mardi 16 juillet 2024
Roger Huet

Roger Huet

Roger Huet - Chroniqueur vins et Président du Club des Joyeux
Québécois d’origine sud-américaine, Roger Huet apporte au monde du vin sa grande curiosité et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Il considère la vie comme un voyage, de la naissance à la mort. Un voyage où chaque jour heureux est un gain, chaque jour malheureux un gâchis. Lire la suite...

La Sicile est le foyer de l’entreprise familiale Tasca d'Almerita qui comprend les domaines de Regaleali, un vaste domaine au cœur montagneux de la Sicile, qui appartient à la famille depuis 1837, le domaine Whitaker,  à  l'ouest de l’ile,  qui profite d'un écosystème côtier bien adapté à la production de vins blancs avec des notes florales typiques de la Méditerranée et la Tenuta Capofaro qui se trouve sur la petite île de Salina, connue pour ses vents du nord et ses riches sols volcaniques, elle a été acheté en 2002 et produit des vins doux.


Dans les années 1950 le comte Giuseppe d’Almerita, prend le contrôle du domaine et  pendant plus de 50 ans se dévoue à la promotion des vins siciliens. Aujourd’hui  son fils Lucio, préside aux destinées de la maison, aidé de ses deux fils, Giuseppe et Alberto. Comme le domaine est autosuffisant, en légumes, fruits, blé, olives, fromages et de viandes, Anna Tasca Lanza, la sœur de Lucio y a établi une école culinaire qui est  considérée comme une des meilleures d'Italie. Anna est aussi auteur de livres de cuisine qui révèlent les recettes et les saveurs de la Sicile.

Tasca d'Almerita emploie des techniques de vinification traditionnelles et contemporaines avec les dernières innovations technologiques pour produire des vins typés et raffinés.

J’ai dégusté le Tasca d'Almerita,  Regaleali Bianco 2014 DOC Sicilia, un assemblage d’Inzolia (39%), de Grecanico (33%), de Catarratto (19%) et de Chardonnay (9%). Il titre 12° d'alcool.

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Pendant 54 millésimes, ce vin il a symbolisé les vins de Regaleali avec tout le potentiel aromatique du terroir sicilien. Vinification et élevage en cuves inox à température contrôlée.

Robe jaune paille, brillante. Bouquet délicat de fleurs de montagne, avec un peu d’humus, de champignons sauvages, des subtiles notes de poire. Une bouche toute en nuances, une bonne matière grasse, qui se fond avec l’acidité et qui donne un vin sec et léger. Le goût des fruits revient en bouche, gourmand et charmeur. Une jolie finale qui demande un deuxième verre. 

Ce vin s’accorde à merveille avec les fruits de mer et avec les coquillages, sauf les huitres. Il est aussi magnifique avec les poissons gras. Il faut le servir à  9°C. On doit le boire jeune. La jolie bouteille rhénane de ce Regaleali blanc ne veut pas dire soit de style allemand, car il est très typé et délicieusement sicilien.

Le Conte Tasca d'Almerita,  Regaleali Bianco 2014 est disponible à la SAQ, code 00715086. Prix 16,35 $

Liens :

Tasca d'Almerita
Antonio Virando,
Directeur Export.

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www.tascadalmerita.it

Représentés au Québec par :
Agence Authentic Vins et Spiritueux
Esther de la Durantaye

Directrice des ventes
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Pascal Brouillard
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Tél : 514-356-5222
www.awsmqc.ca

Roger Huet
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dimanche, 28 juin 2015 12:11

Les cidres du Domaine La Branche

Les DesGroseilliers sont propriétaires de la Cabane à sucre La Branche, et se sont diversifiés dans des boissons alcooliques de pomme et d’érable. Ils offrent notamment un  cidre de feu, un  cidre de glace et un pétillant de cidre avec gaz ajouté.


Ils font aussi un vin d’érable, un vin d’érable liquoreux et un vin d’érable pétillant.

J’ai dégusté leur Cidre de glace 2012,  12° d’alcool,  obtenu par cryoconcentration et par cryoextraction. Fermentation à basse température en cuves inox et vieillissement sur lie.  Couleur or, des arômes intenses d’abricots secs, d’écorce d’orange et de cannelle.

Complexe en bouche, avec des saveurs de fruits et de miel, une belle persistance. Je suggère de le déguster à 8° C.

On le trouve à la SAQ code 12204908  Prix 24,30 la bouteille de 375ml.

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J’ai aussi dégusté leur Cidre de feu 2013, 11,5° d’alcool. Ce cidre est obtenu par réduction du jus par évaporation par le feu, jusqu’à ce qu’il ne reste que le quart du volume initial environ. Il est ensuite déposé en cuves inox où il va fermenter pendant deux mois à basse température. Il va vieillir ensuite en barrique. Robe couleur cuivre. Des arômes de miel, de caramel de pelure d’orange et de torréfaction. 

En bouche il est généreux avec des goûts de cassonade et de pomme et une bonne acidité qui contrebalance le sucre. Une grande longueur en fin de bouche avec une légère amertume. Je suggère de le déguster frais, à 6° C.

Il est disponible à la SAQ, code 12204852. Prix 24,30 $, la bouteille de 375 ml.

Le site du Domaine La Branche
www.labranche.ca offre une intéressante liste de recettes de plats à faire avec leurs produits, et une autre de cocktails à confectionner.

Ils ont un service de Cabane à sucre du 20 février au 19 avril et un service de Cabane à pomme du 4 septembre au 11 octobre.

Il est possible de les visiter en prenant rendez-vous avec leur délégué commercial Maxime Dillinger.  Cell : 438-824-2073; Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Leur adresse :
Domaine La Branche
565, Rang Saint-Simon
Saint-Isidore (Québec)
J0L 2A0
Téléphone : (450) 454-2045 ou (450) 454-4110



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mardi, 14 juillet 2015 08:13

L’Estrémadure méconnue et fascinante.

Version 1.5.26Samy Rabbat No Translation Prévisualiser01Déconnexion Site Menus Contenu Composants Extensions Outils Aide Prévisualiser Sauver Appliquer Annuler Aide Article: [ Éditer ] Titre L’Estrémadure méconnue et fascinante. Publié Non Oui Alias 2015-07-14-13-15-58 Page d'accueil Non Oui Section Catégorie [Toggle Editor]

C’était le 16 juin, nous étions trois journalistes attablés autour de Benoît Lecavalier au Vino Volo de l’aéroport Trudeau. Notre avion avait un peu de retard. Lison, la sommelière nous a apporté du vin espagnol et quelques tapas. C’est là qu’a commencé notre voyage de découverte de l’Estrémadure.

 L’Estrémadure est la région la plus méconnue d’Espagne. Elle est collée à la province d’Alentejo au Portugal. Ses villes Caceres, Badajoz, Plasencia, Mérida,  sont chargées d’histoire et leur richesse architecturale demeure intacte. Mérida a été fondée en 25 av JC par Octave Auguste,  Badajoz a été fondée par les arabes, Caceres a eu une vie intense durant tout le Moyen-âge jusqu’aux temps troubles de la Guerre Civile qui se termine en 1939. La longue frontière de l’Estrémadure avec le Portugal a été l’enjeu des tensions entre l’Angleterre et la France pendant des siècles. L’Estrémadure a été assignée à une vocation agricole, par la volonté de la dictature franquiste, tandis que les grandes villes du nord et de l’Est connaissaient un développement industriel. Loin des courants commerciaux et touristiques, cette magnifique région est en quelque sorte une terre vierge. Elle produit des vins délicieux, des produits maraîchers incomparables, des olives, du liège, et des porcs dont on fait des jambons de première qualité. Les prix sont outrageusement bas.

Dernier appel pour Lisbonne, nous pressons le pas. C’est en effet bien plus simple d’arriver en Estrémadure par Lisbonne que par Madrid. Nous sommes bientôt confortablement installés dans nos sièges de classe affaires où le voyage nous paraîtra plutôt court.

Nous sommes arrivés  à Lisbonne le 17 où nous avons été accueillis par Javier Diaz et Emilio Cartolano, le directeur commercial et le directeur export de Bodega San Marcos, qui produit les vins de Campobarro. Ils ont des liens d’affaires au Québec avec Benedictus.

Notre première visite était pour Amorim, la plus grande entreprise de liège du monde. Grâce au cellulaire et au GPS, nous rencontrons sur la route le Directeur commercial d’Amorim, Jose Manuel Amorim et Miguel Almeida, du service commercial, qui vont nous guider par des routes de montagne jusqu’à Santa Maria de Lamas pour voir les bois de chêne-liège du Portugal. Nous y avons rencontré le propriétaire, Don Antonio Amorim, un  gaillard de 84 ans, en pleine forme, qui dirige personnellement les équipes de coupe de son domaine de 20 000 hectares.

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Don Antonio et son équipe technique

Le Portugal produit plus de 50% du liège employé dans le monde. Le chêne-liège dont le nom scientifique est Quercus Suber L est un arbre dont la culture et la coupe sont réglementés depuis le Treizième siècle. En 2011 il a été désigné symbole végétal du Portugal. Le chêne-liège a une capacité d’absorption 5 fois supérieure en CO2 à n’importe quel autre arbre. On calcule que le bois dans lequel nous nous trouvions retient chaque année 14 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

La première coupe d’écorce se fait lorsque l’arbre atteint 25 ans, et les suivantes à chaque 9 ans. Le travail de coupe demande une grande dextérité de la part des bucherons pour ne pas endommager le tronc de l’arbre. Ils ont des hachettes avec lesquelles qui font des coupes nettes, toujours le long du tronc jusqu’au pied, mais jamais dans les branches, car il faut que l’écorce cueillie ait une épaisseur entre 3 et 7 centimètres.

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 L’écorce est détachée en tirant par petits coups saccadés. L’arbre dénudé est marqué en peinture blanche du dernier chiffre de l’année, donc 5 pour 2015. Il indique qu’on devra repasser pour une autre coupe en 2024. Pendant ce temps l’écorce aura eu le temps de se reconstituer. Les bois sont exploités selon les principes de l’agriculture durable, sans utilisation de produits chimiques même contre les insectes qui peuvent s’attaquer au bois, et qui sont heureusement peu nombreux dans la région. Les morceaux d’écorce sont placés en tas, dans des zones de séchage, avant d’être acheminés à l’usine. Il semble que le métier de coupeur de liège soit très bien payé, mais ne dure que trois mois par année. J’avais remarqué des rizières qui alternaient avec les bois de chêne-liège, don Antonio m’a expliqué que le travail du liège demande un si long temps d’arrêt que sans les rizières il ne serait pas rentable. On trouve aussi des bois de pins dont ils exploitent les pignons destinés à la pâtisserie. Après avoir fait nos adieux à Don Antonio, on nous invités à visiter la fabrique d’Amorim dans la localité de Coruche.

Amorim c’est une vaste usine ultra-moderne, qui travaille également selon les principes du développement durable. On y   recycle les eaux usées, et on alimente les turbines avec de déchets de liège, ce qui les rend autosuffisants en énergie pour plus de 50% de leurs besoins.

Le liège est un tissu végétal extrêmement léger, élastique et compressible. C’est le seul solide qui lorsqu’on le compresse d’un côté ne se gonfle pas sur l’autre face. Il a une faible conduction de la chaleur, du bruit et de la vibration. Il est imperméable aux liquides et au gaz. Il a la capacité de retarder le feu, et lorsqu’il brûle, sa flamme n’émet pas de gaz toxique.

L’usine de Coruche en est une de nettoyage et de première transformation. Amorim a une autre usine près de Porto où l’on fabrique des bouchons et des plaques pour différents usages. www.amorim.com

Après la visite, nos amis d’Amorim nous ont invités à déjeuner au restaurant Sabores de Coruche, et nous ont régalés de délicieux mets portugais à base de produits de la mer, avec des vins blancs portugais qui se mariaient très bien.

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Sabores de Coruche

Nous avons repris notre route vers Mérida où nous devions loger et nous nous sommes arrêtés à la ville fortifiée d’Elvas, à seulement 12 kilomètres de la frontière avec l’Espagne. Notre ami Emilio qui connaît bien la région nous a conduits jusqu’à une colline intra murs d’où nous avons admiré un immense aqueduc de plus de 10 kilomètres de long qui n’a pas moins de 843 arcs et qui a été commandé par le Roi João III en 1537 et achevé  en 1622.

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Nous avons pu contempler aussi le château médiéval.  La petite ville d’Élvas est intéressante. Elle aurait été habitée par les Celtes, mais ce sont les Romains qui y ont construit un château au Deuxième siècle av. JC; les Wisigoths les ont remplacés et ont laissé d’intéressants vestiges. Les Arabes l’ont dominée pendant des siècles et lorsque  les Portugais en ont pris le contrôle, ils en ont fait un fort d’avant-garde face à l’Espagne. La ville est charmante, toute blanche et jaune. La Plaça de la Republica est un bijou. Il y a beaucoup d’églises et des couvents magnifiques. Les rues sont étroites et en forte pente.

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Plaça de la Republica

Nous avons traversé la frontière peu après. Ce qui est un grand mot aujourd’hui, car avec l’Union Européenne il n’y a plus de frontière ni même de panneau indicateur vous donnant la bienvenue dans le pays. On s’aperçoit qu’on est en Espagne lorsqu’on commence à lire des panneaux en espagnol. Les routes sont belles, on y circule à 120 km/h.

Nous sommes arrivés á Badajoz par la Porte de la Palma qui est aussi l’emblème de la ville.  Badajoz a été fondée en 875 par le renégat chrétien espagnol Abd al-Rahman Ibn Muhammad Ibn Marwan qui en fait sa capitale. Pendant quatre siècles elle sera musulmane, jusqu’à sa conquête par  Alfonso IX roi de León, en 1230.  À partir de cette date, Badajoz vivra au rythme des conflits avec le Portugal et pendant tout le Dix-neuvième siècle subira les effets des relations tendues entre la France et l’Angleterre. C’est une ville fortifiée, avec son Alcazaba qui a de nombreuses tours dont la célèbre Torre espantaperros.

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Torres espantaperros

C’est aussi une cité pittoresque extra-muros, elle a une très jolie Plaza Alta qui fut autrefois un marché.

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Plaza Alata de Badajoz

Nous sommes arrivés finalement à Mérida où nous avions des réservations à l’Hôtel Parador de Mérida, un ancien couvent de religieuses transformé en hôtel de luxe. Les paradores ont été créés au début du XXe siècle, jusqu’aux années 70, pour accueillir les hauts fonctionnaires de l’état; les chambres inoccupées sont louées aux particuliers. Nous nous sommes dépêchés à déposer nos bagages et à rejoindre Emilio et Javier pour nous lancer à la découverte de Merida, l’ancienne Emerita Augusta fondée par Octave Auguste en 25 avant notre ère. Elle était destinée à accueillir les vétérans de la Ve légion Alaudae et la Xe Gemina qui s’étaient distingués dans les guerres cantabres. Jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident, Emerita était la capitale de la province romaine de Lusitanie et un centre juridique, économique et militaire de premier ordre. Les rues sont  pittoresques et lumineuses. Elles suivent les caprices de la géographie. Nous nous sommes retrouvés devant un temple romain qu’on appelle aujourd’hui le temple de Diane mais qui du temps des romains était voué au culte des empereurs.

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Temple de Diane

C’est un bel édifice, qui date du Premier siècle de notre ère. Son plan rectangulaire est entouré de colonnes. Sa façade composée de six colonnes corinthiennes est surmontée d’un fronton. Intégré à la rue, ce temple est bien vivant et participe à la vie du quartier.  Nous avons accéléré le pas pour arriver au Forum où se trouvent  le Théâtre romain l’Amphithéâtre et le Cirque qui forment le plus important site archéologique romain de la Péninsule ibérique.

Le théâtre a été inauguré en 15 avant J.C. Il a une capacité pour 6000 spectateurs. Son acoustique est remarquable à cause qu’il est adossé à la colline San Alban. Le plan est simple et classique : la scène qui comprend un mur de scène et un hémicycle de gradins en pierre. Il y a un espace entre les gradins et la scène où autrefois il y avait trois bancs, qui étaient destinés aux magistrats. Les gradins sont eux-mêmes divisés en sections: basse, moyenne et haute. Ce théâtre accueille, chaque été, des troupes qui jouent des pièces d’inspiration antique et des festivals de musique.

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Théatre de Mérida

L’amphithéâtre, attenant le théâtre, date de l’an 8 avant notre ère. Il est assez semblable mais en plus grand, puisqu’il peut accueillir jusqu’à 15000 personnes.

Un peu plus loin se trouve le Cirque romain construit à l’extérieur de l’enceinte fortifiée, il date du Premier siècle.  C’est le plus vaste des trois édifices avec 420 mètres sur la longueur et 98 sur la largeur. Il pouvait accueillir 33 000 personnes. C’est là où se déroulaient les courses de chars, les combats des gladiateurs, et les combats de fauves, quelquefois avec des hommes. Pour les combats navals il existait  un dispositif qui permettait de remplir la piste d’eau. J’ai parcouru avec une certaine émotion, les couloirs que devaient parcourir les lions pour se rendre à l’arène. Le cirque de Mérida est le mieux conservé du monde romain. L’Unesco a déclaré la ville de Mérida  Trésor et Patrimoine de l’Humanité en 1993.

Nous avons quitté le site avec regret. Mais lorsque nous sommes passés devant un magasin d’ultramarinos, les visiteurs nous avons perdu la tête devant tant de délices : des vins, des jambons, des olives, des boites et des boites de poivrons et de piments en poudre,  des chocolats. Ce n’est pas pour rien que Mérida a 2060 ans d’histoire et de gourmandise.

Nos amis nous ont amenés dîner dans un endroit connu comme le  13 Uvas qui se trouve à côté du temple de Diane, où nous nous sommes régalés avec des tapas et de jambon serrano, et de bon vin de la région. Après presque 20 heures d’une vie intense, j’ai regagné mon lit avec plaisir.

Le 18 juin, nous nous sommes retrouvés à la salle à manger pour un déjeuner copieux, avec tout un choix de viandes froides et de viennoiseries, mais ce qui m’a ravi le plus c’est la tortilla de patata, cette omelette espagnole faite à la perfection. Nos fidèles amis Emilio et Javier nous attendaient à la réception pour nous amener visiter Campobarro et la Bodega San Marcos.
Avant de sortir de la ville ils nous ont fait faire un détour pour nous montrer l’Arc de Trajan. Bien que Trajan ait été un empereur d’origine ibérique, il n’est pas certain que cet arc ait été construit sous son gouvernement. Il servait de porte dans une voie principale, et était recouvert d’un revêtement de marbre, aujourd’hui disparu. Il demeure néanmoins majestueux avec ses 14 mètres de haut par 9 de largeur.

La campagne d’Estrémadure est pittoresque, car elle est souvent découpée de collines et de tertres. Il n’est pas rare de voir un château-fort  au sommet. Certains sont majestueux. On voit des cigognes partout, et leurs nids sont presque sur toutes les tours. Des vignobles à perte de vue nous annonçaient qu’on approchait de San Marcos. Les premiers panneaux étaient là. À la différence de celui de Venise, le San Marcos ailé de Campobarro porte sa puissante queue pointée vers le haut. Nous nous arrêtâmes devant une belle bâtisse moderne où nous fûmes accueillis par le Président Emilio González Maqueda, qui nous invita à visiter sa bodega et à découvrir tous ses vins.

Nous avons rencontré l’équipe : Wernik Van Haselen pour le Commerce et la logistique internationale,  Antonio Garcia l’œnologue, Javier Gonzalez, chef de production, Máximo Altamirano chef administratif et Guillermo Burgos Directeur Commercial Marketing.

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Antonio Garcia nous a guidés à travers son ultra-moderne cuverie inox et ses chais remplis de futs. Nous avons visité aussi l’usine d’embouteillage, d’étiquetage et d’emballage, et la boutique.

San Marcos est une coopérative de 200 producteurs de raisin et d’olives de Tierra de Barros qui a été fondée en 1980. Ils représentent 2000 hectares de vignobles et 1800 hectares d’oliviers. Son équipe de techniciens et d’œnologues suit et supporte les producteurs dans tout le processus de culture jusqu’à la récolte, autant pour le raisin que pour l’olive.

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La coopérative produit environ 2,5 millions de bouteilles de vin par année.  Elle vinifie en rouge le Tempranillo qui est largement majoritaire, mais aussi le Merlot, le Cabernet Sauvignon, la Syrah et le Carignan. En blanc, elle vinifie deux variétés locales, la  Pardina, et la Cayetana, et le Macabeu. Ils font des vins mousseux, des rouges, des rosés et des blancs. À la fin de la visite nous avons été invités à parcourir les vignes en cabriolet. Les vignes étaient en admirable bonne santé. Le millésime 2015 s’annonce bien. http://bodegasanmarcos.com

Nous avions rendez-vous avec la préhistoire à Huerta Montero où nous devions visiter un monument funéraire du chalcolithique qui est l’âge de cuivre. Il se situe entre le néolithique et l’âge de bronze.

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Les rites funéraires de cette époque se caractérisent par les enterrements collectifs et la sépulture est dolménique. Celle de Huerta Montero date du Troisième millénaire avant notre ère. Nous avons été accueillis et guidés par Paco Blasco, l’archéologue qui a découvert le tombeau et qui dirige les fouilles. La tombe était orientée de façon à ce que le soleil pénètre dans la chambre funéraire le jour du solstice d’été.  Jusqu’à maintenant on a découvert 115 corps avec tout leur attirail funéraire, qui nous livrent des indications précieuses sur le mode de vie de ces lointains ancêtres.

On nous a conduits plus tard à Almendralejo où nous avons visité le Musée des sciences du vin. Il est logé dans l’ancienne Alcoholera Extremeña, une plus importantes distilleries du milieu du Vingtième Siècle. Ce musée est intéressant car il exhibe des pièces régionales pour la fabrication et la conservation du vin depuis l’antiquité jusqu’à l’industrialisation. La région de Campobarro est celle qui a la plus faible pluviométrie d’Espagne.

La Plaza de Toros se trouve en face du Musée. Sous les gradins et totalement isolée, il y a une importante Bodega avec des cuves  en ciment et en céramique qui ont servi pendant longtemps à faire du vin. Nos amis de San Marcos, y avaient organisé la dégustation de leurs vins avec mariage de délicieuses tapas préparées pour nous.

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La Plaza de Toros

 Nous avons particulièrement apprécié ceux qui sont disponibles au Québec, à savoir trois qui sont en importation privée : Le Campobarro Selección, le Campobarro Rosé et le Campobarro Pardina Crianza, et un qui est disponible dans les succursales de la SAQ,  le Campobarro Tempranillo crianza. Tous les vins de Bodegas San Marcos, sont de Dénomination de Origen Ribera del Guadiana.

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L'équipe de San Marcos

 Voici mes impressions :


Le Campobarro Selección Roble est un assemblage de Tempranillo et de Mazuelo, 14º d’alcool. Élevage en barrique française et américaine pendant 4 mois. Robe rouge intense, avec des tons violets. Bouquet de framboise, et de cerise, avec une touche de café de chocolat et des notes toastées. Une grande amplitude en bouche, une matière riche, fruitée et intense, des tanins veloutés, et une finale longue et gourmande. Un vin convivial et charmeur qui accompagnera agréablement les viandes rouges et blanches. Il est particulièrement bon avec un plateau de fromages et avec un plateau de jambon ibérique de bellota. Le servir autour de 17º C. En importation privée le prix est de 19,95 $.

Le Campobarro Rosé Joven (D.O.), Tempranillo 100%, 13º d’alcool. Vinification et élevage en cuve inox. Robe rose groseille, brillante. Parfum de framboise et de fruits sauvages, avec un soupçon de zeste de citron et de mandarine. Léger, fluide et frais en bouche, avec des notes fruitées de framboise et de fraise. Agréable en apéritif, il est aussi délicieux avec des mets froids et avec les mets épicés des cuisines exotiques comme celles du Pérou et du Mexique. Le servir frais à  7º C. En importation privée le prix est de 14,95 $.

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Le Campobarro Pardina, Crianza. Pardina 100%, 12,5º d’alcool. Vinification et élevage en cuve inox. Robe couleur paille, brillante avec des reflets verts.  Parfum de fruits exotiques: mangue, litchi, un peu de pamplemousse blanc, un soupçon de bergamote et de chèvrefeuille. Rond en bouche, léger, caressant, sensuel, avec une acidité parfaitement dosée qui s’accorde à merveille avec l’alcool. Magnifique avec les fruits de mer et les huitres. Parfait avec les poissons en sauce, au four ou à la poêle, Il fait merveille avec les pétoncles caramélisés; délicieux également avec les fromages de chèvre. Le servir frais à  7º C. En importation privée le prix est de 14,95 $.

Le Campobarro Tempranillo 2013. Cépage Tempranillo 100 %, 14 º d’alcool.  Les raisins de Tempranillo de Campobarro sont petits mais savoureux. Le millésime 2013 a été spectaculaire, d’un rouge violacé bien soutenu. Vinifié en inox à température contrôlée et vieilli en barrique française, son bouquet est généreux en fruits rouges : cassis, prunes. Un deuxième nez nous apporte une touche de chocolat et de tabac. En bouche les tanins sont bien fondus avec l’acidité et l’alcool. La matière est fruitée et agréable. En fin de bouche, il est délicieusement épicé et  chocolaté.

Le Campobarro Tempranillo 2013 est disponible à la SAQ, code 10357994. Prix 10,65$  Ce vin présente assurément le meilleur rapport qualité-prix de tous les vins de la Société des Alcools du Québec.

La petite fête gastronomique s’est terminée dans un très bon restaurant où nous avons pu apprécier les spécialités locales que nous avons marié avec les Vins de Campobarro.

Dans l’après-midi nous sommes repartis sur les routes à la découverte de Caceres. Nous nous sommes arrêtés au vignoble de Javier Diaz qui est aussi membre de la coopérative. Ses vignes sont magnifiques.

Nous sommes arrivés à Caceres par le quartier moderne qui se trouve perché sur une colline. À Caceres, comme partout,  il y a des problèmes de stationnement.

Caceres est la ville la plus peuplée d’Estrémadure avec presque 100 000 habitants. La présence humaine date de la préhistoire et les grottes de Maltravieso et de Conejar montrent des vestiges picturaux de mains humaines, dont l’auriculaire est amputé. Les Romains l’ont colonisée au Premier siècle avant J.C. et ont tracé une importante voie de communication vers le nord qu’on a appelée plus tard la Ruta de la plata, ou Route de l’argent. Au Cinquième siècle les Wisigoths ont rasé la ville. Il faudra attendre 1127 lorsque le Sultan almohade Abd-Almomin décide de la rebâtir pour en faire un puissant centre militaire face aux royaumes chrétiens de Léon et de Castille. La ville a été prise par Alphonse IX de Léon, le 23 avril 1229, après plusieurs années de siège.

Caceres et l’Estrémadure en général ont donné de nombreux conquistadors qui ont découvert et colonisé  l’Amérique espagnole au Seizième siècle. Lorsqu’ils s’enrichissaient, ils envoyaient une partie de leur fortune vers leur terre natale. Caceres a donc vu des églises pousser dans les anciennes mosquées et des palais chrétiens se bâtir sur les palais musulmans. L’architecture du temps de la monarchie des Habsbourg qui dominait l’Espagne, était sobre au point d’être sévère. Les palais et les maisons nobles de Caceres de cette époque sont lisses et en pierre ocre. La plupart du temps leur unique décoration est leur Blason, parfois une corniche sculptée, ou un cadre de pierre entourant une fenêtre, par contre à l’intérieur ils sont luxueux. Le vieux Caceres est demeuré pratiquement inchangé. Il a été déclaré Troisième Ensemble Monumental d’Europe en 1968 et Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1986.

Nous sommes descendus vers la Plaza Mayor par des rues en pente raide. Elle est intéressante cette Plaza Mayor, elle n’est pas carrée, mais rectangulaire. Du côté nord et ouest il y a des galeries, avec des colonnades qui datent du Seizième siècle, au-dessus se trouvent des habitations qui sont pour la plupart du Dix-neuvième et du Vingtième siècle. Au rez-de-chaussée c’est l’effervescence des bars, des restaurants et des boutiques. Au sud il y a l’Hôtel de Ville et un petit vestige de l’époque romaine appelé Forum des Balbos, À l’est c’est le début de la ville fortifiée, avec la Tour de Bujaco, l’ermitage de La Paz et le grand escalier qui mène à l’Arc de l’Étoile qui donne accès à l’enceinte dont les murailles ont été construites par les Almohades au Douzième siècle.

En traversant l’enceinte on change de siècle, on change aussi de rythme. Les rues en escalier sont très en pente et ne permettent ni la circulation automobile ni les déplacements rapides. Nous avons monté lentement jusqu’au parvis de l’Église de Santa Maria qui est de toute beauté. Elle est entourée de plusieurs palais renaissance comme celui d’Hernando Ovando, le Palais Épiscopal et le palais de Mayoralgo. En longeant l’église par la droite nous sommes arrivés à la Plaza de los Golfines, où se trouve le Palais de la Députation provinciale, et le Palais des Golfines.

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Le Palais des Golfines

Nous nous sommes dirigés ensuite vers la Plaza de San Jorge où un groupe de jeunes filles pratiquait pour une représentation devant l’ancienne église et le collège des Jésuites, qui sont aujourd’hui un centre d’interprétation. Nous avons pris la rue de la Compagnie, qui suit la côte de la montagne où nous avions l’impression d’escalader plutôt que de marcher.  Nous sommes arrivés à la Plaza de San Mateo où se trouvent l’église du même nom et le Palais aux Cigognes. Les places publiques sont très nombreuses dans la vieille ville. Elles sont en quelque sorte des reposoirs pour permettre au promeneur de reprendre son souffle. Nous avons donc continué jusqu’à la Plaza de San Pablo, et un peu plus loin à la Plaza de Perreros ou se trouve le Palais du Comendador de Alcuestar qui est devenu un Hôtel Parador. Nous avons été heureux de trouver un bureau de tourisme car nous cherchions les Siete jardines qui est une galerie d’art doublée d’une terrasse café, perchée sur les murailles de la ville avec vue imprenable sur la campagne. Pour y arriver nous avons dû traverser le quartier de San Antonio, connu aussi comme la juderia, l’ancien quartier juif, avec de nombreux vestiges religieux et des riches maisons des commerçants. Après un long arrêt aux Siete jardines, où nous nous sommes reposés et restaurés dans un environnement idyllique, nous avons repris notre marche vers la Plaza Mayor, par des rues étroites où le temps s’était arrêté. Nous ne trouvions qu’un mot pour décrire notre fascination: Incroyable!

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La rue voûtée de Santa Ana

Nous sommes arrivés à la Plaza Mayor vers 20heures. Certains de nos journalistes en ont profité pour faire  un saut dans les magasins tandis que Benoît et moi avec nos amis Emilio, Javier et Wernik nous nous attablions à la terrasse d’un café. Emilio avait appelé sa fiancée Teresa qui habite Caceres où elle est enseignante. Emilio a beaucoup de goût. Teresa est non seulement belle mais infiniment charmante. Elle a une maison de campagne où elle se réfugie les jours d’été lorsque la température peut dépasser les 40 Celsius à Caceres. L’horloge de la Mairie sonna 22h. Puisque les visiteurs nous n’avions pas faim et que c’est l’heure du souper en Espagne, je demandai à nos amis Javier et Wernik de nous ramener à Merida pour laisser les tourtereaux en tête à tête.

Ma connaissance de l’espagnol m’a permis de mieux  comprendre l’Espagne profonde et la vie de province. Certes, ici on est plongés dans l’histoire et dans le passé, mais les entreprises sont dotées d’équipement moderne. Les gens vivent rivés à leurs cellulaires et à leurs ordinateurs comme au Canada. À Caceres tradition et modernité sont partout. La tradition c’est un art de vivre, et la modernité l’art de prospérer.

Les Émeritiens qui sont les habitants de Mérida,  sont fiers de leurs ponts. Le matin, pour quitter la ville, nous avions emprunté un pont ultramoderne qui ressemble au Golden Gate. Le soir nous rentrions par un pont plus ancien, d’où nous pouvions admirer le pont romain illuminé. Il est vieux de deux mille ans et il est magnifique.

Une fois rendus à notre hôtel, nos amis espagnols nous firent leurs adieux. Ils avaient une longue route pour se rendre à leurs demeures respectives.

Tandis que je m’en allais prendre le frais dans un des patios de l’hôtel, les membres les plus jeunes de notre groupe repartaient en ville pour profiter des charmes de la nuit espagnole.

Le 19 juin, Emilio et Wernik nous attendaient à 8 :30 au lobby de l’hôtel. Nous avons repris la route de Lisbonne en faisant  un détour près de Badajoz pour visiter Monteporrino, une entreprise centenaire d’élevage de porcs ibériques en liberté et de transformation, de salaison et de fabrication de jambons. Nous avons été accueillis par le vétérinaire Ricardo Marco García, qui est le chef de la production et de la qualité, avec qui nous nous sommes déplacés jusqu’à la ferme de Matacebada où nous avons pu admirer les porcs ibériques qui sont les meilleurs d’Espagne pour le jambon sec; ils ont des pattes fines et les sabots noirs. Les truies sont inséminées artificiellement pour avoir des porcelets à date fixe. Tous les porcs sont élevés dans des déhesas, qui sont des champs clos où ils peuvent gambader en toute liberté.  Les porcs destinés à la fabrication de jambons de qualité régulière reçoivent une alimentation équilibrée et grossissent rapidement. Par contre les porcs destinés à faire du jambon de bellota sont soumis à une diète maigre, en attendant que les chênes produisent des glands, les fameuses bellotas. Lorsque les chênes livrent leurs glands qui tapissent le sol, les porcs sont transférés dans ces champs où la nourriture dont ils raffolent est abondante. En quelques mois ils retrouvent leur poids normal et deviennent des animaux puissants et assez agressifs. Les clôtures doivent avoir un minimum de 1,70 m pour qu’ils ne sautent pas la barrière. Lorsque les porcs ont atteint leur poids optimal ils sont menés à l’abattoir où commence le processus de sélection des pièces et de salaison. La nourriture avec des glands donne aux viandes un goût de noisette incomparable. Nous sommes revenus à l’usine de transformation qui est très moderne, mais où le travail demeure quand-même artisanal.

En plus des palettes et des jambons le porc donne des saucissons de toutes sortes, des boudins, et des produits de viandes nobles comme le filet, le contrefilet et la bavette qui sont salés et séchés avec des techniques spécifiques. Il y a des salles pour le vieillissement où les jambons passent 36 mois et les palettes 24.

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Ricardo Marco, un jambon et une palette à la main

Emilio avait arrangé avec Ricardo Marco pour que nous ayons une dégustation de jambon et autres salaisons de Monteporrino, mariés avec des bonnes bouteilles de Campobarro Tempranillo. Ce fut un régal.

http://www.monteporrino.es  

Nous avons finalement repris la route de Lisbonne et fait un petit arrêt à Badajoz pour acheter quelques souvenirs.
Lisbonne était souriante en cette fin de matinée. Nous sommes descendus au Turim Hispania Hôtel où nous avons fait nos adieux à nos amis Emilio et Wernik.

Je rends hommage à Emilio Cartolano, pour son extraordinaire sens de l’organisation. Il nous a concocté un voyage intense et à tous points de vue parfait. Nos amis de Bodega San Marcos ont tous été extraordinairement gentils et ont contribué à faire de notre visite en Estrémadure un succès.

Lorsque nous nous sommes retrouvés seuls, nous avons déposé nos bagages dans nos chambres et nous nous sommes retrouvés dans le lobby pour la visite de Lisbonne. Pour la première fois nous nous sentions comme des écoliers en vacances.

L’Avenida da Libertade est grandiose, elle débouche sur Praça Dom Pedro IV; nous avons pris la Via Augusta qui mène à la Place du Commerce. Il n’y a pas d’avenue plus animée et plus joyeuse.  Les couleurs jaune et blanc des édifices la rendent lumineuse. En route un de nos amis journalistes qui connaît Lisbonne comme sa poche,  nous a fait goûter des croquettes de morue chaudes qui sont une pure merveille. Les pâtisseries se succèdent aux bars, les bars aux boutiques de bonbons. Comment peut-on être raisonnable dans une ville aussi gourmande? Au bout de la Via Augusta il y a un arc magnifique, sous lequel la fille de notre camarade a fait ses premiers pas il y a quelques années. Il était ému, et nous aussi.

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Nous nous sommes finalement retrouvés sur la Place du Commerce, une des plus belles places portuaires du monde. Elle nous rappelle que le Portugal a été un pays de navigateurs qui ont sillonné les mers, et qu’il y a cinq siècles ils ont bâti un des plus grands empires.

Nous avons trouvé un Tuk tuk qui est une sorte de mini taxi pour nous rendre au Bairro Alto, un des quartiers populaires de Lisbonne. Les rues sont en pente raide et on se demandait si le petit moteur du Tuk tuk pouvait monter la côte. Le jour, des centaines de restaurants abordables offrent aux touristes et aux Lisboètes une cuisine typique et de la bière, des vins, et de la sangria à gogo. Lorsque la nuit tombe, le Bairro Alto s’encanaille, et ses rues tortueuses se remplissent d’étudiants, de gays, de prostituées et de dealers en tout genre qui plongent le quartier dans une fête infernale. En attendant, nous avons très bien soupé dans un petit resto, serrés comme des sardines. Ensuite j’ai retrouvé mon lit avec bonheur tandis que les jeunes sont repartis prendre le pouls de la nuit de Lisbonne.

Le lendemain notre limousine nous attendait à 8h30 pour nous amener à l’aéroport. Quelques heures plus tard nous arrivions à Pierre Elliott Trudeau. Notre voyage était fini. Il est inoubliable!

Liens:
Bodega San Marcos
Carretera. Aceuchal S/N
www.bodegasanmarcos.com
Emilio Cartolano Export Manager
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Javier Diaz, jefe del mercado nacional.
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Représentés au Québec par :
Agence BENEDICTUS inc.
www.benedictus.ca
Benoît Lecavalier
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Tél :  (450) 671-5572

Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux

 

mardi, 14 juillet 2015 08:13

L’Estrémadure méconnue et fascinante.

C’était le 16 juin, nous étions trois journalistes attablés autour de Benoît Lecavalier au Vino Volo de l’aéroport Trudeau. Notre avion avait un peu de retard. Lison, la sommelière nous a apporté du vin espagnol et quelques tapas. C’est là qu’a commencé notre voyage de découverte de l’Estrémadure.

 L’Estrémadure est la région la plus méconnue d’Espagne. Elle est collée à la province d’Alentejo au Portugal. Ses villes Caceres, Badajoz, Plasencia, Mérida,  sont chargées d’histoire et leur richesse architecturale demeure intacte. Mérida a été fondée en 25 av JC par Octave Auguste,  Badajoz a été fondée par les arabes, Caceres a eu une vie intense durant tout le Moyen-âge jusqu’aux temps troubles de la Guerre Civile qui se termine en 1939. La longue frontière de l’Estrémadure avec le Portugal a été l’enjeu des tensions entre l’Angleterre et la France pendant des siècles. L’Estrémadure a été assignée à une vocation agricole, par la volonté de la dictature franquiste, tandis que les grandes villes du nord et de l’Est connaissaient un développement industriel. Loin des courants commerciaux et touristiques, cette magnifique région est en quelque sorte une terre vierge. Elle produit des vins délicieux, des produits maraîchers incomparables, des olives, du liège, et des porcs dont on fait des jambons de première qualité. Les prix sont outrageusement bas.

Dernier appel pour Lisbonne, nous pressons le pas. C’est en effet bien plus simple d’arriver en Estrémadure par Lisbonne que par Madrid. Nous sommes bientôt confortablement installés dans nos sièges de classe affaires où le voyage nous paraîtra plutôt court.

Nous sommes arrivés  à Lisbonne le 17 où nous avons été accueillis par Javier Diaz et Emilio Cartolano, le directeur commercial et le directeur export de Bodega San Marcos, qui produit les vins de Campobarro. Ils ont des liens d’affaires au Québec avec Benedictus.

Notre première visite était pour Amorim, la plus grande entreprise de liège du monde. Grâce au cellulaire et au GPS, nous rencontrons sur la route le Directeur commercial d’Amorim, Jose Manuel Amorim et Miguel Almeida, du service commercial, qui vont nous guider par des routes de montagne jusqu’à Santa Maria de Lamas pour voir les bois de chêne-liège du Portugal. Nous y avons rencontré le propriétaire, Don Antonio Amorim, un  gaillard de 84 ans, en pleine forme, qui dirige personnellement les équipes de coupe de son domaine de 20 000 hectares.

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Don Antonio et son équipe technique

Le Portugal produit plus de 50% du liège employé dans le monde. Le chêne-liège dont le nom scientifique est Quercus Suber L est un arbre dont la culture et la coupe sont réglementés depuis le Treizième siècle. En 2011 il a été désigné symbole végétal du Portugal. Le chêne-liège a une capacité d’absorption 5 fois supérieure en CO2 à n’importe quel autre arbre. On calcule que le bois dans lequel nous nous trouvions retient chaque année 14 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

La première coupe d’écorce se fait lorsque l’arbre atteint 25 ans, et les suivantes à chaque 9 ans. Le travail de coupe demande une grande dextérité de la part des bucherons pour ne pas endommager le tronc de l’arbre. Ils ont des hachettes avec lesquelles qui font des coupes nettes, toujours le long du tronc jusqu’au pied, mais jamais dans les branches, car il faut que l’écorce cueillie ait une épaisseur entre 3 et 7 centimètres.

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 L’écorce est détachée en tirant par petits coups saccadés. L’arbre dénudé est marqué en peinture blanche du dernier chiffre de l’année, donc 5 pour 2015. Il indique qu’on devra repasser pour une autre coupe en 2024. Pendant ce temps l’écorce aura eu le temps de se reconstituer. Les bois sont exploités selon les principes de l’agriculture durable, sans utilisation de produits chimiques même contre les insectes qui peuvent s’attaquer au bois, et qui sont heureusement peu nombreux dans la région. Les morceaux d’écorce sont placés en tas, dans des zones de séchage, avant d’être acheminés à l’usine. Il semble que le métier de coupeur de liège soit très bien payé, mais ne dure que trois mois par année. J’avais remarqué des rizières qui alternaient avec les bois de chêne-liège, don Antonio m’a expliqué que le travail du liège demande un si long temps d’arrêt que sans les rizières il ne serait pas rentable. On trouve aussi des bois de pins dont ils exploitent les pignons destinés à la pâtisserie. Après avoir fait nos adieux à Don Antonio, on nous invités à visiter la fabrique d’Amorim dans la localité de Coruche.

Amorim c’est une vaste usine ultra-moderne, qui travaille également selon les principes du développement durable. On y   recycle les eaux usées, et on alimente les turbines avec de déchets de liège, ce qui les rend autosuffisants en énergie pour plus de 50% de leurs besoins.

Le liège est un tissu végétal extrêmement léger, élastique et compressible. C’est le seul solide qui lorsqu’on le compresse d’un côté ne se gonfle pas sur l’autre face. Il a une faible conduction de la chaleur, du bruit et de la vibration. Il est imperméable aux liquides et au gaz. Il a la capacité de retarder le feu, et lorsqu’il brûle, sa flamme n’émet pas de gaz toxique.

L’usine de Coruche en est une de nettoyage et de première transformation. Amorim a une autre usine près de Porto où l’on fabrique des bouchons et des plaques pour différents usages. www.amorim.com

Après la visite, nos amis d’Amorim nous ont invités à déjeuner au restaurant Sabores de Coruche, et nous ont régalés de délicieux mets portugais à base de produits de la mer, avec des vins blancs portugais qui se mariaient très bien.

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Sabores de Coruche

Nous avons repris notre route vers Mérida où nous devions loger et nous nous sommes arrêtés à la ville fortifiée d’Elvas, à seulement 12 kilomètres de la frontière avec l’Espagne. Notre ami Emilio qui connaît bien la région nous a conduits jusqu’à une colline intra murs d’où nous avons admiré un immense aqueduc de plus de 10 kilomètres de long qui n’a pas moins de 843 arcs et qui a été commandé par le Roi João III en 1537 et achevé  en 1622.

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Nous avons pu contempler aussi le château médiéval.  La petite ville d’Élvas est intéressante. Elle aurait été habitée par les Celtes, mais ce sont les Romains qui y ont construit un château au Deuxième siècle av. JC; les Wisigoths les ont remplacés et ont laissé d’intéressants vestiges. Les Arabes l’ont dominée pendant des siècles et lorsque  les Portugais en ont pris le contrôle, ils en ont fait un fort d’avant-garde face à l’Espagne. La ville est charmante, toute blanche et jaune. La Plaça de la Republica est un bijou. Il y a beaucoup d’églises et des couvents magnifiques. Les rues sont étroites et en forte pente.

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Plaça de la Republica

Nous avons traversé la frontière peu après. Ce qui est un grand mot aujourd’hui, car avec l’Union Européenne il n’y a plus de frontière ni même de panneau indicateur vous donnant la bienvenue dans le pays. On s’aperçoit qu’on est en Espagne lorsqu’on commence à lire des panneaux en espagnol. Les routes sont belles, on y circule à 120 km/h.

Nous sommes arrivés á Badajoz par la Porte de la Palma qui est aussi l’emblème de la ville.  Badajoz a été fondée en 875 par le renégat chrétien espagnol Abd al-Rahman Ibn Muhammad Ibn Marwan qui en fait sa capitale. Pendant quatre siècles elle sera musulmane, jusqu’à sa conquête par  Alfonso IX roi de León, en 1230.  À partir de cette date, Badajoz vivra au rythme des conflits avec le Portugal et pendant tout le Dix-neuvième siècle subira les effets des relations tendues entre la France et l’Angleterre. C’est une ville fortifiée, avec son Alcazaba qui a de nombreuses tours dont la célèbre Torre espantaperros.

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Torres espantaperros

C’est aussi une cité pittoresque extra-muros, elle a une très jolie Plaza Alta qui fut autrefois un marché.

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Plaza Alata de Badajoz

Nous sommes arrivés finalement à Mérida où nous avions des réservations à l’Hôtel Parador de Mérida, un ancien couvent de religieuses transformé en hôtel de luxe. Les paradores ont été créés au début du XXe siècle, jusqu’aux années 70, pour accueillir les hauts fonctionnaires de l’état; les chambres inoccupées sont louées aux particuliers. Nous nous sommes dépêchés à déposer nos bagages et à rejoindre Emilio et Javier pour nous lancer à la découverte de Merida, l’ancienne Emerita Augusta fondée par Octave Auguste en 25 avant notre ère. Elle était destinée à accueillir les vétérans de la Ve légion Alaudae et la Xe Gemina qui s’étaient distingués dans les guerres cantabres. Jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident, Emerita était la capitale de la province romaine de Lusitanie et un centre juridique, économique et militaire de premier ordre. Les rues sont  pittoresques et lumineuses. Elles suivent les caprices de la géographie. Nous nous sommes retrouvés devant un temple romain qu’on appelle aujourd’hui le temple de Diane mais qui du temps des romains était voué au culte des empereurs.

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Temple de Diane

C’est un bel édifice, qui date du Premier siècle de notre ère. Son plan rectangulaire est entouré de colonnes. Sa façade composée de six colonnes corinthiennes est surmontée d’un fronton. Intégré à la rue, ce temple est bien vivant et participe à la vie du quartier.  Nous avons accéléré le pas pour arriver au Forum où se trouvent  le Théâtre romain l’Amphithéâtre et le Cirque qui forment le plus important site archéologique romain de la Péninsule ibérique.

Le théâtre a été inauguré en 15 avant J.C. Il a une capacité pour 6000 spectateurs. Son acoustique est remarquable à cause qu’il est adossé à la colline San Alban. Le plan est simple et classique : la scène qui comprend un mur de scène et un hémicycle de gradins en pierre. Il y a un espace entre les gradins et la scène où autrefois il y avait trois bancs, qui étaient destinés aux magistrats. Les gradins sont eux-mêmes divisés en sections: basse, moyenne et haute. Ce théâtre accueille, chaque été, des troupes qui jouent des pièces d’inspiration antique et des festivals de musique.

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Théatre de Mérida

L’amphithéâtre, attenant le théâtre, date de l’an 8 avant notre ère. Il est assez semblable mais en plus grand, puisqu’il peut accueillir jusqu’à 15000 personnes.

Un peu plus loin se trouve le Cirque romain construit à l’extérieur de l’enceinte fortifiée, il date du Premier siècle.  C’est le plus vaste des trois édifices avec 420 mètres sur la longueur et 98 sur la largeur. Il pouvait accueillir 33 000 personnes. C’est là où se déroulaient les courses de chars, les combats des gladiateurs, et les combats de fauves, quelquefois avec des hommes. Pour les combats navals il existait  un dispositif qui permettait de remplir la piste d’eau. J’ai parcouru avec une certaine émotion, les couloirs que devaient parcourir les lions pour se rendre à l’arène. Le cirque de Mérida est le mieux conservé du monde romain. L’Unesco a déclaré la ville de Mérida  Trésor et Patrimoine de l’Humanité en 1993.

Nous avons quitté le site avec regret. Mais lorsque nous sommes passés devant un magasin d’ultramarinos, les visiteurs nous avons perdu la tête devant tant de délices : des vins, des jambons, des olives, des boites et des boites de poivrons et de piments en poudre,  des chocolats. Ce n’est pas pour rien que Mérida a 2060 ans d’histoire et de gourmandise.

Nos amis nous ont amenés dîner dans un endroit connu comme le  13 Uvas qui se trouve à côté du temple de Diane, où nous nous sommes régalés avec des tapas et de jambon serrano, et de bon vin de la région. Après presque 20 heures d’une vie intense, j’ai regagné mon lit avec plaisir.

Le 18 juin, nous nous sommes retrouvés à la salle à manger pour un déjeuner copieux, avec tout un choix de viandes froides et de viennoiseries, mais ce qui m’a ravi le plus c’est la tortilla de patata, cette omelette espagnole faite à la perfection. Nos fidèles amis Emilio et Javier nous attendaient à la réception pour nous amener visiter Campobarro et la Bodega San Marcos.
Avant de sortir de la ville ils nous ont fait faire un détour pour nous montrer l’Arc de Trajan. Bien que Trajan ait été un empereur d’origine ibérique, il n’est pas certain que cet arc ait été construit sous son gouvernement. Il servait de porte dans une voie principale, et était recouvert d’un revêtement de marbre, aujourd’hui disparu. Il demeure néanmoins majestueux avec ses 14 mètres de haut par 9 de largeur.

La campagne d’Estrémadure est pittoresque, car elle est souvent découpée de collines et de tertres. Il n’est pas rare de voir un château-fort  au sommet. Certains sont majestueux. On voit des cigognes partout, et leurs nids sont presque sur toutes les tours. Des vignobles à perte de vue nous annonçaient qu’on approchait de San Marcos. Les premiers panneaux étaient là. À la différence de celui de Venise, le San Marcos ailé de Campobarro porte sa puissante queue pointée vers le haut. Nous nous arrêtâmes devant une belle bâtisse moderne où nous fûmes accueillis par le Président Emilio González Maqueda, qui nous invita à visiter sa bodega et à découvrir tous ses vins.

Nous avons rencontré l’équipe : Wernik Van Haselen pour le Commerce et la logistique internationale,  Antonio Garcia l’œnologue, Javier Gonzalez, chef de production, Máximo Altamirano chef administratif et Guillermo Burgos Directeur Commercial Marketing.

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Antonio Garcia nous a guidés à travers son ultra-moderne cuverie inox et ses chais remplis de futs. Nous avons visité aussi l’usine d’embouteillage, d’étiquetage et d’emballage, et la boutique.

San Marcos est une coopérative de 200 producteurs de raisin et d’olives de Tierra de Barros qui a été fondée en 1980. Ils représentent 2000 hectares de vignobles et 1800 hectares d’oliviers. Son équipe de techniciens et d’œnologues suit et supporte les producteurs dans tout le processus de culture jusqu’à la récolte, autant pour le raisin que pour l’olive.

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La coopérative produit environ 2,5 millions de bouteilles de vin par année.  Elle vinifie en rouge le Tempranillo qui est largement majoritaire, mais aussi le Merlot, le Cabernet Sauvignon, la Syrah et le Carignan. En blanc, elle vinifie deux variétés locales, la  Pardina, et la Cayetana, et le Macabeu. Ils font des vins mousseux, des rouges, des rosés et des blancs. À la fin de la visite nous avons été invités à parcourir les vignes en cabriolet. Les vignes étaient en admirable bonne santé. Le millésime 2015 s’annonce bien. http://bodegasanmarcos.com

Nous avions rendez-vous avec la préhistoire à Huerta Montero où nous devions visiter un monument funéraire du chalcolithique qui est l’âge de cuivre. Il se situe entre le néolithique et l’âge de bronze.

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Les rites funéraires de cette époque se caractérisent par les enterrements collectifs et la sépulture est dolménique. Celle de Huerta Montero date du Troisième millénaire avant notre ère. Nous avons été accueillis et guidés par Paco Blasco, l’archéologue qui a découvert le tombeau et qui dirige les fouilles. La tombe était orientée de façon à ce que le soleil pénètre dans la chambre funéraire le jour du solstice d’été.  Jusqu’à maintenant on a découvert 115 corps avec tout leur attirail funéraire, qui nous livrent des indications précieuses sur le mode de vie de ces lointains ancêtres.

On nous a conduits plus tard à Almendralejo où nous avons visité le Musée des sciences du vin. Il est logé dans l’ancienne Alcoholera Extremeña, une plus importantes distilleries du milieu du Vingtième Siècle. Ce musée est intéressant car il exhibe des pièces régionales pour la fabrication et la conservation du vin depuis l’antiquité jusqu’à l’industrialisation. La région de Campobarro est celle qui a la plus faible pluviométrie d’Espagne.

La Plaza de Toros se trouve en face du Musée. Sous les gradins et totalement isolée, il y a une importante Bodega avec des cuves  en ciment et en céramique qui ont servi pendant longtemps à faire du vin. Nos amis de San Marcos, y avaient organisé la dégustation de leurs vins avec mariage de délicieuses tapas préparées pour nous.

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La Plaza de Toros

 Nous avons particulièrement apprécié ceux qui sont disponibles au Québec, à savoir trois qui sont en importation privée : Le Campobarro Selección, le Campobarro Rosé et le Campobarro Pardina Crianza, et un qui est disponible dans les succursales de la SAQ,  le Campobarro Tempranillo crianza. Tous les vins de Bodegas San Marcos, sont de Dénomination de Origen Ribera del Guadiana.

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L'équipe de San Marcos

 Voici mes impressions :


Le Campobarro Selección Roble est un assemblage de Tempranillo et de Mazuelo, 14º d’alcool. Élevage en barrique française et américaine pendant 4 mois. Robe rouge intense, avec des tons violets. Bouquet de framboise, et de cerise, avec une touche de café de chocolat et des notes toastées. Une grande amplitude en bouche, une matière riche, fruitée et intense, des tanins veloutés, et une finale longue et gourmande. Un vin convivial et charmeur qui accompagnera agréablement les viandes rouges et blanches. Il est particulièrement bon avec un plateau de fromages et avec un plateau de jambon ibérique de bellota. Le servir autour de 17º C. En importation privée le prix est de 19,95 $.

Le Campobarro Rosé Joven (D.O.), Tempranillo 100%, 13º d’alcool. Vinification et élevage en cuve inox. Robe rose groseille, brillante. Parfum de framboise et de fruits sauvages, avec un soupçon de zeste de citron et de mandarine. Léger, fluide et frais en bouche, avec des notes fruitées de framboise et de fraise. Agréable en apéritif, il est aussi délicieux avec des mets froids et avec les mets épicés des cuisines exotiques comme celles du Pérou et du Mexique. Le servir frais à  7º C. En importation privée le prix est de 14,95 $.

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Le Campobarro Pardina, Crianza. Pardina 100%, 12,5º d’alcool. Vinification et élevage en cuve inox. Robe couleur paille, brillante avec des reflets verts.  Parfum de fruits exotiques: mangue, litchi, un peu de pamplemousse blanc, un soupçon de bergamote et de chèvrefeuille. Rond en bouche, léger, caressant, sensuel, avec une acidité parfaitement dosée qui s’accorde à merveille avec l’alcool. Magnifique avec les fruits de mer et les huitres. Parfait avec les poissons en sauce, au four ou à la poêle, Il fait merveille avec les pétoncles caramélisés; délicieux également avec les fromages de chèvre. Le servir frais à  7º C. En importation privée le prix est de 14,95 $.

Le Campobarro Tempranillo 2013. Cépage Tempranillo 100 %, 14 º d’alcool.  Les raisins de Tempranillo de Campobarro sont petits mais savoureux. Le millésime 2013 a été spectaculaire, d’un rouge violacé bien soutenu. Vinifié en inox à température contrôlée et vieilli en barrique française, son bouquet est généreux en fruits rouges : cassis, prunes. Un deuxième nez nous apporte une touche de chocolat et de tabac. En bouche les tanins sont bien fondus avec l’acidité et l’alcool. La matière est fruitée et agréable. En fin de bouche, il est délicieusement épicé et  chocolaté.

Le Campobarro Tempranillo 2013 est disponible à la SAQ, code 10357994. Prix 10,65$  Ce vin présente assurément le meilleur rapport qualité-prix de tous les vins de la Société des Alcools du Québec.

La petite fête gastronomique s’est terminée dans un très bon restaurant où nous avons pu apprécier les spécialités locales que nous avons marié avec les Vins de Campobarro.

Dans l’après-midi nous sommes repartis sur les routes à la découverte de Caceres. Nous nous sommes arrêtés au vignoble de Javier Diaz qui est aussi membre de la coopérative. Ses vignes sont magnifiques.

Nous sommes arrivés à Caceres par le quartier moderne qui se trouve perché sur une colline. À Caceres, comme partout,  il y a des problèmes de stationnement.

Caceres est la ville la plus peuplée d’Estrémadure avec presque 100 000 habitants. La présence humaine date de la préhistoire et les grottes de Maltravieso et de Conejar montrent des vestiges picturaux de mains humaines, dont l’auriculaire est amputé. Les Romains l’ont colonisée au Premier siècle avant J.C. et ont tracé une importante voie de communication vers le nord qu’on a appelée plus tard la Ruta de la plata, ou Route de l’argent. Au Cinquième siècle les Wisigoths ont rasé la ville. Il faudra attendre 1127 lorsque le Sultan almohade Abd-Almomin décide de la rebâtir pour en faire un puissant centre militaire face aux royaumes chrétiens de Léon et de Castille. La ville a été prise par Alphonse IX de Léon, le 23 avril 1229, après plusieurs années de siège.

Caceres et l’Estrémadure en général ont donné de nombreux conquistadors qui ont découvert et colonisé  l’Amérique espagnole au Seizième siècle. Lorsqu’ils s’enrichissaient, ils envoyaient une partie de leur fortune vers leur terre natale. Caceres a donc vu des églises pousser dans les anciennes mosquées et des palais chrétiens se bâtir sur les palais musulmans. L’architecture du temps de la monarchie des Habsbourg qui dominait l’Espagne, était sobre au point d’être sévère. Les palais et les maisons nobles de Caceres de cette époque sont lisses et en pierre ocre. La plupart du temps leur unique décoration est leur Blason, parfois une corniche sculptée, ou un cadre de pierre entourant une fenêtre, par contre à l’intérieur ils sont luxueux. Le vieux Caceres est demeuré pratiquement inchangé. Il a été déclaré Troisième Ensemble Monumental d’Europe en 1968 et Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO en 1986.

Nous sommes descendus vers la Plaza Mayor par des rues en pente raide. Elle est intéressante cette Plaza Mayor, elle n’est pas carrée, mais rectangulaire. Du côté nord et ouest il y a des galeries, avec des colonnades qui datent du Seizième siècle, au-dessus se trouvent des habitations qui sont pour la plupart du Dix-neuvième et du Vingtième siècle. Au rez-de-chaussée c’est l’effervescence des bars, des restaurants et des boutiques. Au sud il y a l’Hôtel de Ville et un petit vestige de l’époque romaine appelé Forum des Balbos, À l’est c’est le début de la ville fortifiée, avec la Tour de Bujaco, l’ermitage de La Paz et le grand escalier qui mène à l’Arc de l’Étoile qui donne accès à l’enceinte dont les murailles ont été construites par les Almohades au Douzième siècle.

En traversant l’enceinte on change de siècle, on change aussi de rythme. Les rues en escalier sont très en pente et ne permettent ni la circulation automobile ni les déplacements rapides. Nous avons monté lentement jusqu’au parvis de l’Église de Santa Maria qui est de toute beauté. Elle est entourée de plusieurs palais renaissance comme celui d’Hernando Ovando, le Palais Épiscopal et le palais de Mayoralgo. En longeant l’église par la droite nous sommes arrivés à la Plaza de los Golfines, où se trouve le Palais de la Députation provinciale, et le Palais des Golfines.

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Le Palais des Golfines

Nous nous sommes dirigés ensuite vers la Plaza de San Jorge où un groupe de jeunes filles pratiquait pour une représentation devant l’ancienne église et le collège des Jésuites, qui sont aujourd’hui un centre d’interprétation. Nous avons pris la rue de la Compagnie, qui suit la côte de la montagne où nous avions l’impression d’escalader plutôt que de marcher.  Nous sommes arrivés à la Plaza de San Mateo où se trouvent l’église du même nom et le Palais aux Cigognes. Les places publiques sont très nombreuses dans la vieille ville. Elles sont en quelque sorte des reposoirs pour permettre au promeneur de reprendre son souffle. Nous avons donc continué jusqu’à la Plaza de San Pablo, et un peu plus loin à la Plaza de Perreros ou se trouve le Palais du Comendador de Alcuestar qui est devenu un Hôtel Parador. Nous avons été heureux de trouver un bureau de tourisme car nous cherchions les Siete jardines qui est une galerie d’art doublée d’une terrasse café, perchée sur les murailles de la ville avec vue imprenable sur la campagne. Pour y arriver nous avons dû traverser le quartier de San Antonio, connu aussi comme la juderia, l’ancien quartier juif, avec de nombreux vestiges religieux et des riches maisons des commerçants. Après un long arrêt aux Siete jardines, où nous nous sommes reposés et restaurés dans un environnement idyllique, nous avons repris notre marche vers la Plaza Mayor, par des rues étroites où le temps s’était arrêté. Nous ne trouvions qu’un mot pour décrire notre fascination: Incroyable!

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La rue voûtée de Santa Ana

Nous sommes arrivés à la Plaza Mayor vers 20heures. Certains de nos journalistes en ont profité pour faire  un saut dans les magasins tandis que Benoît et moi avec nos amis Emilio, Javier et Wernik nous nous attablions à la terrasse d’un café. Emilio avait appelé sa fiancée Teresa qui habite Caceres où elle est enseignante. Emilio a beaucoup de goût. Teresa est non seulement belle mais infiniment charmante. Elle a une maison de campagne où elle se réfugie les jours d’été lorsque la température peut dépasser les 40 Celsius à Caceres. L’horloge de la Mairie sonna 22h. Puisque les visiteurs nous n’avions pas faim et que c’est l’heure du souper en Espagne, je demandai à nos amis Javier et Wernik de nous ramener à Merida pour laisser les tourtereaux en tête à tête.

Ma connaissance de l’espagnol m’a permis de mieux  comprendre l’Espagne profonde et la vie de province. Certes, ici on est plongés dans l’histoire et dans le passé, mais les entreprises sont dotées d’équipement moderne. Les gens vivent rivés à leurs cellulaires et à leurs ordinateurs comme au Canada. À Caceres tradition et modernité sont partout. La tradition c’est un art de vivre, et la modernité l’art de prospérer.

Les Émeritiens qui sont les habitants de Mérida,  sont fiers de leurs ponts. Le matin, pour quitter la ville, nous avions emprunté un pont ultramoderne qui ressemble au Golden Gate. Le soir nous rentrions par un pont plus ancien, d’où nous pouvions admirer le pont romain illuminé. Il est vieux de deux mille ans et il est magnifique.

Une fois rendus à notre hôtel, nos amis espagnols nous firent leurs adieux. Ils avaient une longue route pour se rendre à leurs demeures respectives.

Tandis que je m’en allais prendre le frais dans un des patios de l’hôtel, les membres les plus jeunes de notre groupe repartaient en ville pour profiter des charmes de la nuit espagnole.

Le 19 juin, Emilio et Wernik nous attendaient à 8 :30 au lobby de l’hôtel. Nous avons repris la route de Lisbonne en faisant  un détour près de Badajoz pour visiter Monteporrino, une entreprise centenaire d’élevage de porcs ibériques en liberté et de transformation, de salaison et de fabrication de jambons. Nous avons été accueillis par le vétérinaire Ricardo Marco García, qui est le chef de la production et de la qualité, avec qui nous nous sommes déplacés jusqu’à la ferme de Matacebada où nous avons pu admirer les porcs ibériques qui sont les meilleurs d’Espagne pour le jambon sec; ils ont des pattes fines et les sabots noirs. Les truies sont inséminées artificiellement pour avoir des porcelets à date fixe. Tous les porcs sont élevés dans des déhesas, qui sont des champs clos où ils peuvent gambader en toute liberté.  Les porcs destinés à la fabrication de jambons de qualité régulière reçoivent une alimentation équilibrée et grossissent rapidement. Par contre les porcs destinés à faire du jambon de bellota sont soumis à une diète maigre, en attendant que les chênes produisent des glands, les fameuses bellotas. Lorsque les chênes livrent leurs glands qui tapissent le sol, les porcs sont transférés dans ces champs où la nourriture dont ils raffolent est abondante. En quelques mois ils retrouvent leur poids normal et deviennent des animaux puissants et assez agressifs. Les clôtures doivent avoir un minimum de 1,70 m pour qu’ils ne sautent pas la barrière. Lorsque les porcs ont atteint leur poids optimal ils sont menés à l’abattoir où commence le processus de sélection des pièces et de salaison. La nourriture avec des glands donne aux viandes un goût de noisette incomparable. Nous sommes revenus à l’usine de transformation qui est très moderne, mais où le travail demeure quand-même artisanal.

En plus des palettes et des jambons le porc donne des saucissons de toutes sortes, des boudins, et des produits de viandes nobles comme le filet, le contrefilet et la bavette qui sont salés et séchés avec des techniques spécifiques. Il y a des salles pour le vieillissement où les jambons passent 36 mois et les palettes 24.

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Ricardo Marco, un jambon et une palette à la main

Emilio avait arrangé avec Ricardo Marco pour que nous ayons une dégustation de jambon et autres salaisons de Monteporrino, mariés avec des bonnes bouteilles de Campobarro Tempranillo. Ce fut un régal.

http://www.monteporrino.es  

Nous avons finalement repris la route de Lisbonne et fait un petit arrêt à Badajoz pour acheter quelques souvenirs.
Lisbonne était souriante en cette fin de matinée. Nous sommes descendus au Turim Hispania Hôtel où nous avons fait nos adieux à nos amis Emilio et Wernik.

Je rends hommage à Emilio Cartolano, pour son extraordinaire sens de l’organisation. Il nous a concocté un voyage intense et à tous points de vue parfait. Nos amis de Bodega San Marcos ont tous été extraordinairement gentils et ont contribué à faire de notre visite en Estrémadure un succès.

Lorsque nous nous sommes retrouvés seuls, nous avons déposé nos bagages dans nos chambres et nous nous sommes retrouvés dans le lobby pour la visite de Lisbonne. Pour la première fois nous nous sentions comme des écoliers en vacances.

L’Avenida da Libertade est grandiose, elle débouche sur Praça Dom Pedro IV; nous avons pris la Via Augusta qui mène à la Place du Commerce. Il n’y a pas d’avenue plus animée et plus joyeuse.  Les couleurs jaune et blanc des édifices la rendent lumineuse. En route un de nos amis journalistes qui connaît Lisbonne comme sa poche,  nous a fait goûter des croquettes de morue chaudes qui sont une pure merveille. Les pâtisseries se succèdent aux bars, les bars aux boutiques de bonbons. Comment peut-on être raisonnable dans une ville aussi gourmande? Au bout de la Via Augusta il y a un arc magnifique, sous lequel la fille de notre camarade a fait ses premiers pas il y a quelques années. Il était ému, et nous aussi.

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Nous nous sommes finalement retrouvés sur la Place du Commerce, une des plus belles places portuaires du monde. Elle nous rappelle que le Portugal a été un pays de navigateurs qui ont sillonné les mers, et qu’il y a cinq siècles ils ont bâti un des plus grands empires.

Nous avons trouvé un Tuk tuk qui est une sorte de mini taxi pour nous rendre au Bairro Alto, un des quartiers populaires de Lisbonne. Les rues sont en pente raide et on se demandait si le petit moteur du Tuk tuk pouvait monter la côte. Le jour, des centaines de restaurants abordables offrent aux touristes et aux Lisboètes une cuisine typique et de la bière, des vins, et de la sangria à gogo. Lorsque la nuit tombe, le Bairro Alto s’encanaille, et ses rues tortueuses se remplissent d’étudiants, de gays, de prostituées et de dealers en tout genre qui plongent le quartier dans une fête infernale. En attendant, nous avons très bien soupé dans un petit resto, serrés comme des sardines. Ensuite j’ai retrouvé mon lit avec bonheur tandis que les jeunes sont repartis prendre le pouls de la nuit de Lisbonne.

Le lendemain notre limousine nous attendait à 8h30 pour nous amener à l’aéroport. Quelques heures plus tard nous arrivions à Pierre Elliott Trudeau. Notre voyage était fini. Il est inoubliable!

Liens:
Bodega San Marcos
Carretera. Aceuchal S/N
www.bodegasanmarcos.com
Emilio Cartolano Export Manager
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Javier Diaz, jefe del mercado nacional.
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Représentés au Québec par :
Agence BENEDICTUS inc.
www.benedictus.ca
Benoît Lecavalier
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Tél :  (450) 671-5572

Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux

dimanche, 19 juillet 2015 21:37

Pierre Richard est devenu vigneron

- Pierre Richard fait du vin.  
- Pas le Pierre Richard qui…
- Si, le comédien celui qui a fait Le distrait, Grand blond avec une chaussure noire,  Je sais rien mais je dirai tout, Je suis timide mais je me soigne. La moutarde me monte au nez. La chèvre et tant d’autres.

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- C’est drôle qu’il fasse du vin.

- Non c’est sérieux, et il fait du très bon vin depuis presque trente ans!

- Raconte.

- Un jour de 1986, Pierre Richard tombe par hasard sur un domaine viticole en déperdition : 50 hectares de garrigue et de vignes, parmi les rochers et les étangs, au bord de la Méditerranée. Il s’appelle le Domaine de l’Évêque. Il a tout pour plaire à Pierre Richard qui tombe sous le charme.

- Es-tu sûr que tu ne me racontes pas son nouveau film ?

- Mais non. C’est vrai, les vignes sont un peu tristounettes. Pour elles l’acteur se fera vigneron. Il se met à restaurer le vignoble de 20 hectares. La tâche semble énorme, mais notre Pierre Richard est têtu et travaillant. Il écoute, il étudie, il s’applique. Il a des mots tendres pour ses vignes.

- Tu vois, tu me fais marcher.

- Mais non, gros tata. En parlant de ses vignes, Pierre Richard dit : «ce sont des demoiselles capricieuses, qui veulent ceci et puis qui ne veulent pas ça, qui veulent de la pluie mais pas trop, qui veulent du soleil mais pas plus… ». Il les traite avec tendresse, alors les vignes l’ont adopté et font des beaux raisins. Avec ces beaux raisins, Pierre Richard fait des bons vins à la robe rubis profond, avec des arômes fruités et épicés et une belle structure, des tanins souples et surtout, jamais monotones, jamais ennuyants.

- La monotonie ça ne va pas avec le personnage.

- Tu l’as dit. Pierre Richard fait lui-même ses assemblages avec des recettes bien à lui en tenant compte des millésimes. Et aujourd’hui il est très respecté comme vigneron. Pour lui «un bon vin c’est d’abord un bon raisin», il persiste et signe.  

- Je voudrais bien goûter à un de ses vins.

- Tu peux ! Ma cuvée personnelle, Syrah 2013 de Pierre Richard est mise en vente dans les succursales de la SAQ depuis le 2 juillet. J’en ai une bouteille ici, on va l’ouvrir et on va trinquer au succès de Pierre Richard au Québec.

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- Pourquoi s’appelle-t-elle Ma cuvée personnelle ?

- Pierre Richard adore la Syrah. Une année il la trouve tellement bonne qu’il décide de s’en faire une cuvée personnelle. Mais comme il est célèbre, beaucoup d’amateurs de vins aiment bien faire un détour par son vignoble. À un moment donné il était à court de bouteilles et n’avait plus rien à vendre à ses clients. Il a eu l’idée de s’en départir de quelques bouteilles de «sa cuvée personnelle» Les gens l’ont adoré. C’est ainsi que Ma cuvée personnelle a pris sa place sur le marché.

- Ouvre donc vite. La bouteille est très sombre, l’étiquette également 3 lignes : le nom, le cépage et le millésime.

- La robe est rouge profond, avec des reflets violets. Sens les parfums de garrigue, de truffe, d’olive noire. Il y a aussi de la myrtille et de la réglisse. Santé !

- À la tienne !

- Ample en bouche, avec une belle matière, des tanins assez puissants mais charmeurs et toutes les saveurs gourmandes des parfums perçus par le nez. Une jolie longueur. Tu vois, ce vin est prêt à boire, mais je suis sûr qu’il pourra également se garder longtemps en cave.

- Donne-moi encore !

- Au succès de Pierre Richard au Québec !

Ma Cuvée personnelle de Pierre Richard, Code SAQ 12536566. Prix 26,15 $.

Liens :

Domaine de l’Évêque
887 Labesque, 11430 Gruissan, France www.vinspierrerichard.com Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Représentés au Québec par Sélections Oeno
Roch Bissonnette Président
André Dagenais
514 769-1990 # 0
450 462-9038 Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.  

 

Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux
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mercredi, 22 juillet 2015 00:00

La fée verte est de retour!

Je me suis entretenu avec Manfred Audard, l’homme qui connaît le mieux la Fée verte au Québec. 

RH –  La fée verte c’est le nom qu’on donnait à l’Absinthe autrefois. Racontez-nous l’origine de cette boisson alcoolisée et comment on la fabriquait.  

MANFRED AUDARD. –  L’Absinthe est une plante qu’on retrouve sous deux formes : la grande et la petite Absinthe. Considérée comme une plante médicinale depuis l’Antiquité, elle était utilisée pour soigner de nombreuses maladies : la grippe, la fièvre, les maux de ventre, l’épilepsie et bien d’autres. En Grèce, on lui attribue des vertus aphrodisiaques.  

À la fin du 18ème siècle, le docteur Pierre Ordinaire parcourt la région du Val-de-Travers et prescrit un élixir d’Absinthe à ses patients qui, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, guérissent. Il transmet la recette à la Mère Henriod qui la vend au Major Dubied qui crée la première distillerie d’Absinthe. C’est la naissance de l’Absinthe sous forme d’alcool.  

Comme le dit justement Nicolas Nyfeler, copropriétaire des Absinthes Larusée : « il est très facile de faire de l’Absinthe, par contre en faire une bonne, ce n’est pas donné à tout le monde ». Tout est une histoire de sélection d’ingrédients et de pesage.

L’Absinthe s’obtient en distillant les plantes d’Absinthe : la petite et la grande, auxquelles on ajoute différents aromates comme l’anis vert, l’anis étoilé, le fenouil, la coriandre. Dans la Larusée Bleue, il y a plus de 11 aromates différents, soigneusement triés par Jean-Pierre Candaux, maître distillateur.

RH – L’Absinthe a été extrêmement populaire en Europe jusqu’au début du Vingtième siècle. Quelles ont été les causes de sa déchéance et de sa prohibition pendant un siècle?

MANFRED AUDARD – Dans les années 1870, tout le monde consomme de l’Absinthe en France. C’est l’apéritif numéro 1 avec près de 80% des parts de marché. Des centaines de distilleries fleurissent en France, en majorité dans la région de Pontarlier, à la frontière Suisse. L’Absinthe est consommée par les hommes, les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les militaires, les bourgeois, les ouvriers, c’est une vraie mode.

À cette même époque, le vignoble français, et européen, est touché par le phylloxéra, un insecte qui détruit la vigne. L’offre de vin se raréfie et les prix de distribution augmentent. L’Absinthe en profite. Mais cet événement marquera sa fin.

Après avoir trouvé des solutions efficaces au phylloxéra, les vignerons s’inquiètent du succès grandissant de l’Absinthe et commencent à s’organiser pour la diaboliser. « L’Absinthe rend fou », « l’Absinthe va tuer nos enfants », des affiches apparaissent aux quatre coins de Paris mettant en garde contre les supposés effets néfastes de cet alcool. Les ligues hygiénistes prennent le relai et attribuent à la consommation d’Absinthe des faits divers sordides. La rumeur prend de l’ampleur et arrive jusqu’aux oreilles du gouvernement qui interdit la production d’Absinthe en 1915.

RH – Est-ce que l’Absinthe rend vraiment fou ?

MANFRED AUDARD – Absolument pas. Pour que la thuyone - la molécule en cause lors de l’interdiction de l’Absinthe - soit néfaste pour la santé, il faudrait consommer l’équivalent de 30 litres d’Absinthe pure par jour.  

Il est également pertinent de noter que la thuyone est naturellement présente dans la sauge, à des doses plus élevées que dans l’Absinthe sans que personne n’ait pensé à interdire sa consommation.

RH – Donc aujourd’hui l’Absinthe a réintégré la communauté des boissons alcoolisées permises par les départements de santé des principaux pays du monde. Quels sont les pays qui la fabriquent à nouveau?   

MANFRED AUDARD – Il est à nouveau légal de produire de l’Absinthe en France depuis 2010, qui reste avec la Suisse le plus gros producteur de cet alcool. On peut également retrouver des Absinthes tchèques, allemandes, suédoises.  

RH – Quel est le goût de l’absinthe et combien de types  on en trouve sur le marché?   

MANFRED AUDARD – L’Absinthe est une liqueur de plante avec des arômes proches de la Chartreuse. Il y a de l’anis qui va vous rappeler le pastis. Enfin, certains parallèles peuvent s’établir entre le Gin et l’Absinthe car on y retrouve des aromates similaires.

On trouve sur le marché québécois des Absinthes blanches très désaltérantes, faciles à boire, surtout en été. On peut penser à la Larusée Bleue. Il est également possible de dénicher quelques Absinthes vertes, obtenues par macération: après la distillation, on plonge un bouquet de plante dans une Absinthe blanche, c’est à ce moment que l’Absinthe prend la couleur verte suite au transfert de chlorophylle. La Larusée Verte, Coq Vert ou encore la Valkyria sont d’excellentes Absinthes vertes.

RH – Vous êtes un consommateur d’Absinthe, quel est son degré d’alcool et comment et quand doit-on la boire ?

MANFRED AUDARD – Le degré d’alcool des Absinthes peut varier entre 55° et 68° d’alcool. Une Absinthe forte en alcool peut s’avérer très douce et suave en bouche, c’est le cas de la Larusée Verte qui titre à 65° d’alcool.

On peut boire l’Absinthe en shooter, à l’apéritif (une dose d’Absinthe, deux doses d’eau bien fraiche), en digestif (une dose d’Absinthe, une dose d’eau bien fraiche).  Certaines Absinthes amères peuvent s’accompagner d’un sucre.

L’Absinthe se marie parfaitement bien dans de nombreux cocktails: un mimosa à l’Absinthe (Absinthe, jus d’orange, eau gazeuse) ou bien un mojito revisité (Absinthe, menthe, lime).  

RH – En quoi l’Absinthe est différente des boissons à base d’anis comme le Pastis ou l’Arak?

MANFRED AUDARD – La principale différence réside dans les ingrédients : les alcools que vous citez ne contiennent pas de plante d’Absinthe. Comme le pastis ou l’arak, mais également l’ouzo ou le raki, l’Absinthe contient par contre de l’anis.

RH – Vous êtes actuellement le principal promoteur d’Absinthe au Québec. Pouvez-vous nous décrire quelques Absinthes intéressantes?

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MANFRED AUDARD – J’ai un faible pour les Absinthes Larusée. Il s’agit d’une distillerie récemment créée mais qui est déjà parvenue à se tailler une très belle place. C’est 100% artisanal et 100% familial.  

La Larusée Bleue est un véritable délice. C’est une Absinthe d’été, facile à boire et parfaite pour s’initier à cet alcool. Elle révèle des arômes de réglisse, de poivre et de menthe. L’anis est bien fondu et ravira les néophytes.

La Larusée Verte est une Absinthe de connaisseur. Elle est plus puissante et plus riche que la Bleue. On y décèle des notes alpines de sapin, de miel, de térébenthine, de fleurs blanches et d’amandes. La bouche est très végétale et montagnarde; c’est le type d’Absinthe que j’adore.

RH –  Le consommateur qui veut découvrir l’Absinthe, où peut-il la trouver? Est-ce qu’il y a des bars qui la servent actuellement? Est-ce qu’on peut la trouver dans les succursales de la SAQ?

MANFRED AUDARD – Les deux magasins SAQ Signature à Montréal et à Québec proposent une très belle gamme d’Absinthe. Notez que ces deux magasins livrent à domicile sans frais par Poste Canada à travers la province.

C’est plus difficile de trouver de bonnes Absinthes artisanales dans un magasin SAQ à proximité de chez soi mais nous travaillons d’arrache-pied pour convaincre le monopole de faire découvrir ce magnifique alcool à l’ensemble des consommateurs québécois.

On peut également déguster de l’Absinthe dans de nombreux bars et restaurants à travers la province : l’Intercontinental de Montréal dispose d’un magnifique bar à Absinthes, le Sarah B (360 Saint Antoine Ouest), le Lab. près du Parc Lafontaine (1351 Rachel Est) propose aussi un très beau choix d’Absinthes. À Québec, vous pouvez la trouver au bar Société Cuisine et Mixlogie (2360 Chemin Ste-Foy). Si vous êtes de passage à Sherbrooke, arrêtez-vous au King Hall (286 Rue King Ouest) où une magnifique fontaine à Absinthe vous attend.

RH – Quel est l’ordre de prix?   

MANFRED AUDARD 

  • Pontarlier Anis de la Distillerie Armand Guy- France, coûte 50$ le litre à la SAQ, code 10808994
  • Le Coq Vert  de la Distillerie Muse de France est vendu en coffret avec une cuillère à Absinthe à 99$ les 500ml. Code SAQ 12345073.
  • La Valkyria de la Distillerie Sankta Annas de Suède coûte 80$ le flacon de 500ml, code SAQ 12345031.
  • La Larusée Bleue de la Distillerie Larusée de Suisse, coûte 99$ pour 700ml, code SAQ 12338527.
  • La Larusée Verte de la Distillerie Larusée, vaut 120$ pour 700ml, code SAQ 12338578.

RH – Merci de m’avoir accordé cette entrevue Manfred Audard.  

MANFRED AUDARD – Merci à vous Roger de mettre en avant ce magnifique spiritueux qu’est l’Absinthe. Après un long oubli,  l’Absinthe est de retour !

LIENS :

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Bulles Mousse et Tanins (Importations BMT)   
Tél.: 514 814 5718 

Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
SamyRabbat.com 
LaMetropole.com

 

dimanche, 26 juillet 2015 22:06

Les Pfaff, trésors de l’Alsace

La Cave coopérative des vignerons de Pfaffenheim a été créée en 1957 et a vinifié sa première récolte en 1959 avec une surface de 40 hectares de vignobles.

Elle a fusionné en 1968 avec une autre coopérative, la Cave Vinicole de Gueberschwihr. Sa surface vinicole dépasse aujourd’hui les 270 hectares.

La richesse géologique du vignoble alsacien est étonnante. Il y a une mosaïque de terroirs qui avec un même cépage donnent parfois des vins très différents.

La Coopérative de Pfaffenheim vinifie les cépages classiques d'Alsace : le Sylvaner, le Pinot Blanc appelé aussi Klevner, le Riesling, le Muscat d'Alsace, le Muscat Ottonel, le Pinot gris, le Gewurztraminer et le Pinot Noir.

On y pratique une agriculture raisonnée, avec un emploi minimal des produits phytosanitaires; laissant pousser l'herbe entre les pieds de vigne, évitant les rognages excessifs  et séparant les grappes pour prévenir la pourriture.

Les vendanges sont organisées suivant un calendrier qui  recherche une maturité optimale des cépages. Les raisins sont cueillis à la main et transportés au vendangeoir en hottes partiellement remplies pour éviter l'écrasement des baies. Les apports de raisins sont soigneusement répartis tout au long de la journée pour effectuer un pressurage immédiat. Pour limiter les risques d'oxydation, les raisins sont mis dans des pressoirs pneumatiques sans foulage ni égrappage.

La fermentation s’effectue dans les cuves en acier inoxydable avec contrôle des températures de fermentation pour mieux exprimer le cépage. Les vins sont gardés sur lies fines, pendant quelques mois, pour être ensuite  soutirés, filtrés, clarifiés et embouteillés.

Les Grands Crus sont conservés dans des caves creusées dans la roche qui offrent les meilleures conditions de température et d’hygrométrie.

J’ai dégusté le Pfaff Pinot Gris Tradition 2013, 13,5° d’alcool. Terroir calcaire et argilo calcaire, vendanges manuelles.

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Robe jaune paille aux reflets verts. Parfum de fleurs blanches, de mangue, de papaye, d’amande, de noix du Brésil, des notes miellées très marquées. Ample et puissant en bouche, aromatique corsé, mais souple, onctueux, concentré, et des notes fumées magnifiques. Une très belle fraicheur, assez rare avec ce cépage. Une jolie finale gourmande.

À cause de son caractère corsé, ce vin accompagne magnifiquement les viandes froides, les pâtés de campagne, le foie gras ; excellent avec un homard, ou avec du crabe des neiges, le saumon et la truite. Il se marie également bien avec le rôti, la volaille, et le fromage d’Oka. Il gagne à être servi à 8°C  pour le laisser s’exprimer dans le verre au fur et à mesure que la température augmente. Peut se conserver en cave de façon optimale jusqu’en 2017.

Le Pfaff Pinot Gris Tradition A.O.C. Alsace 2013  est disponible à la SAQ, code 00456244. Prix 17,25 $.    

J’ai ensuite dégusté le Pfaff Pinot Blanc Tradition A.O.C. Alsace 2013. Cépages Pinot blanc et Auxerrois, 12,5° d’alcool.

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Robe or pâle,  brillante, tirant à vert. Bouquet de fleurs d’oranger et de chèvrefeuille, de pêche, d'abricot, de poire, de melon miel, des notes grillées. Ample en bouche, avec une délicieuse fraîcheur, croquant, harmonieux, avec une finale faite en nuances, extrêmement plaisantes.

Un vin idéal en accompagnement de fruits de mer et des huitres, délicieux avec les poissons, bon également avec les viandes blanches, avec les fromages de chèvre et les tartes aux fruits.  Il faut le servir à 10°C. Peut se conserver en cave de façon optimale jusqu’en 2018.

Le Pfaff Pinot Blanc Tradition 2013, est disponible à la SAQ en version Grande Réserve, code 11459677   Prix 16,25 $

J’ai finalement dégusté le Black Tie AOC Alsace 2012, 60% Riesling, 40% Pinot Gris, 13° d’alcool.

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Robe dorée brillante. Parfums d’agrumes, de citron confit d’écorce d’orange amère, d’ananas, de kiwi, de cannelle, de fleur d’oranger. Au palais, l’attaque est ample et pleine de fraicheur,  une explosion de fruits mûrs : agrumes,  ananas, fruit de la passion. Ses arômes fruités sont d’une grande limpidité en bouche, ils sont  doublés d’une acidité fruitée sans équivalent et qui fait ressortir la minéralité.  Un équilibre parfait entre l’acidité et l’alcool. Un vin gourmand et désaltérant du début à la fin.

Ce vin convivial est idéal à l’apéritif. Il est parfait avec les canapés, délicieux avec les coquilles Saint Jacques, les langoustes, les poissons en sauce blanche, les champignons, les viandes blanches, et le fromage de chèvre. À l’apéritif je suggère de le servir très frais, à 6°C, mais pendant le repas il faut le servir à 10°C. Il peut se garder en cave jusqu’en 2020.

Le Black Tie,  est disponible à la SAQ, code 11469621. Prix 20,00$

Liens :
La Cave des Vignerons de Pfaffenheim
Jean-Luc HANAUER
Président
Frédéric RAYNAUD
Directeur Général
Frédérique KIRBIHLER
Directrice Marketing et Communication
http://www.pfaffenheim.com/fr/

Représentés au Québec par :
Vins Philippe Dandurand Wines Inc.
Andréane Rousseau
Coordonnatrice Marketing
1304 ave Greene, Westmount (Québec) H3Z 2B1
Tél.: (514) 932-2626, poste 298
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www.vinsdandurand.com

 

Roger Huet
Chroniqueur vins
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
LaMetropole.com

mardi, 28 juillet 2015 22:10

Graffigna Elevation un vin d’altitude

Bodegas Graffigna est une entreprise vinicole argentine qui a été fondée vers 1865 à San Juan par un immigrant italien du nom de Juan Graffigna.

En 2002 la propriété de Graffigna est passée au groupe Domecq-Pernod-Ricard. Ils produisent 150 étiquettes pour le marché interne et externe; leurs ventes dépassent les 14 millions de bouteilles en Argentine et exportent un peu plus de 4 millions.

En 2013 Graffigna a lancé un nouveau membre de la famille Centenario: L’Elevation Red Blend. Un assemblage de Malbec, de Bonarda, de Cabernet Sauvignon, de Syrah et de Tannat; 14° d’alcool.

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Pour faire ce vin ils emploient uniquement des raisins d’altitude, cultivés à 1400 mètres au-dessus de la mer. Terrains pierreux où la température moyenne est de 20°C et qui bénéficie de 300 jours d’ensoleillement para année. Les récoltes sont effectuées manuellement. Macération avec les peaux, fermentation alcoolique et malolactique. Vieillissement pendant 12 mois, 85% en barrique française et 15% en barrique américaine.

Robe rouge violacé. Un nez complexe et généreux en raison de ses cinq cépages, avec des riches arômes de mûres, de chocolat noir, d’épices, de vanille. Ample en bouche avec une grande complexité de saveurs. Le Malbec apporte un goût de petits fruits rouges,  la Bonarda apporte une touche de mûre, la Syrah ses épices, le Cabernet Sauvignon son goût de cerise  mais aussi sa puissance et sa structure tannique, et le Tannat, ses notes de tabac blond, sa profondeur et son acidité.  

C’est un vin de gastronomie qui appelle les viandes rouges, le gibier; qui accompagne merveilleusement les champignons, et les fromages.

Il faut le servir à 18°C. Gagne à reposer dans une carafe pendant une trentaine de minutes. Il peut se conserver en cave jusqu’en 2021.

Il est disponible à la SAQ code 12383766. Prix 15,95

Liens :
Bodegas Graffigna

Federico LLeonart Ambassadeur de Graffigna
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Représentés au Québec par :
Corby Spiritueux et Vins.
http://www.corby.ca


Charles Salvas, Ambassadeur de Marque
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(514) 856-4327

Philippe Gougeon
Directeur des ventes pour le Québec
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(514) 856-4325


Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux
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dimanche, 02 août 2015 00:00

Le Pouilly-Fumé Jean Pabiot est superbe!

La famille Pabiot est établie dans la Loire depuis 5 générations. Ils ont cinq domaines et à l’origine avaient 8 caves enterrées, où la température est constante.

Jean Pabiot a fait communiquer les deux premières caves en 1947. Alain et Raymond ont creusé un  couloir qui mène à deux petites caves qu’ils transforment en caveau de dégustation en 1981. En 1990, ils annexent deux autres caves où ils installent une cuverie et creusent un tunnel sous une rue, pour  communiquer avec les caves d'embouteillage, de stockage et d’expédition.

La famille Pabiot est établie dans la Loire depuis 5 générations. Ils ont cinq domaines et à l’origine avaient 8 caves enterrées, où la température est constante.

Jean Pabiot a fait communiquer les deux premières caves en 1947. Alain et Raymond ont creusé un  couloir qui mène à deux petites caves qu’ils transforment en caveau de dégustation en 1981. En 1990, ils annexent deux autres caves où ils installent une cuverie et creusent un tunnel sous une rue, pour  communiquer avec les caves d'embouteillage, de stockage et d’expédition.

Les Pabiot pratiquent une agriculture respectueuse de la terre et adhèrent aux principes du développement durable. Ils réduisent les engrais et reviennent à l’usage du fumier. Ils broient les sarments de la taille et les mélangent à la terre lors des labours pour restituer au terroir sa matière organique. Ils font des vendanges en vert et pratiquent l’effeuillage pour permettre au raisin de parvenir à sa pleine maturité.  

J’ai dégusté le Pouilly Fumé 2013 Domaine des Fines Caillottes. Producteur Jean Pabiot, 100% Sauvignon Blanc, 12,5% d’alcool.

C’est un assemblage  des vins issus d’une grande variété de terroirs, des différents microclimats et âges de vigne rencontrés sur le Domaine des Fines Caillotes. Macération pelliculaire partielle fermentation à température régulée contrôlée avec des levures indigènes, en cuves inox. L'élevage sur lies fines dans une cave du Dix-neuvième siècle totalement enterrée, avec remontage pendant plusieurs mois. L'assemblage précède les premières mises en bouteille.

huet pouilly fum sr

Robe or pâle, limpide et brillante. Arômes typiques de pamplemousse, de fruit de la passion et de buis; un peu de pomme verte et de poire.

En bouche c’est un vin ample et fringant, très parfumé. avec le goût acidulé du pamplemousse qui revient. Un grand équilibre entre l’acidité, le goût des fruits et l’alcool.

Ce Pouilly Fumé est idéal à l’apéritif. Délicieux avec les huitres et les oursins; parfait avec le homard et le crabe des neiges, il accompagne à merveille les poissons, et il est bon avec le fromage de chèvre. Il peut aussi accompagner les desserts à base de fruits comme les tartes.

Je conseille de le servir très frais, à environ 6°C à l’apéritif et avec les fruits de mer crus, et à 10° avec les autres produits de la mer lorsqu’on les présente cuits. Un Sauvignon doit se boire jeune, mais ce Pouilly Fumé peut se conserver en cave jusqu’en 2017.

Le Domaine des Fines Caillottes, Pouilly-Fumé Pabiot 2013 est disponible à la SAQ en format 350 ml code 11067438. Prix 13,30$.

Le millésime 2014 est disponible en bouteille de 750 ml code 00963355 Prix 24,60 $

Liens :
Jean Pabiot et fils
www.jean-pabiot.com
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Représentés au Québec par
Sélections Œno   
Roch Bissonnette Président

  

Roger Huet
Chroniqueur vins et gourmandise
Président du Club des Joyeux
Samyrabbat.com
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jeudi, 06 août 2015 05:47

Le Château Rives Blanques

C’est un des plus anciens domaines de la région de Limoux ; le Château Rives Blanques appartient depuis 1987 à Jan & Caryl Panman, deux Anglo-Hollandais qui produisent des vins blancs et mousseux très qualitatifs.

 Il est situé à mi-chemin entre le Pic de Rives Blanques, haut de 2445 mètres dans les Pyrénées, dont il a pris le nom, et la vallée de l’Aude.  

Le domaine s’étend sur 30 ha. Il est situé sur un plateau à 350 m d'altitude. On y cultive du Chardonnay et du Chenin blanc.  Il a été un des premiers en France à recevoir  l’agrément « Agriculture Raisonnée ».

J’ai dégusté le Château Rives-Blanques Odyssée, AOC Limoux 2012, 100% Chardonnay, 13° d’alcool. L’étiquette comporte une citation de l’historien romain Tite Live du Premier siècle, qui a qualifié les vins de Limoux comme  “Les vins de lumière”.

huet rives blanques sr

Vendanges manuelles nocturnes, tri et pressurage immédiat. Fermentation  et élevage sur lies en fût de chêne pendant 6 mois. Bâtonnage 2 fois par semaine. Utilisation exclusive de levures naturelles.

Magnifique robe jaune-or avec des reflets argentés. Bouquet floral très assorti : acacia, fleur d’oranger, jasmin, fruité également: pamplemousse rose, citron, pomme Golden, pêches blanches avec une variété de fruit secs : noisette, amande grillée, une pointe d’anis et des notes minérales.
 
Ample, généreux et vif en bouche. Malgré son acidité importante un bel équilibre avec le gras et une harmonie caressante jusqu’en fin de bouche, beaucoup d’élégance et une grande souplesse avec à peine une touche boisée qui le rend irrésistible.

Délicieux à l’apéritif il est aussi parfait avec des crevettes et des pétoncles caramélisées, ou avec la volaille; merveilleux avec les fromages de chèvre et rafraîchissant avec une bonne tarte aux fruits. Il faut le servir très frais à l’apéritif, autour de 6° C et à 10° C avec le repas. L’Odyssée 2012 est à son apogée actuellement et le sera encore en 2016.

Le Château Rives-Blanques Odyssée 2012 est disponible à la SAQ, code 1248854. Prix 24,25$

LIENS :
Jan & Caryl Panman
+ 33 675513352 Cuvée de l’Odyssée 2012
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www.rives-blanques.com

Représenté au Québec par
Benoît Lecavalier
Bénédictus
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Cell. (514) 913-5405

Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
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