avait raison. Finalement le
Lac Opawica apparut dans toute sa splendeur. C’est une merveille cachée au fin fond du Québec. Pascal fonça, je le suivis, la glace craqua avec un bruit épouvantable de vitre qui éclate, et nous nous retrouvâmes enfoncés dans l’eau à 40 centimètres. Les motoneiges ne répondirent plus. L’eau monta rapidement et dépassa le niveau de mes bottes de ski-doo.  Mon cousin mit rapidement ses pieds dans le guidon. Mon premier réflexe fut d’appeler au secours avec mon cellulaire avant qu’il s’arrête de fonctionner. Grâce à mon GPS, les secouristes nous localisèrent et se mirent en branle, mais nous nous étions éloignés de la civilisation et nous retrouvions au milieu de nulle part. Désespéré je me dis que les secours n’arriveraient pas avant des heures. L’eau était rentrée dans mes bottes et avait mouillé mes chaussettes et mes pieds. Il fallait absolument que je me rende sur la rive pour faire un feu et me sécher. Je me demandais comment faire pour arriver jusqu’à la rive. Nous étions entourés de glace instable. Mon cousin était serein. Il attendait, les pieds au-dessus de l’eau.  Je commençais à avoir des crampes.  La rive n’était pas loin, mais il fallait que je monte sur la glace et si elle cassait je me retrouvais au fond de l’eau. Je criai à Pascal que j’avais intention de rejoindre la rive. Il me supplia  de ne pas essayer, mais je savais que je ne pourrais pas tenir des heures dans la position où j’étais. Je me glissai doucement hors de la motoneige, la glace se cassait et s’enfonçait, en me donnant des coups dans les chevilles mais elle me permettait d’avancer. Finalement je pus arriver à la rive qui n’était pas loin. Il fallait absolument que je sèche mes pieds. Avec la force du désespoir je collectai des feuilles et des branches mortes pour faire un feu. Je savais que dans mon sac à dos il y avait des allumettes et un briquet. Je l’ouvris et j’y trouvais deux bouteilles de brandy D’Eaubonne. Je me mis à sauter de joie. Je courus jusqu’à la rive et montrai mon trésor à mon cousin. La vue du brandy le décida à me rejoindre, je pris une longue branche morte pour l’aider, et après quelques peurs il fut sur la rive.

brandy

Son premier geste fut de prendre la bouteille tandis que je m’affairais à allumer le feu. Il prenait des petites gorgées avec des petits ahhh de satisfaction.

Grâce au petit flacon d’alcool, de ma trousse de premiers soins je réussis à allumer un feu bienveillant. Je tordis mes chaussettes et les exposai près de la flamme. Mon cousin me passa la bouteille et me dit : «Bois! Ce D’Eaubonne c’est de l’élixir».
Tandis qu’il tordait ses chaussettes et les mettait à sécher, je dégustai enfin mon brandy D'Eaubonne V.S.O.P Sa couleur ambrée contrastait avec le blanc de la neige. Ses 40° d'alcool mirent un peu de chaleur dans ma gorge desséchée et gelée. J’avais l’impression de revivre. Les arômes d’agrumes et de sucre caramélisé montèrent à mon nez et à mon cerveau m’apportant un bonheur indescriptible. Quel délice ce VSOP de 4 ans. J’approchai mon nez du goulot de la bouteille et respirait goulûment  son parfum de zeste de citron et d’orange confite avec une petite note de chêne, et de noisette. J’en repris une autre gorgée, si chaude et si caressante jusqu’au fond de ma gorge. Mon cousin vint m’arracher à ma rêverie. Il avait fini d’essorer ses chaussettes qui séchaient maintenant au feu à côté des miennes et voulait prendre du brandy. Je lui passai la bouteille et lui demandait s’il savait d’où venait le mot brandy. Il me regarda avec des yeux ronds, comme hébété et prit une bonne gorgée. Il vient du néerlandais brandewijn, dis-je, qui signifie "vin brûlé" parce qu’on fait chauffer le vin dans un alambic pour le transformer en eau-de-vie.

Nous nous assîmes près du feu, et nous nous racontâmes nos souvenirs d’enfance, avec nos parents et nos grands-parents qui n’étaient plus. Lorsque notre provision de branches s’épuisa nous allâmes en ramasser d’autres. Les heures passèrent, notre bouteille de 1,14 litre s’épuisa lentement. Nous commencions à vouloir nous assoupir, ce que nous craignions le plus ici, de peur de finir gelés. De temps en temps nos secouristes nous appelaient pour savoir comment nous allions et pour nous informer de leur progrès. Bien que nous ayons pu remettre nos chaussettes et nos bottes, nous commencions à avoir froid. Nos provisions étaient restées dans les motoneiges, et nous n’avions rien mangé depuis des heures. Je dis à Pascal que j’avais une autre bouteille de Brandy D’Eaubonne. Les yeux de bonheur et d’espoir de mon cousin étaient indescriptibles. Je gardai soigneusement la bouteille vide dans mon sac à dos pour ne pas contaminer cette terre vierge et sortis la belle bouteille pleine, dont la couleur ambrée avait quelque chose de magique. Pour ne pas nous endormir nous nous mîmes à chanter des chansons à boire tout en contrôlant notre consommation pour qu’elle dure plus longtemps. Lorsqu’arrivèrent les secouristes, en nous voyant chanter à tue-tête avec une bouteille de Brandy à la main, un des policiers demanda aux autres : croyez-vous que ce soient des  accidentés? Je dirais plutôt des joyeux lurons qui font la fête. Nous leur montrâmes nos motoneiges dans le lac. Je ne comprenais pas comment par moins 30 degrés Celsius, la glace avait pu casser. Les secouristes nous expliquèrent qu’il existe un petit courant d’eau chaude d’origine volcanique dans ce lac qui élève la température de l’eau et qui rend dangereuse la circulation en motoneige. Mon casse-cou de cousin ne le savait pas.

Pascal est rentré en France et va se marier à la fin de l’année. Il a l’intention d’amener sa jeune épouse en voyage de noces, vous savez où? Au Lac Opawica entre Chapais et Chibougamau. Savez-vous ce qu’il m’a demandé comme cadeau de noces? Je vous le donne en mille : Des bouteilles de Brandy D’Eaubonne VSOP.


Le Brandy D’Eaubonne VSOP est produit à Montréal par Les Distilleries Sazerac du Canada, à base d’un mélange fin de brandys V.S.O.P importés et de Napoléon français.

Ils sont représentés au Québec par la Société Clément

Lucien Davalan,
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Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

Cette année 2015 nous apporte des incontournables pour la cuisine et pour la table qui allient l’utilité à de belles formes esthétiques. Elle nous apporte aussi des nouveaux produits exquis.


LA DERNIÈRE CAFETIÈRE INDIVIDUELLE POUR MOUDRE ET POUR FILTRER de Hamilton Beach.

Un goût intense de café frais que votre cafetière vient de moudre et de filtrer mais qui peut aussi filtrer, si votre café est déjà moulu. Élégante, conviviale, facile à nettoyer, c’est la cafetière idéale des buveurs exigeants. 

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On la retrouve chez tous les Canadian Tire. Prix 99 $. Hamilton Beach www.hamiltonbeach.ca

L’AÉRATEUR REFROIDISSANT POUR LE VIN

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Lorsque mes amis vignerons suisses sont venus pour participer à Montréal en Lumière, ils m’ont offert un intéressant aérateur refroidissant Trudeau.   Il se compose de deux pièces : la première est un bec aérateur pour améliorer immédiatement le goût du vin lorsqu’on le sert, la deuxième  est une tige que l’on dépose au congélateur et lorsqu’on veut rafraîchir le vin on l’insère à l’aérateur et on la plonge dans la bouteille. Elle rafraîchit votre vin pendant  une heure.  Se nettoie facilement, n’occupe pas de place pour le rangement et c’est un objet élégant. www.trudeaucorp.com

Le D-bouchon, un petit objet bien sympathique pour porter le bouchon de votre bouteille de vin.

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Cet objet promotionnel destiné aux restaurateurs et aux producteurs de vins, a été inventé par David-Yan Auclair dans son Atelier du Vieux Rabot,  à Sainte-Anne des Monts.  Le D-bouchon connait déjà un beau succès en France.

Pour contacter David-Yann Auclair à L'atelier du Vieux Rabot : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.(418) 763-8499

Les délices du printemps.

Le LIANO 50e ANNIVERSAIRE et la jolie carafe D’UMBERTO CESARI

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Dans les années soixante, Umberto Cesari décide de produire un vin de rêve dans son domaine d’Émilie–Romagne. Il vinifie séparément du Sangiovese  et du Cabernet Sauvignon et les assemble avant l’embouteillage. Le résultat n’a pas déçu les amateurs et ce vin a connu un demi-siècle de succès. Pour célébrer ce 50e anniversaire, Umberto Cesari a créé une édition spéciale Liano 50e anniversaire et a fait produire une carafe à vin qu’il a offert gratuitement à toute personne qui achetait une bouteille de Liano le 28 mars 2015.

Les 130 hectares de vignes où l’on cultive le raisin pour ce vin sont situés entre 250 et 450 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elles jouissent d'un climat idéal, avec un vent constant et un ensoleillement généreux. Le vin est produit avec beaucoup de soin. Fermentation à température contrôlée avec une longue macération des peaux. Élevage  en foudre de chêne pendant 6 mois, suivi de 12 mois supplémentaires en barrique de l'Allier et affinage de 6 mois en bouteille avant sa commercialisation.

Robe grenat soutenu. Des arômes complexes de fruits mûrs : fraise,  framboise, myrtille, cerise noire; des notes florales de violette et de rose,  et d’épices : poivre noir, cannelle, cardamone; très légèrement boisé. En bouche c’est un vin raffiné, avec des tanins généreux et soyeux, une bonne acidité qui apporte de la fraicheur, et un parfait équilibre avec l’alcool. Une fin de bouche gourmande fruitée et épicée.

L’Umberto Cesari Liano 50e Anniversaire est disponible à la SAQ code 12500591  Prix 27,75 $. Il existe aussi en format de 3 litres. La Maison Umberto Cesari est représentée au Québec par UNIVINS : www.univins.ca

Les balsamiques de CAREZZA
Carezza est une ligne de balsamiques que produit Atripack, une entreprise familiale québécoise située à Upton en Montérégie. D’un côté il y a la collection des Sublimations Balsamiques, qui sont denses, légèrement sucrées, avec une pointe d’acidité et parfaitement équilibrées.

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Les flacons sont élégants et agréables au toucher. Il y en a pour tous les goûts : la Carezza balsamique à l’érable, aux bleuets, aux framboises et aux fraises. Une goutte va embaumer vos salades ou vos crèmes glacées.

La collection Vinaigres Gourmets, au miel ou à l’érable, est elle aussi exceptionnelle. Les prix de tous leurs produits sont très raisonnables! Pour connaître les points de vente consultez leur site web : www.carezza.ca

LA CURE GOURMANDE est un célèbre biscuitier et fabricant de bonbons français de la Provence, qui vient de s’installer à la Place Montréal Trust, rue Ste-Catherine. Les rayons sont remplis de présentoirs en bois et de boîtes décorées et patinées à l’ancienne.

 
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Tout d’abord les biscuits sont incroyables : il y a les salés, comme les mini-navettes aux herbes de Provence ou au cumin, qu’on peut déguster avec un porto, il y a les mini-navettes sucrées, pour accompagner le thé ou le café au lait, certaines sont aux pépites de chocolat. Il y a aussi les biscuits fourrés, au chocolat, praliné et noisette, pomme et cannelle; ceux qui sont fourrés aux figues sont divins. La variété des chocolats est surprenante : j’ai adoré leurs olives qui sont faites d’amandes torréfiées enrobées de chocolat.

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Pour Pâques il y a des lapins, des cocos, et des mignardises de chocolat très variées. Leurs nougats mendiant, leurs caramels mendiant et leurs calissons sont renversants. Une curiosité qui est pour La Cure Gourmande une spécialité : les choupettes dont les goûts se déclinent à l’infini. Je me suis laissé tenter par celui à la framboise, et j’ai mis exactement une heure et demie à la finir.

Une visite à La Cure Gourmande de la Place Montréal Trust est un moment de vrai bonheur pour les enfants, pour les parents et pour les papis et les mamies.

Joyeuses Pâques!

Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux
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LaMetropole.com

 

mardi, 07 avril 2015 22:03

Entrevue avec Gérard Bertrand

Gérard Bertrand, vigneron leader du Languedoc vient de publier Le Vin à la belle étoile aux Éditions de la Martinière. Il m’a accordé cette entrevue. 


RH. – Gérard Bertrand, vous avez cinquante ans et vous avez fait quarante vendanges. Votre père vous a initié bien jeune.

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GÉRARD BERTRAND. – Oui Georges, mon père considérait qu’il fallait que je commence jeune aux travaux des vendanges et en particulier à la vinification. Il considérait, à juste titre, que l'oisiveté n'était pas une bonne conseillère. Peut-être savait-il, inconsciemment, qu'il allait nous quitter jeune et qu'il ne fallait pas perdre de temps pour me façonner et me transmettre son savoir?

RH. –  Vous avez reçu une éducation dans l’esprit de Jean-Jacques Rousseau, où le sport avait une place très importante.

GÉRARD BERTRAND. – Le sport et le rugby en particulier c’est l’école de la vie. Il a guidé mon enfance, mon adolescence et ma vie d'adulte. La compétition, le désir de se surpasser, la volonté de donner le meilleur de soi-même ont été mon moteur pour gravir les échelons et avoir la possibilité de jouer au rugby au plus haut niveau. Cet esprit continue à me guider au quotidien en recherchant  l'excellence dans mon travail et dans ma passion de créateur de vins d'exception.

RH. – Lorsque vous avez 22 ans votre père vous quitte et vous vous retrouvez à la tête du  domaine familial. Comment cela s’est passé et quel défi vous êtes-vous donné en assumant la direction de votre entreprise?

GÉRARD BERTRAND. – Mon premier souci a été de rassurer l'équipe du Domaine de Villemajou de la continuité de l'action et de la permanence de l'esprit. Ensuite il m'a fallu préserver aux vins leur caractère d'origine. Finalement j'ai poussé plus loin l’expérimentation pour trouver ma propre voie et révéler les  terroirs issus des nouveaux domaines, que  j’ai acquis au cours des vingt dernières années.

RH. –  Le rugby vous inspire une façon de travailler et vous donne les principes de la réussite.

GÉRARD BERTRAND. – le rugby est un sport de combattant. La vigne est un lieu de précision où chaque geste compte et où, comme au rugby, il faut travailler en équipe, cultiver l'humilité et bien sûr, avoir le goût de la célébration et de la mise en fête.

RH. – Vous commencez avec 60 hectares de vignes de la propriété familiale qui étaient jusqu’alors travaillés en agriculture traditionnelle. Comment découvrez-vous la biodynamie?

GÉRARD BERTRAND. –  La lecture du livre de Rudolf Steiner "Le cours aux agriculteurs" a été une révélation. Ayant expérimenté la médecine homéopathique depuis1990, le démarrage des essais en biodynamie en 2002 n'a été que l'évolution normale de ce processus et de la prise de conscience qu'un avenir meilleur pour nos entités viticoles et pour la qualité des vins passaient par ce changement de paradigme.

RH. – Quelle est la proportion des 600 hectares de vos vignes actuelles qui est travaillée en biodynamie?

GÉRARD BERTRAND. –  Sur nos 600 hectares de vignobles, 380 sont aujourd’hui cultivés en biodynamie, ce qui fait de nous le leader mondial. Les autres domaines seront convertis dans les cinq prochaines années.

RH. – De quelle façon la biodynamie vous a montré le chemin initiatique.

GÉRARD BERTRAND. – la culture en biologique est une méthode culturale, la biodynamie est une philosophie. Il y a donc, dans ce travail de précision, une sophia, soit une démarche globale, plus personnelle et holistique, qui prend en compte l'homme dans son incarnation mais aussi les forces du cosmos, le lien entre le macrocosme et le microcosme, l’infiniment grand et l’infiniment petit. L'interconnexion des êtres et des choses m’ont toujours intrigué et ont donne du sens à ma vie de paysan, de vigneron et d'homme.

RH. – La Croix Wisigothe ou de Narbonne possède un contenu hautement symbolique, vous l’avez adoptée comme symbole de vos vins. Pourquoi?

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GÉRARD BERTRAND. –  Cette croix a été créée par les Wisigoths au Septième siècle. Ils ont occupé notre région pendant deux siècles et ont souhaité donner une identité à notre communauté et à notre art de vivre. Les deux colombes qui boivent dans la coupe symbolisent le partage, la communion, la fraternité. L'alpha et l'oméga sont le symbole du début et de la fin de la vie. Les douze points sont les signes du zodiaque et les douze mois de l'année. On retrouve cette croix au palais des archevêques de Narbonne.

RH. – Comment définissez-vous le vin? Qu’est-ce qu’il devrait inspirer à celui qui le boit?

GÉRARD BERTRAND. – le vin est un breuvage multidimensionnel il doit dans tous les cas désaltérer et réjouir les cœurs des hommes et des femmes. Il est un lien social qui favorise l'échange.

RH. –  Où avez-vous puisé votre inspiration pour élaborer la théorie de la pyramide des sens?

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GÉRARD BERTRAND. – Ma première visite au domaine de la Romanée Conti m'a fait comprendre l'intemporalité des certains vins et le travail des moines de l'abbaye de Cîteaux qui l'ont relié au divin.
La vision plus mercantile du nouveau monde au début des années 1990  (classification en 7 catégories du basic a l’icône) ont marqué un tournant avec une montée en puissance de la technique et de ses applications et ont permis d'améliorer le niveau moyen des vins dans le monde entier. On a assisté aussi à une standardisation du goût et des méthodes de vinification et d'élevage. Après avoir acquis la technicité, il est temps aujourd'hui de revenir à l'essence même du vin et de rechercher non plus le style, mais d’affirmer le caractère des terroirs.

La pyramide des sens
que j'ai créée décompose le vin en 4 niveaux :

Le minimum que le vigneron doit délivrer au consommateur c'est le plaisir, qui passe par les yeux, le nez et la bouche.

Le deuxième niveau c’est le goût, que mon ami Jean Cormier appelle : la gouttière du bonheur. Il nous permet de comprendre et de ressentir le caractère du vin et le goût du terroir et non plus seulement les aromes ou les cépages.

Quand les vins ont de grandes origines, qu’ils sont prêts à boire et sont partagés avec des amis, on peut parfois se laisser envahir par des émotions. Elles sont rares et favorisent une communion d'esprit entre les convives, lorsqu’ils sont des "wine lovers" ouverts à cet élan spirituel.

Le dernier niveau est celui du message
qui ne passe plus par le cœur mais par le néocortex .On entre ici dans le cercle fermé des inities du vin. Par la force de l'esprit, les subtilités des ondes et des vibrations, ils perçoivent l'âme du vin. Ce n'est pas un exercice, ni une volonté mais relève d'un état de conscience.

RH. – Les vins témoignage sont des vins d’initié, des vins de la mystique du terroir. Votre vin du Clos d’Ora, comme les vins de la Romanée Conti, ou de Véga Sicilia sont des vins mystiques, qui témoignent de leur terroir, mais ils sont produits en petites quantités. La passion qui vous anime va vous pousser à vouloir faire des vins témoignage de tous vos vins, Êtes-vous conscient qu’on ne peut pas transformer 350 hectares de vigne en vins témoignage et que peut-être tous les terroirs ne méritent pas cet honneur?

GÉRARD BERTRAND. – le projet du clos d'Ora est le fruit de 17 ans de réflexion et de maturation. C'est un éloge à la patience. Tous les terroirs ne permettent pas de réunir les conditions favorables à cet avènement. Chaque vin que je produis en conscience à ce jour doit exprimer la musicalité de son terroir et de ses origines. Le nombre d'hectares n'est qu'un facteur à prendre en considération parmi tant d'autres. Il faut chercher à comprendre et se laisser guider par ses intuitions en étant connecté à la nature. Quand on est dans cet état de conscience, on obtient la révélation de ce qu’il faut faire et comment l'accomplir. La deuxième étape sera de faire partager en liberté d'esprit, sa démarche et le fruit de sa passion.

RH. – La clé du succès, après avoir fait des bons vins c’est de savoir les vendre. Avec la fougue et la stratégie du joueur de rugby vous avez percé le marché français et vaincu les réticences. Le marché international semble bien plus complexe et se complexifie tous les jours avec des nouveaux joueurs. Dans combien de pays vos produits sont présents et quels sont les marchés que vous voulez travailler en priorité?

GÉRARD BERTRAND. – Notre région du Sud de la France a dû passer du savoir-faire au faire savoir. C'est un travail de patience et de courage. On ne vendange qu'une fois par an et il n'y a pas que des grands millésimes. Il faut donc être persévérant. Personnellement  avec mes équipes nous avons gravi petit à petit les échelons de la distribution et de la notoriété. Aujourd'hui nous vendons nos vins dans 110 pays, avec la même ferveur et le même engouement.

RH. – Votre grande force physique, doublée d’une intelligence et d’un flair peu communs, et  décuplés par votre cheminement initiatique vous ont apporté la réussite, qui ne semble pas s’estomper. Vous êtes, comme votre père, 20 ans en avance sur la masse des vignerons du Languedoc. Pourtant, votre force est aussi une faiblesse, car le cheminement de l’initié est unique. Vos enfants, votre fils surtout, devront faire leur propre cheminement. Vous serez un bon guide, et vous avez du temps pour préparer la suite, mais vos enfants vont prendre leurs propres décisions, selon leur propre évolution. En êtes-vous conscient?

GÉRARD BERTRAND. –  Je suis surtout conscient que chaque jour qui se lève est un don de Dieu. Pour lui rendre grâce, il faut donner le meilleur de soi-même dans un élan positif et dans une démarche holistique centrée sur un nouveau paradigme de paix, d'amour et d'harmonie.
En élevant notre esprit on comprend mieux la temporalité et l'intemporalité de notre vie. On arrive parfois à des moments de plénitude utiles pour partager son état d'être avec ses amis, sa famille, ses collaborateurs.
Ma  philosophie est de donner le meilleur de moi-même et de partager, pour mieux faire passer les messages essentiels que guide ma quête d'excellence. Le chemin est long et chacun aura le choix de suivre ou non cette voie tracée pour le grands vins de notre région.
Le livre que j'ai écrit est un témoignage et  modestement un guide pour ceux qui voudront s'en inspirer. Mes enfants Emma et Mathias qui ont 17 et 15 ans sont conscients des enjeux et de l'ascèse que demande une vie de vigneron et de globe-trotter. Ils partagent également les moments d'allégresse et de création. Ils ont le temps de se forger leur propre personnalité et de ressentir quelles seront leurs missions ou leurs envies pour le futur.

RH. – Votre livre est remarquable et votre enseignement très profond.  Chaque vigneron du monde devrait le lire et le relire. Il aidera aussi les amoureux du vin, à comprendre des mystères qui jusqu’ici étaient cachés au profane.

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Je rappelle à nos lecteurs que  Le Vin à la belle étoile de Gérard Bertrand est publié par La Martinière. Il est en librairie au prix de 29,95 $.

Merci Gérard Bertrand.

GÉRARD BERTRAND. – Merci à vous d'avoir mis en lumière Le Vin à la belle étoile, mon parcours de vie et  m'avoir permis de révéler certains messages.


Liens :

Gérard Bertrand
www.gerard-bertrand.com


Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

 

lundi, 13 avril 2015 10:22

Osoyoos Larose un vignoble bijou

J’ai rencontré un couple d’œnologues qui vinifient au Domaine Osoyoos Larose de la Colombie Britannique. Lui s’appelle Mathieu Mercier elle, Julie Rapet, elle est son épouse et son assistante.

 

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RH. –  Deux jeunes vignerons à la tête d’un petit joyau dans le monde du vin, cela a éveillé ma curiosité. Comment vous êtes-vous rencontrés et quelle est votre formation et votre expérience.

MATHIEU MERCIER. – Nous nous sommes rencontrés avec Julie durant nos études à Bordeaux. Nous avons tous les deux une formation d’ingénieur agronome spécialisée en viticulture mais également le Diplôme National d’œnologie.

JULIE RAPET. – Mathieu a commencé à travailler pour le Groupe Taillan, propriétaire d’Osoyoos Larose en 2012, après quelques mois dans la compagnie, ils lui ont proposé de prendre la direction de ce splendide domaine Canadien. Ils m’ont également proposé de partir avec lui pour le seconder et gérer plus particulièrement le vignoble.

RH. – Présentez-nous la région d’Osoyoos qui est un désert de la Colombie Britannique, et pourtant c’est aussi un verger où il y a des vignobles et même un lac.

MATHIEU MERCIER. – L’Okanagan Valley est une région magnifique avec un climat très propice à la viticulture. C’est un climat continental avec des hivers assez froids, et des étés très chauds avec des températures pouvant atteindre 40°C. Les terroirs de la vallée sont très qualitatifs, et notamment à Osoyoos Larose, ce qui permet d’obtenir de raisins de grande qualité.

JULIE RAPET. – Généralement les vignobles se trouvent sur les hauteurs et les vergers plus près du lac. Le vignoble d’Osoyoos Larose se situe à 450 mètres d’altitude, ce qui lui permet d’être moins touché par les gelées du printemps. Le vignoble se situant à flanc de montagne, nous avons un bon drainage et l’air assure des vendanges saines.

RH. – Racontez-nous l’histoire de la Maison Osoyoos Larose. Quand avez-vous pris le contrôle de la production?

MATHIEU MERCIER. – Osoyoos Larose a été créé en 1998, par le groupe bordelais Taillan avec le groupe canadien Vincor. Avant de planter le vignoble de nombreuses études ont été faites pour trouver le meilleur terroir pour la production de cépages bordelais. Plus tard Constellation a racheté Vincor avec la moitié des parts d’Osoyoos Larose. En 2013, persuadé de l’énorme potentiel de ce domaine, le Groupe Taillan a décidé de devenir l’unique propriétaire et a racheté les parts de Constellation.

JULIE RAPET. – La même année l’ancien winemaker a décidé de partir. Mathieu qui travaillait déjà sur plusieurs propriétés bordelaises du Groupe Taillan, a tout de suite été intéressé par l’opportunité de diriger une propriété avec autant de potentiel. Il est arrivé en mars 2013 et je l’ai suivie en juillet de la même année. 

RH. – Comment vous distribuez-vous le travail?

MATHIEU MERCIER. – Julie gère quotidiennement la vigne et moi le chai. Mais toutes les grandes décisions sont prises collectivement. Nous sommes également appuyés au quotidien par l’équipe des winemakers du Groupe Taillan.

JULIE RAPET. – Je vais souvent au chai pour déguster que ce soit pour les assemblages ou dans le suivi des lots tout au long de l’année. Mathieu vient également quotidiennement à la vigne pour suivre la marche des travaux.
Pendant les vendanges nous commençons tous les deux à la vigne pour déguster les baies des parcelles à vendanger; ensuite Mathieu part au chai pour la journée et je le rejoins pour pouvoir suivre les vinifications, quand les équipes de la vigne ont terminé. C’est important d’échanger.

RH. – Parlez-nous de vos terroirs et de la dimension du vignoble, de la qualité des sols et des climats.

MATHIEU MERCIER. – Osoyoos Larose est un vignoble de 32 ha d’un seul tenant surplombant le magnifique lac d’Osoyoos.

JULIE RAPET. – Ce qui rend Osoyoos Larose exceptionnel c’est la multitude des terroirs qualitatifs présents sur les 32 hectares. Plus près du lac nous avons des terroirs sableux, très stressants, très adaptés au Cabernet Sauvignon et au Cabernet Franc, qui ont besoin de ces conditions pour arriver à maturité. Plus près de la montagne nous avons des terroirs plus argilo-sableux qui permettent à nos Merlots de garder la fraicheur que l’on retrouve dans nos vins.

RH. – La culture dans un milieu désertique a des contraintes particulières, au niveau de l’arrosage, avec des hauts taux d’évaporation.

MATHIEU MERCIER. – Vous avez raison, nous sommes obligés d’irriguer nos parcelles pour garder un niveau de contrainte hydrique adapté à la culture des raisins de cuve. La gestion de l’irrigation est l’une de nos priorités. Depuis notre arrivée nous travaillons beaucoup sur la fréquence d’irrigation et sur les doses à apporter, pour essayer de rendre la vigne le moins dépendante possible de l’homme. Nous voulons permettre à ce terroir qualitatif de s’exprimer. En lui apportant une plus grande quantité d’eau à une fréquence plus faible, nous forçons la vigne à plonger ses racines en profondeur et nous la rendons moins dépendante de l’irrigation.

JULIE RAPET. – De plus, nous avons installé depuis l’année dernière une irrigation souterraine. Nous n’en sommes encore qu’au stade des essais,  mais les résultats sont très prometteurs. L’eau étant apportée directement dans le sous-sol, nous n’avons pas de phénomène d’évaporation, et nous pouvons épargner environ 60% de la quantité normalement apportée avec l’irrigation déjà en place.

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RH. – Quel type d’agriculture pratiquez-vous : traditionnelle, raisonnée, en développement durable, bio, ou en biodynamie?

MATHIEU MERCIER. – Un peu tout ça…. Depuis que nous sommes arrivés nous n’avons utilisé que des produits biologiques. Nous n’utilisons aucun herbicide puisque nous travaillons nos sols. Cependant nous ne souhaitons pas être certifiés biologiques, pour ne pas courir le risque de perdre un millésime si la pression en oïdium est trop forte.

JULIE RAPET. – Nous utilisons également depuis cette année quelques préparations de biodynamie. Je suis persuadée que certaines pratiques peuvent aider au développement de la vie dans nos sols.

RH. – Quelle est la proportion dans les cépages que vous cultivez et comment sont-ils distribués?

MATHIEU MERCIER. – Nous cultivons 5 variétés qui sont le Merlot pour environ 60%, le Cabernet Sauvignon pour 20% et le reste en  Cabernet Franc, Malbec et Petit Verdot.  Le vignoble est planté à l’ouest du lac. Ce qui permet d’avoir le soleil du matin et d’être protégé des fortes chaleurs que nous pouvons avoir dans l’Okanagan les après-midis d’été.

RH. – Comment se fait la vinification chez-vous de façon générale?

MATHIEU MERCIER. – Nous avons au chai des équipements qui nous permettent de respecter l’intégrité du fruit. Nous avons acheté l’année dernière un érafloir de dernière génération qui grâce à un mouvement centrifuge érafle la grappe en laissant les baies intactes. Nous utilisons pour nos vinifications des cuves tronconiques qui nous permettent une meilleure extraction.
Tout notre travail à la cave respecte le travail qui est fait durant toute l’année à la vigne et nous traitons le fruit avec beaucoup de soin. Nous voulons faire ressortir notre terroir d’exception dans nos vins, étant persuadés que le vin est principalement créé à la vigne.

JULIE RAPET. – Nous avons également investi dans un pressoir vertical. À la dégustation nous constatons que le résultat sur la qualité des presses est impressionnant.

RH. – Combien de types de vins produisez-vous?

MATHIEU MERCIER. –Notre Terroir est un terroir de vins rouges. Nous en produisons deux : Le Grand Vin qui est un vin complexe, avec une très bonne structure, et un potentiel de garde important, et,  Pétales d’Osoyoos est un vin plus sur la jeunesse, un vin plaisir, très fruité.

JULIE RAPET. – Nous tenons à préciser que le Pétales n’est pas le second vin d’Osoyoos Larose. Nous utilisons pour ce vin les vignes les plus jeunes avec moins de tanins présents à la base dans le fruit. Le travail au chai est différent, moins d’extractif, pour garder ce côté fruit frais que l’on veut prédominant dans le style du Pétales.

RH. – À partir de quel millésime le vin est entièrement produit par vous

MATHIEU MERCIER. –Nous avons fait les assemblages du Grand Vin 2010, 2011 et 2012. Mais notre premier millésime complet de la taille à l ‘assemblage sera le 2013.

JULIE RAPET. – Il faudra attendre environ fin 2016 début 2017 pour pouvoir acheter le millésime 2013 au Québec.

RH. – J’ai participé à une dégustation verticale de votre Grand Vin, de 2003 à 2012 dont pratiquement aucun vin n’avait été encore fait par vous. J’ai remarqué que le vin avait évolué. Dans les premiers millésimes le vin était plus acide et les tanins plus puissants, et dans les derniers l’acidité s’imposait moins et les tanins avaient plus de rondeur. Les premiers comme les derniers étant d’une très grande élégance. Quel sera votre style?

MATHIEU MERCIER. – Si les tanins deviennent plus ronds au cours des années, c’est que les vignes prennent de l’âge et les tannins s’assouplissent. Nous ne changerons pas le style du vin. Le Grand Vin continuera à être un vin de garde, d’une grande complexité. Nous souhaitons continuer à améliorer la qualité de nos vins, sans faire de compromis.

JULIE RAPET. – Pour moi l’essentiel dans un vin est de reconnaître quels cépages on retrouve et de quelle région viticole il provient. Le Terroir d’Osoyoos Larose nous donne des vins structurés et complexes, notre travail est seulement de respecter ce que la vigne nous donne et de tout faire pour retrouver ces caractéristiques dans le vin. C’est absolument le terroir qui donne le style du vin.

RH. – Quels vins du Domaine d’Osoyoos Larose sont sur le marché québécois et quels autres vont arriver dans un proche avenir?

MATHIEU MERCIER. – Vous avez en ce moment Le Grand Vin 2009, le millésime 2010 devrait arriver fin mai-début juin.

JULIE RAPET. – Quant au Pétales, le millésime 2011 est actuellement disponible au Québec. Vous devriez recevoir Pétales 2012 au début de l’année prochaine.

RH. – Qui est votre agent distributeur au Québec?

MATHIEU MERCIER. – Nous travaillons depuis juillet 2013 avec Charton Hobbs.

JULIE RAPET. – Nous sommes très heureux de ce changement d’agent, parce que Charton Hobbs représente des produits haut de gamme, à l’image de notre Grand Vin.

RH. – Nous allons déguster Le Grand Vin d’Osoyoos Larose dans les millésimes 2009 et 2010 et le Pétales d’Osoyoos dans le millésime 2011.

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MATHIEU MERCIER. – Le Grand Vin millésime 2009,  offre les caractéristiques d’un Bordeaux classique.  C’est un vin d’assemblage de Merlot à 58%, de Cabernet Sauvignon à 26%, de Cabernet franc à 7%, de Petit Verdot à 7% et de Malbec à 2%; 13,5°d’alcool.
Le millésime 2009 a été chaud et idéal pour l’obtention de raisins d’une grande qualité. Le débourrement précoce, et l’excellente condition tout au long de la saison de croissance et de maturation de la vigne ont permis l’obtention de vin concentré avec une maturité optimale.

JULIE RAPET. –   A la vigne à cause des fortes chaleurs, il a fallu faire une excellente gestion de la canopée et du rendement.
 Les vendanges ont été faites en sélectionnant soigneusement chaque zone homogène pour apporter à la cave des raisins de même maturité.

MATHIEU MERCIER. –   Les grappes sont triées puis éraflées dès leur arrivée à la cave. Les vinifications se déroulent dans des cuves tronconiques fabriquées en France. Tous les lots sont dégustés chaque jour pour pouvoir adapter le temps de contact des pellicules et déterminer la concentration optimale en fonction du type de vin recherché et des fruits récoltés. Nous préférons faire de  petits remontages très régulièrement afin d’extraire seulement les tanins les plus fins qui vont apporter élégance et structure au « Grand Vin ». De même une longue cuvaison est mise en place afin d’obtenir une concentration représentative d’un Grand Cru.  Le vin est élevé de 18 à 20 mois en barriques françaises, avec une proportion 60% de barriques neuves et de 40% de barriques d’un an.

RH. – Robe dense, d’un rouge foncé. Le vin fait des larmes dans le verre. Un bouquet ample de parfums de fruits noirs : cerise, prune, mûre, framboise également. Un deuxième nez nous livre des senteurs de chocolat, de tabac noir, d’épices douces, de caramel et de vanille. Puissant en bouche, avec des tanins fermes mais ronds, une belle fraîcheur fruitée; beaucoup d’élégance et une harmonie parfaite entre les tanins, l’acidité et l’alcool. Une fin de bouche gourmande qui se prolonge délicieusement.  

JULIE RAPET. – C’est un vin de grand repas qui accompagne si bien les viandes, la grande chasse et le petit gibier. Je préfère le faire décanter en carafe et le servir à 17°C.

MATHIEU MERCIER. –  Il sera à son apogée en 2019. L’Osoyoos Larose Le Grand Vin 2009 est disponible à la SAQ code 10293169 Prix 45,00 $.

RH. – Nous allons déguster maintenant Le Grand Vin millésime 2010,  67% Merlot, 20% Cabernet Sauvignon, 6% Petit Verdot,  4% Cabernet Franc et 3% Malbec; 13,8°d’alcool.

JULIE RAPET. – Le millésime 2010 a été frais avec des records de pluies au printemps, mais clément à la fin septembre et au début octobre, ce qui  a permis aux grappes d’atteindre une parfaite maturité.

MATHIEU MERCIER. – Le Merlot était si exceptionnel qu’il a été augmenté dans l’assemblage jusqu’à 67%, ce qui a donné un vin volumineux, suave et long. Pour le reste l’équipe a travaillé au chai avec le même soin que pour le millésime précédent. 

RH. – Robe rouge rubis intense. C’est un plaisir de tourner ce vin dans le verre à cause de belles larmes qu’il fait sur la paroi. Un bouquet superbe avec des notes de cerise rouge, de framboise, de fraise mûre, de groseille. On perçoit des touches de violette, d’épices douces, de pruneau, de café et de cuir.
Ample en bouche, avec des tanins masculins qui tendent à s’arrondir, une belle acidité, jamais agressante, toujours élégante, et tellement charnu, et gourmand. Une fin de bouche, qui se termine comme une caresse.

JULIE RAPET. – Ce vin délicieusement complexe, permet de l’accorder à toutes sortes de mets, comme un civet de lièvre aux morilles longuement mijotée, un bœuf braisé, une pintade à la casserole, ou tout simplement avec des grillades, tant il est bon.

MATHIEU MERCIER. – Le vin sera à son apogée en 2020.

RH. – Le Grand Vin 2010 ressemble à s’y méprendre à un Grand Cru de Bordeaux. Il sera disponible au Québec au début de 2016.

MATHIEU MERCIER. – Nous allons déguster maintenant le Pétales d’Osoyoos millésime 2011, un assemblage de Merlot, Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Petit Verdot et Malbec; 13,8°d’alcool.

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JULIE RAPET. –  Le millésime 2011 se caractérise par une période de croissance fraîche présentant un cumul de degrés très bas pour le sud de l’Okanagan. Cependant, la maturité optimale a été atteinte grâce à une arrière-saison longue et clémente.

JULIE RAPET. – En raison des basses températures, l’effeuillage et l’éclaircissage ont été nécessaires pour assurer une bonne exposi¬tion des grappes et pour optimiser l’activité photosynthétique de la canopée.

MATHIEU MERCIER. – Au chai, la vinification a été adaptée pour extraire unique¬ment les tanins très fins offerts par ce millésime. Nous n’utilisons pas de barriques neuves pour le Pétales dans le but de préserver le fruit.

RH. – Robe grenat intense. Un bouquet de fruits rouges, une pointe de vanille et un peu de caramel et un soupçon de menthe. La bouche est ample, fraiche, joyeuse, avec des arômes de cacao, de réglisse et de menthe. Les tanins sont soyeux et la finale est agréablement fruitée. 

JULIE RAPET. – Le Pétales 2011 est un vin de joie, très convivial, qui peut se prendre en apéritif et qui accompagne toutes sortes de mets, des viandes, des pâtes; il est aussi très agréable avec un plateau de fromages. Je le servirai plutôt frais, autour de 16°C.

MATHIEU MERCIER. – Le Pétales est prêt à boire dès maintenant mais peut aussi se garder six ans.
L’Osoyoos Larose Pétales d’Osoyoos 2011 est disponible à la SAQ, code 11166495 Prix 27,95 $

RH. – Merci de m’avoir accordé cette entrevue, Mathieu et Julie, vos liens et ceux de votre agent seront placés à la fin de l’article.

MATHIEU MERCIER. – Merci Roger, ce fut un plaisir.

JULIE RAPET. – Merci Roger. Je suis ravie de cette rencontre.

LIENS:

  1. Groupe Taillan
  2. Domaine Osoyoos Larose

Mathieu Mercier
Responsable de la production Vignoble et Vin

Julie Rapet
Assistante de production Vignoble et vin.
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Représentés au Québec par:
CHARTON HOBBS
Luc Provencher

Directeur Division Vins Fins
514 353 8955 Ext : 358

Paul Desroches
Analyste marketing
www.chartonhobbs.com

Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

 

Elle s’appelle Maryline Demandre, elle a décidé d’allier ses deux passions : les cocktails et l’événementiel; c’est la co-fondatrice d’Invasion Cocktail, la semaine du cocktail de Montréal. et on pourrait l’appeler Madame Mai tant cet évènement marque le mois de mai à Montréal. Je l’ai rencontrée, voici ce qu’elle m’a confié.

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RH. –  Tout d’abord, qu’est-ce qu’Invasion Cocktail et que nous réserve la 2e édition?

MARYLINE DEMANDRE. – Invasion Cocktail est un festival qui vise à faire découvrir l’art de la mixologie à travers ses établissements partenaires tout en offrant un volet éducatif. Nous voulons célébrer la culture cocktail tout en offrant une vitrine sur la frénésie de la mixologie. A l’heure où le monde entier est séduit à nouveau par la vague des cocktails, nos «bartenders» montréalais sont prêts à partager leur passion, leur créativité débordante et une saveur spécialement québécoise, avec le grand public.

RH. – Combien de cocktails comptez-vous présenter durant cette semaine?

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MARYLINE DEMANDRE. –  Plus de 150 créations exclusives et originales de cocktails qui seront à déguster toute la semaine dans plus de 20 bars participants. Que vous sortiez sur le Plateau Mont-Royal, Rosemont, Villeray, Ahuntsic ou dans le Vieux-Montréal, les établissements partenaires présenteront chacun 8 cocktails vedettes à leur image sur le menu Invasion Cocktail.

RH. – Et vous prévoyez aussi des rendez-vous festifs ?

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MARYLINE DEMANDRE. – En effet, qui dit cocktail dit célébration ! Nous avons un événement prévu chaque soir dans un lieu différent. On commence par notre soirée d’ouverture le mardi 5 mai à l’Auberge St-Gabriel qui lancera les festivités de la semaine. Nous présenterons aussi 2 compétitions de cocktails, une soirée Bulles et Cocktails et une soirée Bacardi. Pour célébrer les beaux jours, nous avons même un brunch matinal au restaurant le Richmond sous le thème de l’Aperol Spritz,  présenté par Aperol & Cinzano.

RH. – Quels sont les bars qui participeront à Invasion Cocktail dans l’édition 2015?
Nous avons plus de 20 bars partenaires. Les incontournables de la scène cocktail sont à mon avis Le Lab, Comptoir à Cocktails,  Le Mal Nécessaire, Le Saint-Edouard, L’Assommoir, le SpiritHouse, le Jockey et la Distillerie.

RH. –  Ce sera une semaine bien occupée. Comment en profiter au mieux? 

MARYLINE DEMANDRE. – Afin d’inciter à la découverte des cocktails vedettes de la semaine, un passeport à 20 $ est accessible en ligne ou dans les bars partenaires pour bénéficier pendant toute la semaine d’un tarif unique à 5 $ sur tous les cocktails de la carte Invasion Cocktail. Avec votre passeport, ce tarif s’applique aussi pendant les événements donnés chaque soir.

RH. Avez-vous prévu un volet pour les professionnels ?

MARYLINE DEMANDRE. – Oui, car la mission d’Invasion Cocktail est aussi de promouvoir l’éducation auprès des professionnels de l’industrie des bars et de la restauration. Ce volet combine des séminaires présentés par des ambassadeurs du monde entier, des ateliers de techniques de mixologie et un panel de discussion sur le futur de la mixologie.

RH. – Qui fera partie de ce panel de discussion?

MARYLINE DEMANDRE. – Le panel va être présenté par l’eau-de-vie de pomme Pure Légende et le tonic Fever Tree et sera formé de plusieurs influenceurs du domaine de la mixologie.  La venue d’un invité spécial, Philip Duff, un des experts les plus respectés en mixologie, suscite l’engouement des acteurs de l’industrie. Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir Fanny Gauthier, copropriétaire d'Ateliers & Saveurs, John Breckon, Ambassadeur de Woodford Reserve, Sam Dalcourt, Ambassadeur des marques Reserve de Diageo, et Fabien Maillard, propriétaire du Lab, Comptoir à Cocktails.

RH. – Les passionnés de cocktails peuvent aussi s’y inscrire?

MARYLINE DEMANDRE. – Oui, exceptionnellement pour le panel, nous donnons accès aux amateurs passionnés, intéressés à connaître davantage sur les tendances actuelles au niveau international et sur l'avenir de la mixologie. Il suffit de réserver sa place sur notre site, dans la section séminaire :  www.invasioncocktail.com.

RH. – Dans l’après Invasion Cocktail, est-ce qu’il y a d’autres événements cocktails pendant le reste de l’année?

MARYLINE DEMANDRE. – Oui, bien sûr, nous avons plusieurs projets en gestation. D’autre part, de plus en plus de marques de spiritueux font aussi appel à nos services événementiels soit pour rejoindre une cible jeune et branchée, dans la vingtaine, ou pour communiquer avec les prescripteurs influents que sont les professionnels des bars et de la restauration.

RH. – Merci de m’avoir accordé cette entrevue Maryline Demandre. Nous vous souhaitons une 2e édition pleine de succès. Si nos lecteurs sont intéressés à en savoir plus, vos liens sont placés à la fin.

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MARYLINE DEMANDRE. – Merci Roger, on se revoit le 5 mai !

LIENS :

www.invasioncocktail.com


Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
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